AFFAIRE ROBERT DZITSE—P. TEELUCKDHARRY (FORENSIC SCIENTIST): « L’augmentation de la quantité de drogue peut être due à l’humidité »

Le nouveau procès intenté à l’Ougandais Robert Dzitse pour trafic de drogue s’est poursuivi hier devant le juge Abdurafeek Hamuth, siégeant aux Assises, avec l’audition de P. Teeluckdharry, la Forensic Scientist ayant procédé à une nouvelle analyse de la drogue saisie. La défense, menée par Me Rama Valayden, a longuement contre-interrogé ce témoin dont le rapport a fait l’objet d’une motion pour un arrêt des procédures. Me Rama Valayden a évoqué une disparité quand à la quantité de drogue dans le premier rapport du FSL et celui rédigé en février cette année. La représentante du Forensic Science Laboratory maintient qu’il n’y a eu aucune contamination de la drogue saisie durant l’analyse et que cette augmentation peut être due à l’humidité.
La Forensic Scientist devait expliquer qu’elle avait pratiqué l’examen seule et que cet exercice a duré du 23 janvier au 2 février. Le 13 février, elle a soumis son rapport. Elle est revenue sur les différentes étapes de cette analyse, expliquant que la drogue devant être analysée avait été divisée en trois parties et que cet exercice avait duré deux jours, les 23 et 25 janvier. Le 26 janvier, elle a effectué une nouvelle vérification des données suite aux instructions qu’elle avait reçues. Confrontée à un certain moment au fait qu’elle avait omis de mentionner certains détails dans son rapport, elle devait faire comprendre qu’elle s’était conformée au format des rapports du FSL et ces derniers n’y figurent pas. La Forensic Scientist a longuement été contre-interrogée sur les équipements utilisés lors de l’analyse et les risques de contamination. P. Teeluckdharry a maintenu qu’il n’y avait eu aucune contamination car elle avait suivi toutes les procédures établies par le FSL. Son rapport devait révéler la présence d’autres drogues, outre l’héroïne, alors que le premier rapport datant d’octobre 2008 évoquait uniquement la présence d’héroïne dans la drogue saisie. Le témoin a soutenu que cela peut être dû au fait qu’avec le temps, l’héroïne s’est désintégrée. Pour ce qui est de l’augmentation de la quantité de drogue, conclusion qui fait l’objet d’une motion de la défense, le témoin a expliqué que vu qu’elle ne sait pas comment la drogue avait été préservée durant tout ce temps, l’humidité peut être une des causes de cette augmentation. Pour soutenir sa motion, Me Rama Valayden devait faire ressortir que la première analyse effectuée démontre que la quantité de la drogue saisie le 17 octobre 2008 était de 764.60 grammes alors que le nouveau rapport rédigé en février 2017 fait état de 767.90 grammes.
Rappelons que le 26 juin dernier, le Full Bench de la Cour d’appel, composé du chef juge Keshoe Parsad Matadeen et des juges Asraf Caunhye et Gaytree Jugessur-Manna, avait annulé la condamnation et la sentence de 35 ans de prison contre Robert Dzitse. Le Full Bench avait ordonné un nouveau procès devant un nouveau bench. La défense avait, lors du procès en appel, contesté l’admissibilité du rapport mais l’auteur de celui-ci étant décédé, elle n’a pu le contre-interroger. L’appel avait été entendu le 16 juillet 2015. Robert Dzitse avait été trouvé coupable le 16 novembre 2013 en Cour d’assises d’avoir remis 764,4 g d’héroïne à John Paul Jhureea, le 17 octobre 2008, sur le campus de l’Université de Maurice. Le juge Prithiviraj Fekna l’avait condamné à 35 ans de prison. L’inspecteur Valaydon, de l’ADSU, était en surveillance sur le campus quand il avait remarqué une voiture suivie par un taxi. Lorsque les deux véhicules se sont arrêtés, l’Ougandais est descendu du taxi pour remettre un colis à John Paul Jhureea. Les deux hommes avaient ensuite regagné leurs véhicules respectifs. L’inspecteur Valaydon et ses hommes avaient par la suite intercepté la voiture privée, à bord de laquelle ils ont saisi un colis contenant 40 pellets.

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