ALTERNATIVE À LA MÉTHADONE: Des essais pour tester l’efficacité de la naltrexone

Le professeur Gary Hulse a tenu une causerie hier à l’hôtel Saint-Georges à Port-Louis sur les progrès en matière de désintoxication des personnes addicts aux opiacés comme l’héroïne. L’efficacité d’un produit, la naltrexone, serait bientôt testée à Maurice comme alternative à la méthadone, a-t-il indiqué.
« L’héroïne est la drogue la plus dangereuse qui soit », a déclaré le professeur Gary Hulse. Selon lui, les drogués sont parfaitement conscients des effets néfastes que leur consommation d’héroïne a sur leur entourage et sur eux-mêmes mais ils ne peuvent s’empêcher d’en consommer. Il a illustré ce point en montrant un tableau dépeignant l’odyssée d’Ulysse. Les marins savent que les sirènes en ont après leur vie mais succombent malgré tout car ils ne peuvent lutter contre le chant qui les attire.
Selon le professeur, les deux premières options de traitement afin de réduire la dépendance seraient l’agonist substitution qui comprend la méthadone, LAAM et le Buprenorphine, et l’abstinence maintenance, avec par exemple la naltrexone. À ce sujet, le professeur a soutenu que l’objectif d’un traitement est de « keep clients as clean, safe and crime free and facilitate movement out as soon as possible ».
Bien que la méthadone réduise le manque chez le drogué et que le Buprenorphine, plus connu comme le Subutex, traite les symptômes de sevrage que l’abstinence de médicaments peut causer, il laisse entendre que la meilleure méthode afin de réduire la dépendance serait la naltrexone, malgré les dangers que cela implique. « Nous nous sommes heurtés à la réticence des personnes qui pensent que cette méthode est dangereuse », a laissé entendre le professeur. En effet, la naltrexone est implantée dans le corps. Il est primordial que celui qui l’utilise ait une bonne hygiène de vie.
On effectuera des essais à Maurice afin de déterminer si ce traitement est efficace. Selon le professeur Hulse, si toutefois les recherches démontrent de bons résultats, cela aura non seulement pour effet une réduction de la dépendance à la drogue, mais une diminution du nombre de crimes et de contaminations du sida liés à la drogue.
Le Pr Hulse est professeur en addiction medicine à la University School of Psychiatry & Clinical Nerosciences, Sir Charles Gairdner Hospital, en Australie. Il a plus de 25 ans d’expérience dans le domaine de la dépendance à la drogue.

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