AFFAIRE ROCHES-NOIRES : Confusion autour des relevés téléphoniques de Gooljaury

Le procès intenté à l’ex-Premier ministre Navin Ramgoolam, ainsi qu’aux ex-DCP Dev Jokhoo et Ravine Sooroojebally concernant les incidents survenus au bungalow de Roches-Noires dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011, a repris hier avec le contre-interrogatoire du Star Witness Rakesh Gooljaury, qui s’était absenté lors de la dernière audience pour cause de maladie. Hier, il a déclaré avoir vérifié auprès d’Emtel et que, dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011, c’est bel et bien Nandanee Soornack qui l’avait appelé sur son téléphone portable pour l’informer de l’incident. Or, sur ce point, les documents de la défense ne correspondent pas avec ceux de la poursuite. Me Gavin Glover, SC, a demandé un renvoi pour revoir les documents. 
Attendu pour être contre-interrogé par l’avocat de Navin Ramgoolam, à savoir Me Gavin Glover, Rakesh Gooljaury avait présenté un certificat médical de trois jours pour justifier son absence en cour lors de la précédente séance. Il lui avait toutefois été demandé de retourner en cour aujourd’hui pour fournir ces détails. Rakesh Gooljaury a présenté hier un document de la MRA en date du 8 septembre 2017, qui confirme que de 2014 à ce jour, l’homme d’affaires ne doit rien à cette instance. 
Ce document, a soutenu Rakesh Gooljaury, le concerne personnellement et n’est pas en relation avec ses compagnies qui sont gérées actuellement par Price Waterhouse Coopers. Le partenaire d’affaires de Nandanee Soornack a une fois de plus soutenu qu’il n’est pas au courant des “assessments” de la MRA au niveau de ses compagnies. Interrogé par rapport aux chèques qu’il a émis pour ses compagnies, Rakesh Gooljaury a à maintes reprises insisté sur le fait qu’il n’a jamais émis de chèques sans provision, ajoutant que ce sont ses comptables qui s’occupaient des finances de ses compagnies. Me Glover l’a alors interrogé sur un voyage qu’il avait effectué à Paris le 25 mai 2016.
Me Glover : Le 26 mai 2016, une voiture de l’ambassade de Maurice à Paris est venue vous récupérer. Qui était avec vous ?
Rakesh Gooljaury : Il y avait ma copine et moi, et une autre personne dont je ne me souviens pas
Me Glover : Vous ne vous souvenez pas ou vous ne voulez pas le dire ?
Rakesh Gooljaury : Je ne me souviens pas.
Me Glover : Qui avait fait les arrangements pour qu’une voiture de l’ambassade vienne vous chercher ?
Rakesh Gooljaury : Je suis ami avec Joël Rault, je l’avais appelé.
Me Glover : Vous pouvez nous dire sur quel numéro vous l’aviez appelé ?
Rakesh Gooljaury : Je ne me souviens plus.
Me Glover : Si l’on vous demande, vous allez pouvoir nous fournir un relevé téléphonique de ces appels ?
Rakesh Gooljaury : Oui, je ne vois pas comment c’est lié avec l’affaire Roches-Noires.
L’homme de loi de Navin Ramgoolam est alors revenu sur la nuit du 2 au 3 juillet 2011. Il a confronté Rakesh Gooljaury une fois de plus au fait qu’il avait déclaré à la police avoir reçu un appel de Nandanee Soornack. Alors que dans une autre version, il avait soutenu ne pas être sûr si c’était réellement l’amie de l’ancien Premier ministre. Rakesh Gooljaury a déclaré en cour hier qu’il a vérifié auprès d’Emtel et que c’était bel et bien Nandanee Soornack qui l’avait appelé.
Confronté au fait que le numéro n’était pas enregistré au nom de cette dernière, Rakesh Gooljaury a lancé : « Navin Ramgoolam ti abitie servi bann pret-nom pour donn Mme Soornack telefonn ». Il a insisté que c’était bien elle qui l’avait appelé de son téléphone portable ce jour-là et, une dizaine de minutes après, du téléphone fixe de Roches-Noires. Alors que Me Glover a voulu à ce stade reprendre les informations contenues dans les relevés des appels téléphoniques de Rakesh Gooljaury pour poursuivre son contre-interrogatoire, il a remarqué que les documents en sa possession et ceux de la poursuite étaient différents. L’homme de loi de Navin Ramgoolam a ainsi demandé un renvoi pour vérifier ces documents. Le contre-interrogatoire de Rakesh Gooljaury se poursuivra le 27 novembre. 
Navin Ramgoolam et les deux coaccusés, Dev Jokhoo et Ravine Sooroojebally, ont plaidé non coupable du délit de complot dans l’affaire Roches-Noires, où l’ancien Premier ministre avait été agressé à coups de tournevis par un individu dans la nuit du 2 au 3 juillet 2011 en présence de Nandanee Soornack. Ils répondent d’une charge de « conspiracy to do an unlawful act, namely effecting public mischief in breach of Section 109 of the Criminal Code ». Navin Ramgoolam est défendu par Me Gavin Glover, SC, sir Hamid Moollan, SC, et Mes Shawkat Oozeer et Hisham Oozeer. Ravine Sooroojebally est défendu par Me Nargis Bundhun et Dev Jokhoo par Mes Mooloo Gujadhur, Kevin Luckeeram et Shyam Servansingh. La poursuite, elle, est représentée par Mes Mohana Naidoo, Keshri Soochit et Jean-Michel Ah Sen.

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