ALLÉGATIONS DE « GOUVERNMAN PÉDOFIL »: Épreuve de force CCID et Pravind Jugnauth

Le bras de fer entre le Central CID et le leader du MSM, Pravind Jugnauth, est bel et bien engagé avec les deux parties campant catégoriquement sur leurs positions par rapport au rendez-vous du jeudi 3 janvier à 9 h. En principe, ce premier jour de travail de la nouvelle année devrait voir le démarrage de la séance d’interrogatoire de Pravind Jugnauth au sujet des allégations de « gouvernman pédofil ». Mais à hier après-midi, les chances que cette rentrée politico-policière soit vraiment chaude ont augmenté considérablement. Le litige porte sur la demande de Pravind Jugnauth pour que la police mette à sa disposition une copie du recording intégral du point de presse au Sun Trust du vendredi 21 décembre.
A hier après-midi, Week-End a appris de sources proches de l’entourage politique et légal de Pravind Jugnauth que ce dernier n’est nullement satisfait des documents transmis dans la soirée de vendredi à Me Roshi Bhadain, suite à un échange de correspondances entre les deux parties dans la matinée. Néanmoins, le leader du MSM s’est donné un délai jusqu’à mercredi matin pour décider de la marche à suivre dans la conjoncture.
« Nous avons soumis des requêtes bien simples au Central CID, soit une copie du recording intégral du point de presse du 21 décembre, de même qu’une retranscription de ce même enregistrement. Or, vendredi soir, Me Bhadain a accusé réception d’un document comprenant l’enregistrement de la station de radio privée Top FM. Ce n’est pas ce que nous avons demandé. Me Bhadain a adressé une nouvelle correspondance à l’ACP Vuddamalay samedi matin pour lui faire comprendre que nous sommes toujours dans l’attente des documents, comme convenu mercredi dernier », a déclaré à Week-End une source proche de Pravind Jugnauth.
Le leader du MSM s’est appesanti sur le fait que ces documents réclamés de la police s’avèrent être d’une importance capitale en vue de lui permettre de préparer sa défense pour l’interrogatoire du jeudi 3 janvier. Il n’est pas à écarter qu’en cas de statu quo, un recours à la Cour suprême afin de trancher sur cette question soit envisagé. Mais aucune confirmation n’était disponible à hier au sujet d’une éventuelle injonction contre la police pour que les documents réclamés soient mis à la disposition de Pravind Jugnauth.
Au QG du Central CID, l’on faisait comprendre qu’avec les développements de vendredi soir « des zones de conflits inutiles ont été éliminées ». « Nous ne voyons aucune raison pourquoi Pravind Jugnauth ne devra pas se déplacer au QG du Central CID, jeudi matin, pour son interrogatoire. Nous attendons de voir car nous avons tout fait pour satisfaire ses demandes », rétorque-t-on du côté des Casernes centrales.
A la question de savoir ce que fera la police au cas où le deadlock sur les documents persiste jusqu’à jeudi matin, la police se garde d’abattre ses cartes, ajoutant que les procédures prévues seront suivies. De son côté, Pravind Jugnauth envisage de faire jeudi matin un statement à l’effet que faute de recevoir ces documents, il n’est pas en mesure de préparer sa défense.
Au vu des développements intervenus au cours de la semaine écoulée, deux délits provisoires de sédition et de diffamation criminelle pourraient être retenus contre Pravind Jugnauth suite à la double déposition de la ministre de la Sécurité sociale, Sheila Bappoo.
Les rebondissements n’ont pas manqué depuis le week-end dernier. En effet, dès le samedi 22, soit un peu moins de 24 heures après la déposition de Sheila Bappoo, le Central CID avait pris la décision de convoquer le leader du MSM pour interrogatoire. Rendez-vous avait été pris pour le 26 décembre à 9 h.
Lundi matin, des membres de la rédaction de la station de radio privée Top FM, qui avait diffusé de larges extraits de la conférence du MSM, sont entendus en présence de leur conseil légal, Me Manesh Gobin, par le Central CID. En cette veille de Noël, cet exercice durera de 10 h à 14 h, et aucune charge n’est retenue contre eux.
Ce même jour, des informations indiquaient que Pravind Jugnauth allait établir des contacts avec la police pour prendre connaissance des raisons de cette convocation. Finalement, cette demande sera exécutée par le truchement d’une correspondance signée de Me Bhadain dans la matinée du mercredi 26 décembre.
Mais aucune réponse ne sera communiquée par le Central CID, sauf que Pravind Jugnauth doit se rendre aux Casernes centrales pour répondre à des questions. En début d’après-midi, les procédures prennent une autre tournure avec deux membres du Central CID dépêchés à la résidence du leader du MSM à Floréal en vue de lui intimer l’ordre de répondre positivement à la convocation.
« Dé mam CID débark kot mwa et zotte dir mwa ou bizin vine CCID. Mo dir zot ki tank zotte pa pou réponne mwa ki fer sa, mo pa pou all CCID. Zotte ine dir mwa pou bizin amène mwa ek ki pena swa », rapporte Pravind Jugnauth au sujet de son arrestation de mercredi.
Par la suite, pendant quatre heures, soit jusqu’à 19 h, les conseils légaux du leader du MSM vont faire objection aux initiatives du Central CID de consigner la déposition de Pravind Jugnauth Under Warning. Le principal point évoqué par Pravind Jugnauth est que son droit fondamental selon la Constitution doit être respectée. « Mo bizin konné dekwa il s’agit », martèle-t-il au sujet des faits qui lui sont reprochés.
Pravind Jugnauth refuse de répondre aux 20 questions de la police en l’absence d’un full recording de sa conférence de presse du 21 de même qu’une transcription de cet enregistrement. Contre la soumission de ces documents, il prend l’engagement de se soumettre à l’interrogatoire du Central CID le 3 janvier.
Plus de 72 heures après cet engagement, tout semble indiquer un retour à la case départ avec Pravind Jugnauth tempêtant contre le fait que le Central CID continue à lui servir des extraits de la bande d’enregistrement de Top FM et la police se disant prête pour l’interrogatoire formel.
Les prochaines 36 heures, soit avant la fermeture des bureaux pour le Nouvel An, s’annoncent cruciales dans le dénouement de la première affaire de 2013 avec le leader du MSM accusant que « se Navin Ramgoolam ki pe donne direktiv… « 
 

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