ANNONCÉ AU MORNE MERCREDI : « La concrétisation du projet devrait prendre trois ans » selon Jimmy Harmon

Le directeur du Centre Nelson Mandela pour la Culture africaine, Jimmy Harmon, a annoncé mercredi que la concrétisation du projet de création d’un musée de l’esclavage, à l’ex-Hôpital Militaire à Port-Louis, approuvé par le conseil des ministres le 7 avril dernier, devrait prendre trois ans. C’était au village du Morne dans le cadre d’un atelier consultatif avec quelques habitants du village, en présence entre autres de la Officer in Charge du Morne Heritage Trust Fund, Magali Sinatambou.
Organisée à l’initiative du Centre for Research on Slavery and Indenture (CSRI) dont le siège est à l’Université de Maurice, la réunion de mercredi avait pour but d’expliquer le projet aux habitants du Morne afin d’avoir leur avis sur le projet. Jimmy Harmon a brièvement parlé de la Commission Justice et Vérité, mise en place en 2008 pour enquête sur les conséquences de l’esclavage afin de mieux comprendre « la situation de pauvreté et de marginalisation dans laquelle se trouvent les Créoles à Maurice ». Par la suite, fait-il ressortir, cette enquête a été étendue aux descendants des travailleurs engagés et en 2011, la commission a présenté 292 recommandations dont celle de la création d’un musée de l’esclavage. Jimmy Harmon indique que pendant cette même période, Benigna Zimba, du département d’histoire de l’Université Eduardo Mondlane, était à Maurice pour travailler sur un projet de musée. D’où sa présence à Maurice dans le cadre de ces ateliers consultatifs. Jimmy Harmon explique qu’« en 2013, il y a eu un amendement de la loi régissant le centre Nelson Mandela qui au départ était un centre culturel. Le centre s’est vu confier la responsabilité de s’occuper de quelques recommandations de la commission, dont celle de la création du musée. C’est comme cela qu’avec l’arrivée du nouveau gouvernement, un comité a été mis en place pour travailler dessus et le 7 avril dernier, le conseil des ministres a donné son aval pour aller de l’avant ».
Outre Mme Zimba, le responsable du département d’histoire de l’Université de Toamasina, Chaplain Toto, apporte aussi sa contribution à ce projet. Le directeur du Centre Nelson Mandela précise que l’histoire de l’esclavage à Maurice est intrinsèquement liée à celle du Mozambique et de Madagascar. D’où la participation de ces deux pays dans la création du « musée intercontinental ». « Kreasyon enn mize pran letan. Nou ti kapav dir pou ouver li la fin lane me li fos. Nou panse trwa zan », dit-il en soulignant que la consultation avec la population, notamment celle dont l’histoire est étroitement liée à l’esclavage, est « importante ». C’est pour cette raison que le CSRI a décidé d’avoir cette rencontre avec les habitants du Morne et de Mahébourg. Ceux présents mercredi ont eu l’occasion de voir un film documentaire de 13 minutes, Le projet Saturne, fruit de longues recherches du père Alain Romaine qu’il présente comme un des projets que le musée pourrait abriter. Vijaya Teeluck a quant à elle demandé à ceux présents d’apporter leurs points de vue également sur le musée qui devrait voir le jour au Morne, dans le cadre de son statut international de patrimoine mondial de l’UNESCO. Le paysage culturel du Morne a été classé patrimoine de l’humanité en 2008 et ce projet parmi tant d’autres se fait toujours attendre. Mme Teeluck explique que contrairement au musée de l’esclavage qui devrait voir le jour à Port-Louis, « le musée au Morne sera plutôt un musée en plein air », car tout le site « 300-400 arpents de terre en li mem lin vinn enn mize ». Elle demande aux gens de réfléchir à ce qu’ils souhaiteraient voir mis en valeur. Les deux invités Benigna Zimba et Chaplain Toto ont présenté la Route de l’esclave à l’intérieur du Mozambique et l’histoire de l’esclavage à Madagascar respectivement. Alors que Jayshree Mungur-Mehdi, archéologue mauricienne, a élaboré sur le concept de musée en plein air pour Le Morne qui regorge de sites historiques. La parole était ensuite donnée aux habitants qui ont tenté de comprendre le lien avec le patrimoine mondial de l’UNESCO et ont revendiqué la tenue urgente d’un Consultative Forum.
 

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -