Ali Soobratty, optométriste : « Offrir un service à domicile à ceux qui ne peuvent se déplacer »

Ali Soobratty, 28 ans, est un jeune optométriste qui vient de lancer un service innovant consistant à effectuer des consultations à domicile à l’intention de tous ceux qui ne peuvent se déplacer pour une raison ou une autre. Il a lancé, à cet égard, une entreprise baptisée A la Belle vue. Il explique sa démarche dans un entretien accordé au Mauricien.

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Comment avez-vous eu l’idée de lancer un service à domicile en optométrie ?

J’ai constaté que les patients doivent à tout prix se rendre dans le cabinet d’un opticien ou dans un magasin afin de se faire examiner les yeux. À La Belle Vue, nous avons choisi d’aller vers le patient avec des appareils de haute technologie. Ce qui permet à tous ceux qui ne peuvent se déplacer parce qu’ils sont cloués au lit ou parce qu’ils utilisent une chaise roulante, de bénéficier de nos services. On a investi dans des technologies de dernier cri qui nous permettent d’examiner leur rétine, de détecter le diabète dans les yeux, d’examiner la tension oculaire et les autres problèmes de la rétine. Nous sommes honorés de pouvoir apporter ce service à Maurice pour la première fois et de nous mettre ainsi au service des personnes qui, autrement, auraient eu beaucoup de problèmes pour faire examiner leurs yeux.

Est-ce que la technologie dont vous disposez est comparable à celle qu’on voit à l’hôpital ou dans des cabinets de consultation ?

C’est la même technologie qu’on offre dans les consultations d’optique, dans des consultations de dépistage de maladies oculaires. Il n’y a aucune différence. Je peux faire la dilatation à domicile afin d’avoir plus de détails concernant la rétine du patient. En plus de cela, nous faisons également des examens avec des vidéos, des photos qui sont maintenant disponibles sur ordinateur et portable que je peux adresser aux spécialistes vers qui sont dirigés les patients de manière à ce que ces derniers puissent leur donner des conseils les plus pointus possibles. Je suis revenu à Maurice avec une vision toute neuve. Je ne suis pas venu pour faire du nouveau avec du vieux mais avec de nouvelles technologies.

Où avez-vous effectué vos études supérieures ?

J’ai fait des études à Anglia Ruskin University, à Cambridge, en Grande-Bretagne où j’ai décroché un BOptom (Hons) Optometry et un McOptometry. J’ai aussi travaillé dans plusieurs compagnies en Grande-Bretagne. Je suis retourné à Maurice avec une bonne expérience et avec la ferme intention de mettre mon expertise à la portée des plus vulnérables, pour servir la nation mauricienne et le plus de gens possible.

Avez-vous déjà une clientèle ?

J’offre mes services à Port-Louis et à Phoenix. À Port-Louis, je travaille sur rendez-vous. Je compte aller vers les gens pour les conscientiser sur les facilités et la qualité des services qu’on peut mettre à leur disposition afin qu’ils puissent voir plus clair. Notre philosophie à La Belle Vue est d’aider les gens à apprécier la beauté du monde. Nous avons, d’ailleurs, choisi la turquoise comme la couleur de notre compagnie parce que cette couleur demande un équilibre très subtil dans les vagues de la mer. Notre philosophie consiste à établir un équilibre entre l’expertise et la technologie afin d’aider les patients à avoir la meilleure vision possible.

Pourquoi cette passion pour les yeux ?

Je porte des lunettes depuis mon plus jeune âge. Ce qui me permet de comprendre le cheminement des gens qui ont des problèmes aux yeux. J’ai été moi-même un patient. Je peux donc comprendre les inquiétudes, les angoisses des patients concernant leurs yeux. Il est donc plus facile pour moi de développer de l’empathie pour les patients et les aider à assurer le bien-être de leurs yeux et de leur vision. En tant qu’optométriste, mon but n’est pas seulement de donner des lunettes aux gens pour les aider à mieux voir, mais aussi de les aider à prendre soin de leurs yeux de manière continue pour que leurs yeux puissent rester en bonne santé tout au long de leur vie.

À partir de quel âge une personne doit-elle commencer à vérifier ses yeux ?

On doit commencer à partir de quatre ans. Si toutefois on remarque des problèmes chez l’enfant comme un œil qui louche ou les yeux qui piquent avec des maux de tête, il faut voir un spécialiste. Nous ne nous occupons pas des enfants en dessous de quatre ans qui doivent consulter un ophtalmologiste. En tant qu’optométriste, nous servons de base aux soins oculaires préventifs primaires. Notre rôle d’optométriste est de dépister ces patients afin de les identifier et d’alléger la charge de travail du spécialiste, car ils n’auront pas le temps de les examiner tous. Nous sommes ici pour fournir la force, le soutien nécessaire pour les aider à filtrer plus de patients de manière plus efficace, afin d’attirer les bonnes personnes qui ont besoin de bons soins au bon moment avant qu’il ne soit trop tard. En ce qui me concerne, j’ai tout mon équipement mobile avec moi. Je suis le clinicien qui transporte toujours mes valises de consultation. Partout où je vais, mes équipements me suivent. Je peux aller chez quelqu’un dans une salle et faire un examen visuel complet. Il y a un coût élevé derrière ces équipements mais nous avons pu le surmonter.

Beaucoup de jeunes, une fois de retour au pays, cherchent un emploi dans la fonction publique. Pourquoi avez-vous choisi d’ouvrir votre propre cabinet ?

C’était mon objectif principal dès le début. Je suis parti de rien. J’ai voulu grimper les échelons par moi-même et commencer par le bas. Cela n’a pas été facile. J’ai connu des hauts et de bas mais à force de travail et de persévérance, je suis satisfait de m’être installé maintenant.

Vendez-vous également les lunettes ?

Nous avons nos lentilles. Nous avons notre stock pour les lentilles. Nous commandons nos montures d’Afrique du Sud, d’Allemagne, d’Angleterre, d’Inde et de Chine.

N’y a-t-il pas une trop grande compétition dans ce domaine ?

La façon dont nous nous adaptons au marché en tant que jeune entrepreneur n’est pas facile. Tous ceux qui débutent comme jeunes entrepreneurs sont confrontés au même problème. C’est un manque de ressources financières. En tant que nouvelle start-up, nous devons prendre notre décision de manière judicieuse et très intelligente dans la gestion et l’administration de l’entreprise.

Quel conseil pouvez-vous donner aux jeunes ?

Pour ceux qui démarrent une start-up, je leur conseille de persévérer même en cas d’échec. La plupart du temps, la raison de l’échec se produit au niveau administratif. Ce n’est pas parce que quelqu’un ne vous aime pas que vous échouez dans les affaires, ni parce que vous n’êtes pas assez connu. Les raisons pour lesquelles vous allez réussir ou non dépendent du fait que vous faites la bonne chose au bon moment.

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