Amendements : La NTUC invite à respecter l’étape du BIT

Selon Narendranath Gopee, le gouvernement n’a pas encore présenté sa copie des amendements à l’instance internationale.

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Les amendements à l’Employment Relations Act (ERA) et à l’Employment Rights Act (ERiA) seront présentés à l’Assemblée nationale en mars, à en croire les garanties obtenues du ministre du Travail, Soodesh Callichurn. C’est ce qu’a annoncé Narendranath Gopee lors d’une conférence de presse hier. Toutefois, il se dit intrigué par le fait que le gouvernement mauricien n’ait pas encore présenté l’ébauche de ce projet de loi au Bureau international du travail (BIT). De même, rappelle-t-il, le ministre avait promis une copie aux fédérations syndicales en vue de discussions avant l’étape du Parlement.

Le National Trade Union Congress (NTUC) dit noter que le gouvernement a « délaissé sa promesse électorale » pour des amendements aux lois du travail, considérés comme défavorables aux travailleurs. Il rappelle que beaucoup de personnes ont perdu leur emploi sous l’article 38 de l’ERiA, et ce « sans obtenir un sou ». Son président, Narendranath Gopee, rappelle que les différentes confédérations syndicales avaient été invitées à soumettre leurs propositions en 2016. « Par la suite, il y a eu l’étape du comité ministériel, présidé par Ivan Collendavelloo. Depuis, nous n’avons plus de nouvelles. » Il semblerait, ajoute-t-il, qu’il y a « un lobby des patrons du secteur privé » pour que les propositions des syndicats ne soient pas retenues.

Ce qui intrigue également Narendranath Gopee, c’est que le gouvernement semble avoir brûlé l’étape du BIT. « Un expert du BIT, récemment de passage à Maurice, nous a dit qu’aucune copie du projet de loi ne leur a été communiquée. Or, c’est une étape importante vers tout amendement aux lois du travail. J’invite le gouvernement à respecter cette étape. »

Concernant les amendements aux lois du travail, Narendranath Gopee estime qu’il est « essentiel de corriger l’injustice » causée par les comités disciplinaires. « Un comité disciplinaire présidé par un homme de loi payé par le patron n’est qu’une procédure vers un licenciement aujourd’hui. La NTUC est en faveur d’un National Disciplinary Committee sous la tutelle du ministère du Travail et présidé par un ancien juge ou magistrat. Cela agirait comme un filet de protection contre les licenciements abusifs. »
De même, il est d’avis que l’article 5 de l’ERiA, concernant les employés sous contrat qui doivent devenir permanents après 24 mois de service, doit s’appliquer également pour les corps parapublics. « Mais aujourd’hui, ce n’est pas le cas. Cela a été fait exprès pour que les politiciens continuent à avoir une mainmise sur les corps parapublics. On l’a vu récemment avec la CWA, où des travailleurs ont été licenciés et d’autres recrutés pour les remplacer. Tout cela pour plaire à un ministre. »

Le président de la NTUC a également dénoncé la situation à la Mauritius Post, où le président du syndicat, Luximon Badal, a été suspendu et attend de paraître devant un comité disciplinaire. « Il n’y a aucune raison justifiable pour cette suspension et il y a la complicité du ministère du Travail à ce sujet. »

D’autre part, la NTUC dit soutenir la démarche du gouvernement pour un Portable Retirement Gratuity Fund. Narendranath Gopee estime que ce fonds de pension contributif viendra « corriger les injustices » et permettra aux travailleurs de bénéficier de la totalité de leurs années de service chez différents employeurs à la retraite. Tout de même, il estime que la contribution de 4,8% est insuffisante. « Le gouvernement doit aller de l’avant avec ce projet, malgré les lobbies des patrons. S’il faut manifester, nous le ferons. »

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