Agro-industrie : la tonne de sucre à Rs 15 913 avec les Rs 730 M du GM

  • Les usiniers invités à aider les planteurs à maintenir leurs plantations de manière à produire une masse critique de 400 000 tonnes de sucre

Le ministre de l’Agro-industrie, Mahen Seeruttun, a affirmé ce matin que les mesures avalisées par le gouvernement vendredi en faveur des petits planteurs permettraient de porter le prix obtenu par tonne de sucre à quelque Rs 15 913 la tonne cette année, au lieu de Rs 15 140 l’année dernière. Ces mesures intérimaires, a expliqué le ministre, ont été introduites dans le sillage de la réunion du comité ministériel sur le sucre mardi dernier et visent principalement à soulager les planteurs et à les encourager à poursuivre la récolte 2018. C’est ainsi qu’une indemnité en espèces de Rs 1 250 par tonne de sucre sera accordée à tous les planteurs. De plus, une rémunération supplémentaire de Rs 1 250 par tonne de sucre pour la bagasse leur sera accordée, portant ainsi les recettes provenant de la bagasse à Rs 2 500 pour les petits planteurs et à Rs 1 700 pour les autres planteurs.

- Publicité -

D’autre part, les planteurs ayant moins de 100 hectares de culture sous canne à sucre bénéficieront d’une avance de 80% sur toutes les recettes provenant du sucre et des coproduits au lieu du montant proposé par le Syndicat des sucres sur le sucre uniquement. Les planteurs bénéficieront également d’une avance de Rs 13 000 par hectare pour faciliter l’achat des engrais pour les champs.

« Le gouvernement n’est pas resté insensible aux difficultés de l’industrie. Je suis persuadé que ces mesures intérimaires apporteront un grand soulagement aux planteurs en attendant que le travail sur les réformes institutionnelles soit complété », a-t-il dit. « Nous faisons tout pour encourager les producteurs à améliorer leurs productions et à motiver ceux qui ont abandonné leurs champs pour un retour à la culture de la canne. » L’objectif principal est, selon le ministre, de produire la masse critique afin de permettre aux usines de fonctionner de façon maximale et maintenir un niveau de 400 000 tonnes de sucre annuellement tout en augmentant la part de la bagasse dans la production énergétique.

Un appel a été lancé aux usiniers afin qu’ils aident les planteurs de leurs régions à continuer à produire la canne en leur accordant des facilités et des incitations. « Les usiniers ont besoin de la canne pour faire rouler les usines et, par conséquent, il est important qu’il y ait une bonne entente et une coopération étroite entre les usiniers et les producteurs. Ils doivent également être à l’écoute des travailleurs et maintenir de bonnes relations de travail afin d’éviter tout conflit industriel », dit le ministre.

Par ailleurs, le ministre a indiqué que Maurice devait se préparer à faire face à une concurrence féroce au niveau international. « Pas question d’attendre une assistance de l’UE pour nos exportations sur ce marché. La compétition deviendra plus rude. D’où la nécessité de réformer davantage et tout de suite afin de rester viable. La situation va se corser avec le Brexit car il nous faudra renégocier un nouvel accord avec la Grande-Bretagne pour l’exportation du sucre », a-t-il dit.

Le vice-président du Syndicat des sucres avait auparavant brossé un tableau sombre de la situation internationale en ce qui concerne le sucre. Il a souligné que les prix du sucre étaient actuellement les plus bas enregistrés depuis la fin du protocole sucre.

La baisse des prix a été attribuée à une surproduction sucrière à l’internationale, à la force des marchés intérieurs des grands producteurs sucriers qui peuvent mettre la différence de leur production sur le marché international à un prix dérisoire. De plus, plusieurs grands pays pratiquent une subvention à la production tout en introduisant des mesures tarifaires pour l’importation sucrière.

Devesh Dhukira a, pour sa part, parlé de la stratégie de marketing du syndicat au niveau international et du potentiel existant en Afrique bien que plusieurs pays dont le Kenya et l’Afrique du Sud pratiquent des barrières tarifaires et exercent un contrôle strict des importations sucrières en fixant des quotas d’importation.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -