AMBIANCE CHEZ LA FAMILLE DRACK : Loin des yeux, près du coeur

L’attente a été longue chez la famille Drack, jeudi dernier, pour voir et applaudir au moins un des trois sauts du cadet, Jonathan. Une attente vaine car les caméras de la chaîne Eurosport n’étaient braqués que sur les cadors de cette finale du triple saut des Mondiaux de Beijing, à savoir l’Américain Christian Taylor, le Cubain Pedro Pichardo, le Portugais Nelson Evora ou encore le Russe Lyukman Adams. Néanmoins, la fierté de savoir qu’il a côtoyé sans complexe le gotha mondial et qu’il s’est désormais fait un nom dans cette discipline était à coup sûr palpable chez ses parents et proches.
Dans le salon de la demeure située à l’avenue Berthaud à Quatre-Bornes, on ressent déjà une certaine excitation, mêlée à un semblant d’anxiété, à l’approche du concours. Le père Jean-Pierre, employé à la Special Mobile Force, la mère Linda, femme au foyer, le frère aîné Giovanni, la jeune soeur Céline, l’oncle Patrick, les tantes Pamela, Medgée et Jacqueline et la grand-mère maternelle Lucette n’ont d’yeux que pour le petit écran où défilent les premières images de la finale du lancer du marteau et des demi-finales du 110 m haies. Même le petit filleul Samuel n’a pas voulu rater l’événement.
Les minutes s’égrènent sans doute trop lentement et voilà qu’à 15h10 débute la présentation des douze postulants à la consécration dans cette fameuse finale du triple saut. « Ala Nathan ! » s’exclame sa soeur. « Allez Nathan ! » enchaîne sa mère. Des applaudissements des autres membres de la famille. Et ce, alors que Jonathan, tout souriant, avec les doigts en forme de coeur, reçoit les acclamations d’un stade rempli comme un oeuf. Comme sans doute pour témoigner son affection à tous ceux qui le soutiennent du regard.
À partir de là, l’émotion ira grandissant. « Avec 27 concurrents lors des qualifications, je n’y croyais pas », avance Linda Drack. « Moi, j’y croyais », rétorque son époux. D’ailleurs, il avoue avoir toujours cru en ce fils « qui était toujours en mouvement dès son plus jeune âge ».
Mais voilà, les images continuent de défiler et toujours aucune image ni de nouvelle de Jonathan. Céline en profite alors pour nous présenter une vidéo réalisée sur son frère par une chaîne française et qui concerne sa vie professionnelle à l’aérospatiale d’Erems à Toulouse où il occupe la fonction d’ingénieur, ses séances d’entraînement sous la férule de Dominique Hernandez et son petit univers familial aux côtés de son épouse et de sa fille Abby.
Un premier verdict tombe. Le Français Benjamin Compaoré, son « pote », a terminé à la 12e et dernière place. Dès lors, on s’active pour obtenir le rang final du héros de la famille. « 11e avec 16,64m », se lit un SMS obtenu par Céline. « C’est le destin », déclare sa mère, alors que son père pense déjà aux Jeux Olympiques de Rio et aux prochains championnats du monde à Londres.
Une légère déception qui laisse vite place à un retour sur le passé. C’est avec une certaine passion que les parents parlent de ce Jonathan, qui a brillé au niveau de ses études effectuées à l’école primaire Louis Nellan, au collège St Mary’s et à l’Université de Montpellier, où il a obtenu sa maîtrise en ingénierie électronique. « Il était toujours avec ses livres, très appliqué dans ses études. Un battant en somme », affirme son frère, qui n’a pu connaître le même cheminement sportif en raison d’une déchirure des ligaments.
Ce Jonathan qui pratiquait déjà le triple saut au collège, au même titre que le football et le handball, et qui a connu des hauts et des bas au cours de sa carrière sportive. « L’année dernière, il n’avait pu disputer la finale des Jeux du Commonwealth étant blessé. Cette année, il réalise le record national, obtient la médaille d’or aux Jeux des îles et se qualifie pour la finale mondiale », rappelle sa mère.
Toute la famille est unanime à affirmer que le plus beau reste à venir, les retrouvailles étant prévues en décembre. Une quinzaine de jours au cours desquels Jonathan Drack aura l’occasion de revivre avec les siens ce moment historique de sa carrière et de se ressourcer. Et ce, en attendant de faire revivre d’autres moments d’intense émotion à ceux qui l’ont toujours porté dans leur coeur.

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