Amendements – Road Traffic Act : Les assureurs se frottent les mains

  • Ils déboursent chaque année plus de Rs 2 milliards pour les sinistres dans le “motor segment”

Avec l’introduction de mesures plus sévères pour limiter le nombre d’accidents de la route et améliorer la sécurité des usagers, les automobilistes n’ont qu’à bien se tenir. Si les propriétaires de restaurants, clubs et bars y voient une baisse certaines de leurs activités et chiffre d’affaires, pour d’autres opérateurs économiques, en revanche, cela augure des jours meilleurs. C’est le cas notamment pour les assureurs. L’assurance automobile, segment en proie à certaines difficultés, devrait en effet voir sa situation s’améliorer. Les assureurs trouvent que ces mesures sont positives en général pour la sécurité routière dans le pays.

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Toutefois l’équation n’est pas si simple… Ces mesures ne seront efficaces que si elles sont combinées à la pédagogie, explique-t-on. Car répression plus pédagogie représentent la formule gagnante pour faire baisser le nombre d’accidents sur les routes, selon ce spécialiste. L’application et le respect des nouvelles mesures sont également un point crucial, fait-on ressortir.

« Ces mesures ne seront efficaces que si la police est présente sur les routes. Si la population sent un vrai poids concernant la présence policière sur les routes et que vraiment des amendes sont distribuées aux contrevenants, cela va certainement contribuer à changer le comportement des automobilistes », explique Jean Christophe Cluzeau, Head of General Insurance chez MUA. Il explique ainsi qu’en France, la sécurité routière s’est beaucoup améliorée lorsque Nicolas Sarkozy avait mis en place le permis à points et les radars. « Il y a eu infléchissement dans le nombre d’accidents, comme ce fut le cas d’ailleurs avec l’introduction du permis a points à Maurice, celui-ci étant un outil majeur pour réduire le nombre d’accidents », dit-il.

Quoi qu’il en soit, les mesures introduites devraient sans doute contribuer à réduire le nombre d’accidents, selon les assureurs. Et moins d’accidents équivalent à moins de réclamations. Jean Christophe Cluzeau reconnaît que « cela va faire du bien aux comptes » des assureurs. « C’est clair que ces mesures vont soulager la branche automobile de l’assurance. » Une véritable aubaine pour un segment en difficulté, dit-il. Les assureurs déboursent chaque année plus de Rs 2 milliards pour les sinistres dans le “motor segment” et ce chiffre a augmenté en moyenne de 10% chaque année ces derniers trois ans, selon les spécialistes. « C’est énorme », constate Jean Christophe Cluzeau. Donc, les assureurs ne peuvent que se réjouir des nouvelles mesures répressives visant à diminuer drastiquement le nombre d’accidents et de décès sur les routes.

Cela d’autant que l’assurance automobile se pratique à de faibles coûts à Maurice, selon le responsable de MUA. En France, le coût de l’assurance automobile est trois fois supérieur, selon lui. « Les primes sont trop faibles, si bien que le coût des sinistres est largement supérieur aux coûts des primes encaissées », poursuit l’assureur. Résultat des courses : rentabiliser le segment automobile reste un défi majeur pour nombre d’assureurs.

Mais pour un autre spécialiste des assurances, le débat se trouve ailleurs. Il se demande si ces mesures auront vraiment un impact sur les accidents et morts d’hommes : « J’espère que le gouvernement a mené des études poussées pour déterminer les causes réelles des accidents et des cas de mortalité. Est-ce la vitesse ? Est-ce la conduite en état d’ivresse ? » Car selon cet assureur, les mesures introduites sont « purement punitives ».

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