AMM : Tout faire pour éviter la désindustrialisation rampante

L’Association of Mauritian Manufacturers (AMM) a une nouvelle fois mis en garde contre une libéralisation commerciale jugée trop favorable à l’importation, et ce au détriment de la production locale. Le président sortant de l’AMM, Sylvan Oxenham, intervenant lors de la 22e assemblée générale de l’organisation, a soutenu qu’il faut tout mettre en oeuvre pour éviter une « désindustrialisation rampante » tout en appelant les autorités à agir.
« La réflexion quant aux moyens de corriger les déséquilibres provoqués par une politique de libéralisation commerciale trop favorable à l’importation est d’actualité », a laissé entendre Sylvan Oxenham. « Il est plus facile de devenir “trader” que producteur dans notre marché. Or, l’industrie est la colonne vertébrale de notre développement et nous devons tout faire pour éviter la désindustrialisation rampante qui est entamée et qui va à l’encontre de la Vision 2030 ! » Sylvan Oxenham s’est félicité de la réaction favorable du ministre des Affaires étrangères et du Commerce international, Vishnu Lutchmeenaraidoo, lors de la dernière assemblée générale annuelle de la MCCI à un plaidoyer du ministre des PME et des Coopératives, Sunilduth Bholah, pour que des mesures de soutien à l’industrie locale soient prises.
Vishnu Lutchmeenaraidoo avait fait comprendre qu’il était possible de venir de l’avant avec une politique de discrimination positive en faveur des producteurs locaux, plus précisément pour les secteurs agricole et de l’artisanat. L’AMM souhaite que les produits industriels sensibles soient ajoutés à la liste.
Sylvan Oxenham a également fait référence dans son allocution au lancement du rapport sur la « National Export Strategy », faisant ressortir que l’export régional est ciblé par l’AMM, notamment une percée de certains produits locaux sur les marchés d’Afrique de l’est. Mais, a fait ressortir le président sortant de l’organisation, toutes les « Domestic Oriented Enterprises » ne pourront pas se tourner vers l’export. « Certains business modèles ne s’y prêtent pas, pour beaucoup d’autres, qui sont des industries de transformation de matière premières importées, les coûts de la chaîne logistique sont dissuasifs », a-t-il expliqué, avant de réclamer des actions spécifiques afin que ces entreprises puissent continuer à innover et à rester actives sur le marché domestique. ?L’AMM a proposé un partenariat stratégique public/privé pour soutenir le développement des PME et du « Made in Moris ». Elle compte mettre à la disposition des PME sa plateforme collaborative pour la mise en oeuvre de projets de partenariat avec les PME, et ce en faisant appel aux contributions des entreprises membres aussi bien que des partenaires externes. Des projets de formation des entrepreneurs locaux sont déjà envisagés avec des institutions réunionnaises.  
L’AMM pense que les autorités peuvent venir de l’avant avec une politique d’achat public responsable en vue de stimuler l’achat local. Elle demande au gouvernement d’aller plus loin concernant la préférence accordée sur le critère prix, comme annoncé dans le budget 2016/17 et pour laquelle un différentiel de 20% est appliqué. « Créons des seuils et des objectifs quantifiables sur les appels d’offres publics : plus le montant de l’appel d’offres est faible, plus il serait légitime de prévoir 100% d’achat local », a déclaré Sylvan Oxenham. Ce dernier est également d’avis qu’un mécanisme d’incitation fiscale concernant les grands projets immobiliers et hôteliers pourrait être appliqué à l’égard des fournisseurs locaux. Une double déduction des achats locaux de la part des acheteurs privés pourrait être envisagée. Sylvan Oxenham a terminé un mandat de deux ans à la présidence de l’AMM. Son successeur est  Christopher Hart de Keating, représentant de Les Gaz Industriels Ltd.

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