AFFAIRE MEDPOINT : Pourquoi l’ICAC n’a pas, parallèlement, enquêter sur le rôle de Jeetah, se demande Bérenger

Commentant, hier, la décision prise par le Directeur des Poursuites publiques (DPP) de pursuivre le leader du MSM, Pravind Jugnauth, pour conflit d’intérêts dans l’affaire MedPoint, Paul Bérenger s’étonne que, parallèlement, l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) n’a, selon lui, pas jugé utile d’enquêter sur le rôle qu’aurait joué le ministre Rajesh Jeetah dans cette même affaire. Le leader du MMM juge, par ailleurs, « correct » le ton adopté par le Premier ministre et leader du PTr, Navin Ramgoolam, quand ce dernier a adordé la question de la réforme électorale lors de son « Message à la Nation » le 12 mars. Il indique que, dans l’éventualité où le Livre Blanc en voie de publication sur le sujet contient un projet de réforme électorale acceptable, il insistera auprès du chef du gouvernement pour que ce dernier vienne, concrètement, avec un projet de loi en vue de son adoption par l’Assemblée nationale.
Paul Bérenger trouve que c’est « une drôle de coïncidence » que la décision de poursuivre Pravind Jugnauth pour conflit d’intérêts dans l’affaire MedPoint soit intervenue, tout à la fois, à la veille du vote secret du Comité central du MMM par rapport au Remake 2000, à une semaine avant la réunion de l’Assemblée spéciale des délégués Mauves et à quelques jours de la publication du White Paper tant attendu sur la réforme électorale. Reprenant ses critiques à l’encontre de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) qu’il qualifie de « paillasson du gouvernement sans la moindre crédibilité », le leader de l’opposition s’étonne que, parallèlement, la Commission anticorruption n’a pas jugé utile d’enquêter sur le rôle qu’aurait joué le ministre Rajesh Jeetah dans cette même affaire.
Il soutient, à ce propos, que, bien avant que le MSM ne se joigne au gouvernement, des documents attesteraient que Rajesh Jeetah, alors qu’il était ministre de la Santé, était en contact avec le directeur de MedPoint, le Dr Malhotra et qu’après un échange de correspondances avec ce dernier, il aurait donné les premières directives à ses officiers en vue de l’acquisition par l’Etat de cette clinique privée. Paul Bérenger qui insinue que toute cette affaire relèverait de la « machination politique » dit, néanmoins, faire une « totale confiance » dans le judiciaire mauricien qui, rappelle-t-il, vient de connaître des changements à sa tête.
Le leader du MMM, qui n’écarte pas ce qu’il appelle « d’autres inventions de l’ICAC » à la veille des élections générales, prévient que certains auront « des comptes à rendre » après les législatives. Il se dit « confiant » que le Judiciaire considèrera positivement la demande du leader du MSM pour un « early trial ».
Enchaînant avec le projet longtemps évoqué de réforme électorale, le leader de l’opposition souligne que, cette fois, le Premier ministre et leader du PTr, Navin Ramgoolam s’est engagé devant la Cour suprême que le Livre Blanc longtemps promis sera, positivement, publié avant la rentrée parlementaire prévue le mardi 25 mars. Il juge « correct » le ton adopté par le chef du gouvernement quand il a abordé la question dans son « Message à la Nation » le 12 mars à l’occasion de la Fête nationale. Le leader de l’opposition note, quand même, une « ambiguïté »: le fait qu’à un certain moment, dans son discours, Navin Ramgoolam a donné l’impression que le projet de réforme électorale devait être considéré de pair avec celui d’une IIe République. Pour lui, une telle chose serait le meilleur moyen de renvoyer à jamais la réforme électorale.
Livre Blanc: « attendons voir! »
« Mais attendons voir! », s’empresse d’ajouter Paul Bérenger. Au cas où le White Paper se révèle un document acceptable à son parti, le leader du MMM indique qu’il insistera pour que le Premier ministre vienne de l’avant, concrètement, avec un projet de loi en vue de concrétiser la réforme électorale. Mais il assure que même si le Livre Blanc contient un projet de réforme électorale acceptable à son parti, cela n’aura aucun impact sur le Remake 2000. Quant à l’éventualité qu’il discute, de nouveau, de la réforme électorale avec le leader du PTr au cas où ce dernier le sollicitait à cette fin, Paul Bérenger insiste pour prendre connaissance, préalablement, du contenu du White Paper à être publié.
Commentant, par ailleurs, la candidature de Jean-Claude de L’Estrac, actuel secrétaire-général de la Commission de l’océan Indien (COI), au poste de nouveau secrétaire-général de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le leader de l’opposition déclare qu’il aurait été « ravi » de voir un Mauricien à la tête de cette organisation. Il estime, toutefois, que les choses ont été, « malheureusement », mal engagées. « En tant que leader de l’opposition, je n’ai été, nullement, consulté, ni n’a-t-on sollicité mon appui avant que cette candidature mauricienne ne soit soumise », explique Paul Bérenger. Tout en indiquant être, ainsi, « not happy at all », il dit ne pas vouloir en dire plus « en vue de ne gêner ni Maurice ni Jean-Claude de L’Estrac ».
Estimant, enfin, que les réactions « hystériques » qui ont suivi sa prise de position
par rapport à la Malaisie se sont dissipées, Paul Bérenger note que le ministre malaisien du Commerce international, Mustapa Mohammad qui représentait son pays aux célébrations de la Fête nationale a évoqué des contraintes budgétaires pour justifier la non-ouverture, à ce jour, d’un Haut commissariat malaisien à Port-Louis. « C’est, justement, la même raison que j’ai avancée pour expliquer qu’il nous fallait fermer notre ambassade à Kuala Lumpur en vue de pouvoir ouvrir une représentation diplomatique en Arabie Saoudite », explique le leader du MMM.
Tout en rappelant qu’il n’a ni suggéré que l’on doive, pour autant, rompre les relations diplomatiques avec ce pays, ni laissé entendre qu’il allait boycotter la visite initialement prévue du Premier ministre malaisien pour la Fête nationale, il insiste sur le fait que la Malaisie « nest pas une vraie démocratie ». Il se rapporte, à cet effet, à un tout dernier article de The Economist faisant état de manipulation de l’appareil judiciaire dans le but allégué de persécuter des opposants dont ceux du Democratic Action Party, principal parti d’opposition en Malaisie et qui, rappelle Paul Bérenger, se trouve être un membre de l’International Socialiste au même titre que le MMM et le PTr.
Le leader du MMM explique que le Democratic Action Party de la Malaisie a écrit à l’ensemble des partis membres de l’International Socialiste en vue de solliciter leur soutien. « J’espère, dit-il à ce propos, que Navin Ramgoolam qui n’est, manifestement, pas au courant de cela se renseigne ». Paul Bérenger ne manque pas, par ailleurs, de commenter le comportement « honteux » de l’ambassadeur, Prem Doongoor, lors de la visite du ministre malaisien du Commerce international. Pour lui, ce dernier aurait dû avoir été, depuis longtemps, révoqué. Il s’insurge, de même, que l’on ait « oublié », lors de la cérémonie officielle pour la Fête nationale, d’observer la minute de silence qui était, pourtant, officiellement, prévue en mémoire des disparus de l’avion de Malaysia Airlines porté manquant.

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