AFFAIRE MCB/NPF—ME RASHID AHMINE: « La MCB n’a pas pris les mesures adéquates pour éviter des fraudes »

Le procès intenté en Cour intermédiaire à la MCB dans l’affaire du détournement de Rs 881,6 millions aux dépens de la National Pensions Fund (NPF) a repris hier avec les plaidoiries de l’avocat de la poursuite, Me Rashid Ahmine, assistant DPP. L’homme de loi, qui s’est attardé sur le système de contrôle interne de la banque, devait soutenir que la MCB avait « failli dans ses responsabilités » et n’avait « pas pris les mesures adéquates » pour empêcher des fraudes. « It is as if the MCB has windows and doors and they were left open as inviting insiders and outsiders to come and take over the assets », a soutenu Me Ahmine.
La plaidoirie de Me Rashid Ahmine était axée hier sur les défaillances du système de contrôle interne de la MCB. L’homme de loi devait faire ressortir que, dans un communiqué émis par la banque le 20 février 2003, cette dernière avait avoué que la banque avait eu des « problèmes » avec son système de contrôle interne. Selon Me Ahmine, les règlements établis par la Banque de Maurice disent clairement qu’une banque commerciale « doit prendre toutes les précautions nécessaires » et « adopter le mécanisme adéquat » pour éviter des fraudes. « Fraud can be commited by an outsider but here we have a asituation where the fraud was committed by Mr Lesage who was an insider. The bank has an important role to play in monitoring », a soutenu l’avocat du parquet.
S’il y a des “guidelines” bien établies pour le système de contrôle interne des banques, Me Ahmine a affirmé que la MCB a de fait « failli » dans son rôle pour implémenter les mesures nécessaires. « When it comes to risk and fraud, we do not submit that a bank can eliminate that completely, this does not exist. The law says that you should take sufficiently reasonale measures. There was complete failure on part of the MCB to take reasonable measures », a déclaré l’avocat de la poursuite. Me Ahmine s’est aussi appesanti sur le fait que la MCB avait donné « une trop grande autorité » à Robert Lesage. « He was given too much power as an employee », dit-il. Selon Me Ahmine, Robert Lesage était responsable des ressources humaines en sus d’être Zone Manager, d’avoir un contrôle sur les dépôts fixes et d’être le File Manager de la NPF. « There was over concentration of power given to Robert Lesage », affirme-t-il. « « It is as if the MCB has windows and doors and they were left open as inviting insiders and outsiders to come and take over the assets; having an anti- money laundering system in place was important », a soutenu Me Ahmine.
Les plaidoiries de l’avocat de la poursuite marquent la fin de ce procès, qui aura duré plus d’un an et aura vu plus d’une quinzaine de témoins appelés à la barre. Le procès a aussi été marqué par plusieurs objections formelles pour la production de certains documents, dont l’Internal Audit Manual de la banque, sur lequel la défense s’appuie pour soutenir ses arguments. Le procès est présidé par les magistrats Renuka Dabee et Vijay Appadoo. La MCB, pour rappel, est poursuivie sous les articles 3 et 8 de la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act, couplés à l’article 44 (2) de l’Interpretation and General Clauses Act. Me Maxime Sauzier et Éric Ribot défendent les intérêts de la MCB alors que la poursuite, elle, est représentée par Me Rashid Ahmine, assisté de Mes Prashant Bissoon et Yogesh Bookhun.

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