- La course pour la nomination du septième président de la République ouverte, le vice-président de la République Barlen Vyapoory assurant la suppléance
- Le DPM et leader du ML : « Les institutions seront chargées d’enquêter sur cette affaire et le gouvernement agira »
- Guerre des tranchées entre le MMM et le PMSD au sein de l’opposition par rapport aux « frottements Sobrinho »
- Ivan Collendavelloo et Maya Hanoomanjee annoncés à La Réunion pour la cérémonie du lever du quadricolore pour le 50e anniversaire de l’indépendance
Le passage de la première Mauricienne en tant que chef d’État, en la personne d’Ameenah Gurib-Fakim, est clos depuis la mi-journée. En effet, sa démission suite à un faux pas constitutionnel a pris effet à partir de midi aujourd’hui, le vice-président de la République, Barlen Vyapoory, assurant la suppléance, le temps que l’Assemblée nationale obtienne une motion du Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour l’élection du septième président de la République. Entre-temps, sur le plan politique, la déclaration du Deputy Prime Minister et leader du Muvman Liberater, Ivan Collendavelloo, sur Antenne Réunion hier soir laisse voir que la connexion Gurib-Fakim/Sobrinho devrait resurgir très bientôt vu l’intention du gouvernement d’instituer des enquêtes sur ces affaires. De son côté, l’opposition parlementaire prévoit d’utiliser la plateforme de l’Assemblée nationale pour une nouvelle offensive contre le gouvernement, et ce même si le MMM et le PMSD se sont engagés dans une guerre de tranchées au sujet des « frottements » avec le confident de la présidente de la République démissionnaire, Alvaro Sobrinho.
L’agenda d’Ameenah Gurib-Fakim à la State House ce matin était très léger. Elle s’est pointée au portail principal du Château à 9 h 53 et l’un de ses rendez-vous avant de quitter les lieux à la mi-journée était un “get together” avec les membres du personnel affecté au service de la présidence de la République, et ce même si la majorité du personnel de la State House est sous le coup d’un transfert. Cette rencontre a été l’occasion pour Ameenah Gurib-Fakim de remercier l’effectif individuellement. Pendant moins d’une vingtaine de minutes, elle a partagé une tasse de thé avec les fonctionnaires avant de repartir à 10 h 15.
Entre-temps, le suspense est de mise quant à l’étape “What’s Next” de la part du gouvernement dans cette affaire, d’autant plus qu’avec la rentrée parlementaire le Focus politique de l’opposition est déjà arrêté. La question devait être abordée lors des délibérations du Conseil des ministres de ce matin.
Toutefois, Ivan Collendavelloo, qui est en visite à La Réunion, n’a pas écarté l’option d’enquêtes sur ces affaires. Face à la présentatrice d’Antenne Réunion, qui voulait savoir hier soir « si toute cette affaire ne relevait pas de la situation de corruption à Maurice », le Deputy Prime Minister a trouvé que « ce n’est pas un acte de corruption tel que nous l’entendons dans notre droit ». Il a ajouté que « les institutions seront chargées d’enquêter sur cette affaire » et que « le gouvernement agira ». « Nous ne pouvons être responsables des actes individuels de chaque personne », dit-il.
Commentant la séquence des événements, le leader du Muvman Liberater a fait comprendre que « le gouvernement s’apprêtait à mettre sur pied un tribunal en conformité avec la Constitution pour examiner les faits et rapporter à l’Assemblée nationale s’il y avait lieu de destituer la présidente mais la question ne se pose plus, Ameenah Gurib-Fakim ayant décidé de rendre son tablier ». Néanmoins, Ivan Collendavelloo a encore une fois affiché sa solidarité envers la nominée politique. « Ameenah Gurib-Fakim est une éminente scientifique et elle méritait ce poste à la présidence de la République », a-t-il dit. Selon lui, « il y a eu un abus de ces cartes de credit qui n’engage pas les fonds de l’État. Les événements sont tels qu’il ne lui restait pas d’autre choix que de partir et de démissionner ».
Interrogé au sujet de la demande de l’opposition parlementaire pour l’institution d’une Commission d’enquête, Ivan Collendavelloo a répondu : « Je crois que ce genre d’affaire doit être décidé par le Conseil des ministres et qu’il faut laisser le Premier ministre décider de l’avenir de toute cette histoire. » Il a fait comprendre que « l’opposition a le droit de faire des représentations » mais qu’au final « c’est le gouvernement qui décide de la marche à suivre ».
Avec la course à la succession d’Ameenah Gurib-Fakim lancée et des premiers noms déjà jetés en pâture, le No 2 du gouvernement ne s’est pas laissé entraîner dans spéculations politiques en prévision des prochaines élections générales. « C’est aller trop vite et pour le moment le vice-président de la République assurera l’intérim ».
Dans les rangs de l’opposition, on souligne que “loperasion demaske rekin” est déjà enclenché, et ce sans vouloir dévoiler les étapes de cette stratégie. Toutefois, les « frottements politiques » d’Alvaro divisent surtout le MMM et le PMSD. Le MMM Tv propose en cette fin de semaine des photos montrant l’ancienne ministre Aurore Perraud aux côtés d’Alvaro Sobrinho avec des déclarations des responsables niant toute connexion.
Répondant à cette campagne du MMM, le PMSD répond que « ce n’est que de la pure mesquinerie politique de la part du MMM, qui croit pouvoir tirer de la Political Mileage ». « Alvaro Sobrinho poursuit qui pour Rs 100 millions? Évidemment le leader de l’opposition, Xavier-Luc Duval, qui a fait son travail de dénoncer ce scandale à l’Assemblée nationale et ailleurs », regrette-t-on dans les rangs des bleus.