AFFAIRE VARMA : Je ne déposerai pas à la police par peur de représailles, déclare un autre témoin

Il dit avoir été témoin de l’agression de Florent Jeannot par Yatin Varma samedi après l’accident impliquant les voitures de ces derniers. Ce deuxième témoin à se manifester explique cependant qu’il ne fera pas de déposition à la police par crainte de représailles contre lui-même et ses proches. Cet autre témoin décrit une scène violente alors que, de son côté, le ministre a déjà nié les accusations formulées contre lui.
« Samedi matin, j’ai vu Yatin Varma insulter et frapper violemment Florent Jeannot à coups de poing au visage. J’étais sur les lieux quand cela s’est produit. Mais je ne déposerai pas à la police par peur de représailles contre ma famille et moi-même. Je suis fonctionnaire, mes proches aussi travaillent dans la fonction publique. Nous avons ici affaire à un ministre, on ne sait jamais ce qui pourra nous arriver si je vais de l’avant en racontant ce que j’ai vu à la police ». C’est ce qu’a dit ce matin au Mauricien un autre éventuel témoin dans cette affaire où le ministre Varma est accusé d’avoir agressé un chauffeur de 19 ans dont la voiture avait percuté la sienne samedi matin à Sodnac. Dans cette affaire, pour rappel, le ministre nie formellement les accusations portées contre lui, affirmant ne pas comprendre la cause de ces allégations.
La version de ce nouveau témoin, qui s’est manifesté après avoir pris connaissance de la tournure de cette affaire dans les médias, rejoint celle de Florent Jeannot et de Ravi Seenundun, qui a fait une déposition après avoir témoigné du même incident. Le deuxième témoin explique qu’il roulait derrière la BMW du ministre samedi matin : « C’était vers 7 h 30. Soudain une voiture grise a débouché et a percuté la BMW. Je suis aussitôt sorti, le chauffeur de la BMW est allé vers celui de la Honda grise. Le jeune homme a reconnu ses torts et s’est excusé. Mais l’autre chauffeur l’a sorti et commencé à l’insulter sauvagement et à lui assener des coups de poing au visage. J’ai vu du sang sortir de son nez, mais l’autre n’a pas arrêté. » Selon notre interlocuteur, « à ce moment-là, le ministre, lui, n’avait aucune blessure. Il utilisait d’ailleurs sa main droite pour frapper l’autre chauffeur ». Samedi, après l’accident, le ministre a reçu des soins et un plâtre lui a été posé pour fracture à la main droite.
Ce témoin dit avoir été particulièrement bouleversé par la violence dont aurait fait preuve le ministre à ce moment-là. « Il était devenu incontrôlable et agissait très violemment. J’ai essayé de lui parler pour lui dire de se calmer. Il m’a insulté et m’a sommé de ne pas intervenir dans cette affaire qui, disait-il, ne me concernait pas ». Le passage à tabac du jeune chauffeur a continué en présence de quelques autres personnes, soutient encore le témoin. « Un autre homme de petite taille qui était aussi dans la voiture où il y avait deux enfants est aussi sorti pour frapper le chauffeur. Ce dernier avait un téléphone noir. Il l’a pris en disant qu’il appellerait ses parents. Le ministre a saisi le téléphone de ses mains et l’a jeté par terre. C’est une autre personne qui a prêté son téléphone au jeune chauffeur pour qu’il appelle ».
Ce deuxième témoin explique avoir quitté les lieux avant que la police n’arrive. « La scène était trop violente et je ne voulais pas avoir des problèmes. Je suis donc parti des lieux. C’est plus tard que j’ai vu la tournure prise par cette affaire dans la presse. Je veux bien témoigner dans les médias, mais pas à la police. Personne ne pourra me garantir qu’il ne nous arrivera rien si je vais de l’avant officiellement ».

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