Agaléga : la population préoccupée par les conditions de bail des maisons

  • Inquiétudes des habitants après la résiliation immédiate d’un bail récemment après le décès du “leesee”
  • L’Association Les Amis d’Agalega interpelle le PMO, le ministre de l’Outer Islands et le ministre du Logement sur certaines clauses du contrat du bail

La question des conditions des baux resurgit à Agalega et provoque une certaine agitation dans l’île après la décision de l’Outer Islands Development Corporation de placer sous scellé une maison après la mort d’un preneur à bail survenu au cours de ce mois.

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À Agalega, personne n’est propriétaire de son logement. Les maisonnettes construites par l’Outer Islands Development Corporation (OIDC) sont louées aux habitants pour une période déterminée. Ainsi, le fils d’un preneur à bail (lessee) qui est décédé a été pris de court en découvrant que la porte de la maison qu’occupait ce dernier était cadenassée. « Kontra lor mo nom. Kot mo bann zanfan pou ale si bondie pran moi avan lafen kontra ? » se demande tracassé un père de famille.

Après de nombreuses revendications par rapport au logement, une quarantaine d’habitants à Agalega décrochent enfin en février 2008 un contrat de location pour leurs maisonnettes. La durée de ce premier bail est de dix-neuf ans et cette quarantaine de locataires se sont dit qu’ils pourraient dormir tranquillement sur leurs deux oreilles jusqu’à au moins 2027. Sauf que la Clause 7 de cet accord et relative au “death of lessee” les perturbe depuis quelques jours. « In the event of the lessees’s death before the termination of the leese the leese will comme to a end », peut-on en effet y lire. Et l’OIDC s’est appuyée sur cette clause pour agir.

Cette clause spécifique du contrat est le principal sujet de conversation depuis quelques jours dans les deux îles d’Agalega. L’Association Les Amis d’Agalega qui suit de près ce dossier depuis plusieurs années affirme qu’il existe des différences dans les conditions de bail de maison/ terrain à Maurice et à Agalega. Elle ne manque pas de relever que les Agaléens « font partie de la République de Maurice ». « A Maurice le bail est transférable à un autre membre de la famille en cas de décès du détenteur du bail alors que ce n’est pas le cas à Agalega. Il y a une discrimination envers la population agaléenne », soutiennent les responsables de cette association militant en faveur des droits des Agaléens. « Sa kloz 7-la li enn danze pou nou zanfan », ajoute pour sa part un habitant. Cette association demande aux autorités d’enlever cette clause 7 dans le but de garantir un toit aux enfants des locataires en cas de décès de ces derniers.

L’autre inquiétude des habitants, toujours par rapport toujours au logement, concerne le retard des autorités à octroyer un contrat aux familles qui occupent les maisonnettes construites ces cinq dernières années. Une trentaine de locataires sont concernés par cette situation. « Sans contrat en bonne et due forme, ces pères et mères de famille sont dans l’incertitude par rapport à un logement pour leurs enfants à l’avenir. Ils sont davantage inquiets depuis qu’ils ont appris que l’OIDC avait repris une maison. Zot per ki zot zanfan pena enn kwen pou reste », racontent des habitants.

L’Association des Amis d’Agalega sollicite une « rencontre urgente » avec le Prime Ministers’ Office (PMO) et avec le ministre des Îles éparses pour discuter de ce problème relatif au logement et à d’autres projets de développement annoncés depuis plusieurs années et que le gouvernement tarde à concrétiser. « La ministre Daureeawoo a avoué elle-même au Parlement l’autre jour que les procédures n’avaient pas encore débuté pour la réalisation de ces projets. Nous sommes très déçus », disent les principaux animateurs de cette association. Celle-ci enverra ce lundi une correspondance au PMO pour sa requête de rencontre.

En revanche, la bonne nouvelle pour Agalega et qui aura certainement un impact sur le quotidien des habitants est que l’île dispose d’une connexion à Internet. Les résidents de l’île du Nord notamment en prennent avantage depuis le 17 juin. Et d’ici à la fin du mois d’août ou au plus tard au début de septembre, l’île du Sud sera connectée au réseau. La compagnie Emtel qui a décroché le contrat pour fournir ce service met les bouches doubles en ce qui concerne l’installation des infrastructures nécessaires.

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