Angola Connection : L’ICAC prête main-forte à la FSC contre Bastos

  • Le CEO de Global Quantum Group reconduit en prison suite à des objections à sa remise en liberté provisoire dans l’enquête du transfert de $ 500 M (Rs 17,5 milliards) à la HSBC de Londres
  • L’Enforcement Committee de la FSC s’apprête à recommander des sanctions contre le Suisse Jean-Claude Bastos, tout en évitant de porter préjudice aux placements de l’Angola Sovereign Fund (FSDEA)

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, multiplie les sorties avant son prochain départ en fin de semaine pour New York en vue de participer à l’assemblée générale des Nations unies. Avant d’intervenir lors de la conférence de la Financial Services Commission (FSC) au sujet des nouvelles orientations du global business sector, il sera le Chief Guest à une autre fonction avec un rayonnement international. En effet, la compagnie aérienne nationale, Air Mauritius, a réuni un plateau international des plus relevés à l’occasion de l’Aviation Day Mauritius, qui sera organisée mardi au Sugar Beach Hotel. Parmi les personnalités de marque qui ont répondu à l’invitation de la compagnie aérienne nationale, relevons le Chief Executive Offcer de l’International Air Transport Association, Alexandre de Juniac, le secrétaire général de l’African Airlines Association (AFRAA), Abderahmane Berthe, ou encore le président d’Emirates Airlines, sir Timothy Clark.

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Le Chief Executive Offcer du Quantum Global Group, le Suisse Jean-Claude de Morais, a essuyé un sérieux revers dans son bras de fer avec la nouvelle direction politique en Angola. Placé en arrestation en début de semaine, sur ordre du procureur de la République d’Angola, Alvaro Da Silva Joao, il a vu sa demande pour une remise en liberté provisoire contre versement d’une caution être rejetée en fin de semaine suite à des objections du ministère Public angolais. Avec ce nouveau développement en Angola, et des réceptions des documents officiels de Luanda sous la mutual legal assistance, l’Independent Commission against Corruption redoublera d’intensité dans l’enquête pour d’éventuels délits de money laundering des fonds de l’Angola Sovereign Wealth Fund (FSDEA) ayant transité dans des banques à Maurice. L’ICAC, tout en venant prêter main-forte à la Financial Services Commission (FSC), prendra le relais au sujet des 91 comptes bancaires faisant l’objet de freezing orders de la Cour suprême depuis mai dernier. De son côté, l’enforcement committee de la FSC, qui enquête sur le cas de Quantum Global Group depuis la fin de l’année dernière, est sur le point de soumettre des recommandations pour des sanctions contre Jean-Claude Bastos de Morais, tout en évitant de porter préjudice aux placements de FSDEA.

Worldwide freezing order

Alors qu’à la mi-août Jean-Claude Bastos avait commencé à renverser la vapeur dans ses déboires en Angola et à Maurice avec l’enlèvement par la Cour de Londres du worldwide freezing order imposé sur les avoirs de FSDEA et le dégel partiel à Maurice par la Cour suprême sur les comptes du Quantum Global Group, depuis le début de la semaine écoulée, il a été appréhendé sur ordre du procureur de la République d’Angola. Le background de ce développement porte sur le transferts de $ 500 milions en provenance de l’Angola Sovereign Wealth Fund à la HSBC de Londres. Pire, en fin de semaine, sa demande de remise en liberté sous caution a été rejetée. Il est toujours détenu au Prison Hospital de São Paulo de Luanda.

Le document formel établi par le Bureau du procureur de la République d’Angola dresse une série d’accusations allant d’entente délictueuse à corruption, en passant par détournements de fonds, fraude et money laundering à l’encontre de Jean-Claude Bastos et du fils de l’ancien président Dos Santos. Des informations disséminées dans la presse internationale avec cette arrestation soulignent que « this scam was part of a plan that would allow Angola to benefit from $35 billion in financing, with a false guarantee from the Credit Suisse bank, reports say. The fraud was discovered through a suspicious transfer of $500 million to the London account of Credit Suisse, blocked by the British authorities. »

« The evidence gathered resulted in sufficient indications that the defendants have been involved in practices of [alleged] various crimes, including criminal associations, receipt of undue advantage, corruption, participation in unlawful business, money laundering, embezzlement, fraud among others », ajoute, pour sa part, le procureur angolais.

Jusqu’à l’arrestation de Jean-Claude Bastos en début de semaine, l’ICAC ne disposait pas de predicate offense soit sous la Prevention of Corruption Act, soit sous la Financial Intelligence and Anti-Money Laundering Act pour initier des enquêtes contre le CEO de Quantum Global Group. Le dossier était encore sous l’autorité de la FSC après le gel des global business licences adopté au début de mai dernier. En cours de semaine, l’ICAC était en attente de documents émanant du procureur angolais sur les charges provisoires contre l’homme d’affaires suisse pour démarrer une enquête avec des descentes dans des banques citées dans les freezing orders obtenus par la Financial Intelligence Unit sur les placements ou encore des interrogatoires axés sur les procédures adoptées par les banques dans la lutte contre le blanchiment de fonds avec ces placements conséquents.

D’autre part, la coïncidence a voulu que l’enforcement committee de la FSC est parvenu à boucler son enquête sur le CEO de Quantum Global Group presque au même moment que l’arrestation à Luanda. Les recommandations en vue d’un disbarment dans le global business sector à Maurice et à l’étranger devra être entériné par le board de la FSC. Mais des dispositions devront être prises pour éviter que les sanctions de Jean-Claude Santos n’éclaboussent pas Quantum Global Group dans la gestion des placements de l’Angola Sovereign Wealth Fund.

Affaire à suivre…

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