AFFAIRES: Cim Group prépare son introduction boursière pour octobre 2012

Le groupe Cim, l’un des plus gros opérateurs du secteur des services financiers, prépare activement son introduction sur le marché officiel de la Bourse, une entrée qui pourrait intervenir en octobre 2012 après que toutes les formalités de séparation de ce segment d’activités du groupe Rogers auront été complétées et également après que les autorités boursières auront donné leur feu vert. Au sein de la direction de Cim, on s’évertue à consolider les assises du groupe, Vaughan Heberden, le Chief Executive Officer, estimant que la croissance future viendra à la fois des opérations locales et régionales. Déjà implanté à Singapour, Londres, Sydney et Cape Town, Cim Group garde en point de mire les marchés malgache, seychellois et est-africain et envisage d’ouvrir un bureau aux îles Caïman pour ses services de Global Business.
Le retrait de Cim du groupe Rogers intervient dans le sillage de l’accord entre les deux principaux actionnaires de Rogers, les familles Espitalier-Noël et Taylor, pour une séparation stratégique des activités de ce conglomérat. La famille Espitalier-Noël garde le contrôle de Rogers avec un certain nombre de filiales dans sa nouvelle structure alors que la famille Taylor sera l’actionnaire principal (52 % du capital) de Cim group après la distribution d’un dividende sous forme d’actions de Cim aux actionnaires existants de Rogers. Dans le cadre du projet de séparation d’activités entre les deux gros actionnaires, le Cim Group a vu certaines de ses filiales et activités d’investissement, en l’occurrence Cim Insurance, Cim Life, Cim Stockbrokers et Cim Asset Management, passer sous le contrôle du groupe Swan conformément à l’accord de fusion conclu avec Rogers. « La fusion de ces sociétés au groupe Swan a eu un impact sur la structure et la valeur du groupe Cim, réduisant d’un peu moins de 25 % le niveau de profits de notre groupe. Cependant, elle a été largement compensée par la consolidation d’un certain nombre d’investissements dont des propriétés immobilières, des actions détenues dans la Mediterranean Shipping Corporation, la société Lafarge, entre autres », a indiqué au Mauricien Vaughan Heberden. « Ces investissements ont définitivement fait grossir notre bilan », souligne-t-il.
Nouvelle structure
Le Cim Group présente aujourd’hui une nouvelle structure avec une dizaine de principales filiales réparties dans trois divisions d’opération (clusters). Le premier segment, Finance & Trading, regroupe Cim Finance, Cim Forex, Galaxy et JM Goupille. Le deuxième cluster comprend Cim Corporate Services, Cim Fund Services, Cim Tax Services, Cim Trust Services et Cim Specialised Insurance Services. La dernière division, celle de Property & Investments, concerne les Investment Properties et les biens immobiliers (voir structure plus loin). Vaughan Heberden ne manque pas de souligner le grand déploiement de Cim Finance qui, au fil des années, s’est bâti une réputation dans le domaine du financement des ventes à tempérament, du crédit-bail, de l’émission de cartes de crédit et de l’affacturage. Cim Finance a commencé ses opérations de vente à tempérament en 1987 et offre ses services à plusieurs gros commerçants indépendants. « It has become a household name in the field of consumer finance, with a local customer base exceeding 150,000 individuals », fait ressortir la direction du groupe.
Par le truchement de son « international cluster » et ses porte-drapeaux que sont International Management Mauritius (IMM) et Multiconsult, deux Management companies pionnières, le groupe Cim a développé un large portefeuille de clients et d’investisseurs internationaux utilisant le secteur du Global Business de Maurice pour structurer leurs investissements dans d’autres pays. IMM a été la première compagnie de gestion à s’implanter dans ce secteur en 1992 alors que Multiconsult, acquise par Cim en 2007, compte plus de 150 fonds et 1 200 Global Business companies sous sa gestion.
Déjà présent à Singapour à travers une Management company et comptant des bureaux de représentation à Cape Town, Londres et Sydney, le groupe Cim envisage de marquer sa présence aux îles Caïman. « Nous voulons attirer les investissements américains. Beaucoup de sociétés américaines établissent des structures d’investissement aux îles Caïman. Nous pensons pouvoir les intéresser à utiliser Maurice pour leurs opérations de back-office », indique Vaughan Heberden.
Le groupe Cim a développé en parallèle des structures d’assurance captive en mettant en place deux sociétés, Cim Global Reinsurance Company Ltd et Cim Captive Reinsurance Company PCC. Il y a, explique Vaughan Heberden, une tendance accrue de la part des sociétés pour qu’elles assurent elles-mêmes les activités de leurs filiales à travers des services d’assurance spécialisés, un moyen pour ces sociétés de réduire les coûts de couverture des risques liés aux opérations de ces filiales.
Croissance et compétences
« Nous estimons que la croissance future du groupe viendra tant des opérations au plan local que régional », déclare le CEO. Vaughan Heberden annonce que le groupe s’attaquera au marché malgache aussitôt que la situation politico-sociale se stabilisera. « Le marché de la Grande île est important en termes de consommateurs. Les Seychelles également nous intéressent pour d’éventuelles services de financement des ventes à tempérament », annonce Vaughan Heberden. Le marché est-africain est aussi à l’étude pour de possibles implantations mais la direction de Cim espère inciter les compagnies sud-africaines à utiliser les services offerts par son bureau de Cape Town dans le cadre de leurs projets d’implantation régionale.
« Nous allons miser sur la réputation de notre marque et les compétences de notre personnel pour propulser le groupe vers un avenir encore meilleur », soutient le CEO. La formation continue des quelque 1 160 employés du groupe est jugée prioritaire. Dans cette optique, Cim a recherché la collaboration de l’Université d’Harvard et de la Faculté des Droits et de Gestion de l’Université de Maurice pour la formation de ses superviseurs et junior managers. Cette formation, qui a démarré il y a une année et demie, se poursuit et en septembre prochain, ce sera au tour des managers en chef de peaufiner leurs compétences. « We have great people in the organisation. We have to provide a degree of empowerment to them », estime le CEO qui reconnaît également qu’un fort partenariat s’est développé entre l’organisation et les gens qui y travaillent. La direction de Cim, ajoute-t-il, continuera à mettre tous les outils possibles à la disposition de son personnel afin qu’il relève le défi.
« We need to develop a reputation of excellence and innovation in the financial services industry », fait-il ressortir, par ailleurs. Les opportunités ne manquent pas. « The Financial services industry can grow a lot. We are now only scratching the skin », fait remarquer Vaughan Heberden. Si Maurice manque d’expertises dans certains domaines, il ne faut hésiter à faire venir des experts étrangers en la matière pour jeter les bases de développement de nouveaux créneaux d’activités. « We need to be very proactive in what we are doing », recommande-t-il.

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