AFFAIRE VEERANAH: Le Dr Gujjalu remet en question la cause du décès

Dans le cadre du procès intenté à Yesudas Veeranah aux Assises pour l’assassinat de son épouse Nisha Veeranah le 5 novembre 2005, la défense, représentée par Mes Ashley Hurrangee et Aton Murday, a entendu son dernier témoin, le Dr Amah Charya Gujjalu. L’ancien numéro un du département médico-légal a donné son avis en tant qu’expert sur le rapport d’autopsie du Dr Khalick Mohungoo, indiquant qu’il contenait plusieurs manquements. Il a également remis en question la cause du décès qui avait été attribué à une compression of the neck, s’attardant sur certains facteurs qui tendent à le démontrer.
Répondant aux questions de Me Ashley Hurrangee sur son parcours professionnel, le Dr Gujjalu a indiqué qu’au cours de sa carrière de légiste, il a pratiqué quelque 4 000 autopsies, dont plus d’une centaine sur des cadavres en état de décomposition avancée. Il a ainsi expliqué que l’accusé était venu le voir il y a quelque temps avec le rapport d’autopsie de son épouse et avait sollicité son avis.
En cour hier, l’ancien numéro un du département médico-légal a déclaré que le rapport rédigé par le Dr Mohungoo comporte plusieurs failles. Interrogé sur les procédures pour exhumer un cadavre, le Dr Gujjalu devait répondre que l’exhumation doit se faire en plein jour afin de s’assurer qu’aucune blessure n’est causée au corps lors de cet exercice. L’ancien médecin légiste a aussi affirmé que conduire cet exercice tôt le matin ou en plein jour permet au médecin présent de voir s’il y a d’autres éléments autour du cadavre qui pourraient donner des indications lors des analyses.
Élaborant sur les manquements relevés dans le rapport d’autopsie, le Dr Gujjalu a soutenu que le document ne fait pas état de la taille de la victime qui selon lui était un élément à considérer. De plus, il a indiqué que quand le Dr Mohungoo avait eu le cadavre pour être examiné, celui-ci était dans un sac en plastique et ne pouvait indiquer dans qu’elle position il était dans la tombe. Faisant état des blessures qui ont été trouvées sur le corps de la victime, le Dr Gujjalu a ainsi indiqué que le médecin légiste aurait dû envoyer des échantillons au laboratoire pour avoir des conclusions précises. Pour le Dr Gujjalu, certaines blessures qui ont été relevées sur le corps de la victime ont été causées alors de l’exhumation. D’où l’importance, dit-il, d’avoir un médecin présent lors de cet exercice.
En réponse à une question de Me Hurrangee sur la possibilité que la décomposition masque certaines blessures, le Dr Gujjalu devait répondre que des blessures profondes laisseraient toujours des traces en raison d’un « deposit of iron ». Le témoin a aussi soutenu que dans ce cas, le médecin légiste n’avait pas conduit un x-ray complet du corps afin de déterminer s’il y avait des fractures. Répondant aux questions de Me Hurrangee, le Dr Gujjalu a affirmé que l’on ne peut détecter des fractures internes à l’oeil nu.
Le Dr Gujjalu s’est par ailleurs longuement attardé sur la structure du cou indiquant que les tendons ne décomposent pas et que s’il y avait eu compression of the neck, le rapport d’autopsie aurait dû indiquer des blessures aux tendons. Le médecin a aussi soutenu que s’il y avait eu pression sur le cou contre une surface dur, l’extrémité du nez aurait dû porter des blessures aussi. « You cannot press on the left side of the face and on the neck at the same time. This is why I exclude the compression of the neck. The doctor should have thought of other possibilities », a-t-il dit. Faisant allusion à la mention de « pinkish teeth » dans le rapport, le Dr Gujjalu a indiqué que cela pouvait démontrer que Nisha Veeranah est morte empoisonnée. Le médecin a indiqué que cependant des échantillons de dents n’avaient pas été envoyés au laboratoire pour déterminer ces faits.
Appelé à comparer les conclusions du rapport d’autopsie à ce que l’accusé avait dit dans sa deuxième déposition, le Dr Gujjalu devait répondre que s’il y avait eu « compression of the neck, the back of the neck should have been bruised by pressure of the limb ». Le rapport d’autopsie ne faisait aucune mention de cela. Et d’ajouter : « If the neck applied on the console of the car, this should apply to the whole neck and there would be bruising on the middle part of the neck as well. There is nothing in relation to the report that the middle part of the neck was injured. »
Le contre-interrogatoire du Dr Gujjalu par la poursuite a débuté cet après-midi, après quoi la défense sera appelée à « close its case ». Les deux parties présenteront leur réquisitoire jeudi. Le juge Benjamin Joseph fera entendre, lui, son summing up aux membres du jury vendredi matin. Yesudas Veeranah sera fixé sur son sort ce vendredi.

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