Alvaro Sobrinho à l’ICAC : « No Tainted Monies »

  • Le multimilliardaire angolais déclare que « les fonds investis à Maurice proviennent d’Angola en transitant au préalable par le Portugal, la Suisse, l’Allemagne et le Canada »
  • Tout indique que le confident de l’ex-présidente de la République pourra quitter Maurice à la fin de la séance du jour tout en se mettant à la disposition des enquêteurs de l’ICAC
  • Bernard Maigrot interrogé sur son rôle dans les acquisitions immobilières du groupe Sobrinho au Royal Park Balaclava

L’interrogatoire Under Warning du multimilliardaire angolais, Alvaro Sobrinho, à l’Independent Commission Against Corruption (ICC) tire à sa fin. À ce matin, les indications disponibles de sources concordantes vont dans le sens que le confident de l’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, pourrait quitter le pays dès cet après-midi à moins d’un rebondissement de dernière minute dans cette enquête relancée sur la base de dénonciations anonymes adressées au Premier ministre, Pravind Jugnauth. Sur la base des informations révélées par Alvaro Sobrinho ces cinq derniers jours, l’ICAC se verrait dans l’obligation de lever le Report on Departure (interdiction de quitter le territoire), logé au Passport and Immigration Office. Toutefois, par le truchement de ses conseils légaux, il prendra l’engagement de se mettre à la disposition de l’ICAC pour des compléments d’informations si le besoin se fait sentir à l’avenir. En parallèle l’homme d’affaires Bernard Maigrot, qui a retenu les services de Me Gavin Glover, Senior Counsel, a été interrogé durant quatre heures, hier, au sujet de son rôle dans l’exécution des transactions immobilières au nom du groupe Sobrinho, dont les villas de Royal Park Balaclava.

- Publicité -

La séance d’interrogatoire d’hier au QG de l’ICAC a été consacrée aux Sources of Funds des investissements de l’Alvaro Sobrinho Group à Maurice. L’homme d’affaires angolais a été catégorique à ce sujet. « No tainted monies at all », devait-il faire comprendre en substance aux multiples questions des hommes de Navin Beekarry. Il a précisé que les fonds ayant fait l’objet de placement et d’investissement à Maurice provenaient d’Angola en transitant par le Portugal, la Suisse, l’Allemagne et le Canada. « Le groupe a obtenu le Clearance des différentes banques concernées à la suite d’exercice de Due Diligence. Mon argent est propre », s’est-il appesanti lors de l’audience d’hier et en présence de son homme de loi, Me Mooloo Gujadhur. Des documents ont été versés dans le dossier à charge, l’ICAC se chargeant de procéder à des contre-vérifications auprès des instances compétentes.

Avec le volet des investissements de l’Alvaro Sobrinho Group bouclé, hier, l’ICAC s’apprête à un dernier exercice de « tieing the loose end » aujourd’hui avant de conclure cette première partie de l’audition. Dans cette perspective, la possibilité de voir Alvaro Sobrinho quitter le pays sans aucune autre contrainte, dès ce soir, est envisagée dans les deux camps. Depuis son Unforeseen Arrival, jeudi soir, l’agenda de l’homme d’affaires angolais a été monopolisé par l’ICAC, qui se dit satisfaite de la collaboration du principal concerné en dépit des difficultés d’ordre linguistique.

De son côté, Bernard Maigrot a été entendu durant quatre heures par rapport aux acquisitions immobilières au sein de Royal Park Balaclava. En présence de Me Gavin Glover, il a confirmé qu’il a été mis en relation avec Alvaro Sobrinho par une tierce partie et puis en tant que professionnel il a conclu ses deals.

Néanmoins, le suspense reste de mise quant à la liste des contacts VVIP d’Alvaro Sobrinho depuis son arrivée à Maurice pour s’installer dans le Global Business Sector, avec une série de licences octroyées par la Financial Services Commission et une Investment Banking Licence controversée après des amendements spécifiques au Finance Act dans le budget présenté en 2016.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -