- Le multimilliardaire controversé et confident de l’ex-présidente, Ameenah Gurib-Fakim, traqué par un Report on Arrival de l’ICAC au PIO
- Le patron de Planet Earth Institute face à un interrogatoire serré au sujet de la lettre anonyme de dénonciations remise par le PM depuis la mi-mars et ses Sources of Funds pour placements immobiliers avortés de Rs 1 milliard au Royal Park, Balaclava
- Le carnet de contacts VVIPs d’Alvaro Sobrinho au cœur de cette nouvelle étape dans ce scandale sur la place publique depuis bientôt deux ans avec l’octroi de l’Investment Banking Licence
La Planet Earth Institute/State House Saga, qui fait l’objet de la commission d’enquête Caunhye (voir compte rendu plus loin), prend une nouvelle dimension depuis ce matin. En effet, Alvaro Sobrinho, multimilliardaire angolais controversé et confident de l’ancienne présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, est interrogé Under Warning au QG de l’Independent Commission Against Corruption (ICAC). La toile de fond de cet interrogatoire, susceptible de s’étaler sur plusieurs séances et qui s’annonce serré, n’est nul autre que la teneur de la lettre anonyme de dénonciations adressée au Premier ministre, Pravind Jugnauth, à la mi-mars. Mais l’homme d’affaires/philanthrope sera également entendu sur ses « sources of funds » pour ses placements immobiliers par le truchement de Vango Property Ltd et surtout le milliard pour le projet avorté d’acquisition de 12 villas au Royal Park Balaclava. Alors qu’Alvaro Sobrinho débarquait au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport sans pouvoir bénéficier des facilités, des sources dignes de foi annoncent avoir vu l’autre protagoniste de la PEI/State House Saga, Ameenah Gurib-Fakim, prendre l’avion à destination de Dubayy.
Alvaro Sobrinho pouvait difficilement échapper à la convocation formelle pour interrogatoire. Depuis la réouverture de cette enquête en mars dernier, l’ICAC avait logé un Report on Arrival auprès du Passport and Immigration Office contre lui. Hier soir, dès qu’il avait bouclé les formalités d’immigration au Sir Seewoosagur Ramgoolam International Airport, la direction générale de l’ICAC allait déclencher l’alerte en vue de sa filature. Une escouade de l’ICAC avait eu pour mission de le retracer en vue de l’informer qu’il était attendu à l’ICAC. Il était en compagnie de son principal lieutenant d’affaires, José Pinto.
Dans un premier temps, il était question que le rendez-vous se déroule en cours de journée. Finalement, après consultation avec ses hommes de loi, dont Me Mooloo Gujadhur, il devait décider de se rendre à l’ICAC dès l’ouverture des bureaux ce matin. Interrogé ce matin par Le Mauricien, Me Gujadhur n’a pas voulu faire de commentaires sur les derniers développements. « Aucun commentaire à faire pour l’instant », devait-il dire alors qu’Alvaro Sobrinho s’était rendu très tôt à son bureau à Ebène pour récupérer des dossiers en prévision de son audition.
« Nous allons entendre ce qu’Alvaro Sobrinho aura à dire sur les différents volets de l’enquête en cours. Nous aviserons de la marche à suivre subséquemment », laissait-on entendre du côté de l’ICAC en attendant l’arrivée de la Range Rover immatriculée AM 1962. Jusqu’à la mi-journée, aucune indication sur le déroulement de l’audition n’avait transpiré sauf que compte tenu de l’enquête, « tout se déroulera Under Warning » et en consultations avec les autorités compétentes, dont le commissaire de police, Karl Mario Nobin et l’Office of the Director of Public Prosecutions.
Les principaux axes de cette enquête porteront principalement sur les liens et les facilités à l’ancienne présidente de la République, les dessous de l’octroi de l’Investment Banking Licence à la fin de 2016, suite à l’adoption du Finance Act, les procédures suivies pour les différentes Global Business Licences obtenues de la Financial Services Commission. Il sera aussi interrogé sur les personnalités qui auraient reçu des faveurs non seulement en termes de villas ou des biens immobiliers en territoire mauricien et à l’étranger ou encore sur les bénéficiaires des berlines. À ce titre, le carnet de contacts de VVIPs locaux et son réseau de liens seront au cœur de cette partie de l’enquête avec des rebondissements à prévoir si le multimilliardaire passe à table.
Le volet de Money Laundering constitue également une des priorités de cette enquête. Alvaro Sobrinho sera éventuellement cuisiné sur les procédures portant sur les placements estimés à plus de Rs 1 milliard, le mode de paiement des Rs 296 millions, pour les 12 villas sous le Property Development Scheme du BOI en août de l’année dernière au nom de Vango Property.
Affaire à suivre…