AFFAIRE VARMA : La famille Jeannot écrit au PM pour demander qu’il n’y ait pas d’ingérence

Les parents de Florent Jeannot ont des raisons de penser qu’il pourrait avoir ingérence dans cette affaire et que des pressions pourraient être exercées sur eux-mêmes, leur fils et le témoin indépendant. C’est la raison pour laquelle Geneviève et Mario Jeannot ont écrit au Premier ministre pour lui demander de veiller à ce que justice soit rendue dans le cadre de l’enquête sur l’agression alléguée impliquant l’Attorney General Yatin Varma.
“We are appealing to you as our Prime Minister of the Republic of Mauritius to interfere in the present matter and to ensure that justice is done. We appeal to you honorable Prime Minister to ensure that no under influence is used to put pressure either upon my son, my family or the independent witness” écrivent-ils dans une lettre en date du 9 mai. Des copies ont aussi été adressées au Speaker, à l’Opposition, au Commissaire de police, au Chef Juge, à des députés, entre autres.
Les circonstances de l’accident survenu à Sodnac le samedi 4 mai à 7h30 y sont relatées, de même que « l’agression » de Florent Jeannot par le ministre Varma selon la version donnée à la police par le jeune chauffeur et un témoin indépendant. Depuis samedi, l’Attorney General nie ces accusations, affirmant avoir été blessé lors de l’accident et n’avoir jamais agressé le chauffeur de 19 ans dont la Honda avait percuté sa BMW de fonction qu’il conduisait. Le ministre se trouvait en compagnie de son père et de ses deux enfants.
Il nous revient que, jusqu’ici, malgré les tentatives qu’il y a eu pour minimiser l’impact de cette affaire ou même tenter de réorienter son cours, les parties concernées restent sur leurs positions initiales. Selon le témoin indépendant à qui Le Mauricien a parlé ce matin : “Je maintiens ce que j’ai dit samedi. Je n’ai pas l’intention de me rétracter.” Dans sa déposition il avait expliqué avoir vu Yatin Varma sortir Florent Jeannot de sa voiture pour l’agresser, l’insulter et même briser son portable. Ce témoin qui était intervenu pour séparer les deux hommes a aussi avancé avoir été menacé par le ministre.
En début de semaine un autre témoin a soutenu cette version auprès du Mauricien mais a précisé qu’il ne déposerait pas à la police par crainte de représailles contre lui-même et sa famille. Un autre habitant de la région qui s’est confié au Mauricien ce matin dit avoir assisté à la scène et nous a déclaré : “Cela s’est passé comme cela a été rapporté. En fonction de la manière dont cette affaire va avancer je viendrais déposer en cour si cela s’avère nécessaire. Mais je ne vais pas faire de déposition à la police parce que je n’ai pas confiance. On ne sait pas ce qui pourrait m’arriver en attendant que la Cour ne prenne cette affaire.”
Du côté de la Police Press Office, on nous a précisé qu’une “enquête a été ouverte au niveau de la police de Sodnac. Elle suit son cours normalement.” Quant à la question de savoir si le ministre a été entendu par les enquêteurs au sujet de l’agression, il nous a été répondu : “Ce sont des renseignements qu’on ne donne pas. Sinon il y aura un trial by the press.”
Il va sans dire que cette affaire embarrasse hautement le gouvernement. D’autres développements sont à prévoir très prochainement, sans compter que l’opposition compte aussi s’en saisir en cette fin de semaine.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -