AFFAIRE MICHAELA HARTE — ME MANRAKHAN: « Il y a assez de preuves contre les deux »

La poursuite dans l’affaire Michaela Harte, menée par Me Mehdi Manrakhan, s’est adressée aux membres du jury hier. Poursuivis pour l’assassinat de l’Irlandaise, Avinash Treebhoowoon et Sandip Moneea étaient encore une fois sur le banc des Assises pour ce procès long maintenant de sept semaines. Le Principal State Counsel a fait son discours en présence du Directeur des Poursuites Publiques Me Satyajit Boolell (SC) pour expliquer au jury les preuves de la poursuite contre les deux accusés.
« We proved our case beyond reasonable ground ! », a déclaré Me Mehdi Manrakhan hier après-midi aux membres du jury devant le juge Prithviraj Fekna aux Assises. Le Principal State Counsel est d’avis qu’il y a assez de preuves contre les deux hommes pour les condamner sous l’accusation de meurtre avec préméditation selon les articles 216,217 et 222 du Code pénal. Le Leading Counsel de la poursuite dans cette affaire a déclaré que ce crime est encore plus odieux vu qu’il a été commis alors que le couple était en lune de miel à Maurice et se préparait à entamer sa vie de mariage. « Personne ne pouvait prévoir que leur lune de miel allait en fait tourner en cauchemar. L’époux a quitté l’île Maurice sans sa femme. Michaela a été sauvagement assassinée dans la chambre d’hôtel alors qu’ils pensaient passer ce qui aurait constitué les plus beaux jours de leur vie conjugale », a déclaré l’avocat du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP). Lors de son réquisitoire, Me Mehdi Manrakhan devait soutenir que le procès a été « the most challenging and taxing in his whole career at the DPP’s office ». Il a rappelé aux membres du jury le sérieux du procès et leur a déclaré qu’ils sont appelés à accomplir un devoir extrêmement important pour leur pays. Il a condamné les critiques contre le travail de la Major Crimes Investigation Team (MCIT) en disant que la police aurait dû être félicitée et non critiquée pour avoir résolu ce « high profile case in a record time ». Il a également demandé aux jurés de se baser sur les évidences et a soutenu que l’absence d’ADN des deux accusés ne veut pas dire qu’ils ne sont pas coupables.
L’avocat du parquet a consacré une large partie de son discours au rapport post-mortem du 9 février 2011 de Michaela Harte, dressé par le Dr Sudesh Kumar Gungadin (Chief Police Medical Officer). L’avocat de la poursuite a fait comprendre que d’après les conclusions du médecin légiste, la blessure à la tête de la victime correspondrait aux aveux d’Avinash Treebhoowoon. Celui-ci a déclaré qu’il avait poussé la victime. Il est d’avis que la police n’a pu fabriquer de tels éléments.
Me Manrakhan a parlé de la déposition d’Avinash Treebhoowoon (Accusé N° 1) en cour. Il a soutenu que les allégations de brutalité policière n’étaient pas fondées et que cela a été confirmé par trois médecins. Le Dr Gungadin, le Dr Nabeebux et le Dr Chiniah ont fait comprendre qu’il n’y a rien qui pouvait prouver une quelconque forme de maltraitance. Le Dr Chiniah a soutenu lors de son intervention en Cour pendant la semaine qu’alors qu’il l’examinait, Avinash Treebhoowoon lui a déclaré qu’il n’avait reçu aucun coup à l’oreille.
L’avocat de la poursuite a aussi rappelé que Raj Theekoy a confirmé les dépositions de l’accusé N° 1. Selon Me Manrakhan, ce dernier est un témoin crédible. « Il y a très peu d’inconsistencies de Raj Theekoy et même pendant le contre-interrogatoire… Ces inconsistencies sont tout à fait normales un an et demi après le drame », a souligné l’avocat du State Law Office. Le Principal State Counsel a avancé que les témoins de Sandip Moneea étaient des témoins de complaisance. Il a ainsi nommé la soeur de celui-ci qui est venu confirmer l’appel téléphonique. Pour l’avocat, l’appel n’était pas pour demander des nouvelles mais pour parler de ce qu’il avait fait. Il est convaincu que Moneea a téléphoné alors qu’il venait de tuer la jeune enseignante.
Pour Me Manrakhan, il n’y a aucun doute que les deux accusés ont agi de concert et ont assassiné la jeune Irlandaise. Il trouve « grotesque » que la défense ait tenté de mettre ce crime sur le dos de John McAreavey en faisant allusion à l’asphyxie érotique. « It’s insulting to John McAreavey and the family and to the memory of Michaela. » Pour rappel, Michaela Harte et son époux John McAreavey étaient en lune de miel à l’hôtel Legends quand le drame est survenu le 10 janvier 2011. Avinash Treebhoowoon avait nettoyé la chambre de la victime ce jour-là et Sandip Moneea, le superviseur de la section DeLuxe. Me Sanjeev Teeluckdharry représente Treebhoowoon alors que Mes Rama Valayden, Rouben Mooroongapillay, Siven Tirvassen, Neelkanth Dulloo et Arassen Kallee assurent la défense de Sandip Moneea. Mes Mehdi Kumar Shakeel Namrakhan, Nataraj Muneesamy et Chitra Servansing-Bhuruth représentent la poursuite.

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