APPRENTISSAGE DU FRANÇAIS: Introduction du DELF scolaire dans le système éducatif

Le ministère de l’Éducation compte introduire le DELF scolaire (Diplôme d’études en langue française) dans le système éducatif mauricien en vue de rehausser l’apprentissage du français. Une première formation à l’intention des formateurs, examinateurs et correcteurs débute demain et prend fin jeudi au Mauritius Examinations Syndicate à Réduit. C’est ce qu’a annoncé le ministre de tutelle Vasant Bunwaree dans son discours pour marquer la Journée internationale de la francophonie.
Vasant Bunwaree explique qu’une convention cadre de coopération a été signée en septembre dernier lors de sa visite à La Réunion entre les ministères mauricien et français de l’éducation dans le cadre de l’introduction du DELF scolaire dans notre système éducatif. « L’accord de coopération comprend entre autres un programme pour l’introduction de ce diplôme pour rehausser l’apprentissage du français », a affirmé le ministre de l’Éducation.
L’enseignement du français, a observé Vasant Bunwaree, a une place primordiale dans notre système d’éducation. Suivant les dispositions de l’accord entre les ministères mauricien et français de l’éducation, poursuit-il, le Centre international d’études pédagogiques (CIEP) de La Réunion propose les services d’un expert, Damien Guyard, pour former des examinateurs, formateurs et correcteurs afin de mener à bien le projet.
Un autre atelier de travail, cette fois à l’intention des enseignants du français, est prévu pour le vendredi 30 au Mauritius Institute of Education (MIE). « Notre but est d’intégrer le DELF scolaire dans le cursus d’éducation pour promouvoir davantage l’enseignement du français », soutient Vasant Bunwaree. Le ministre a également souligné l’importance de la lecture publique qui a « un impact sur l’éducation ». « Le livre demeure le moyen privilégié de conservation, de transmission et de diffusion de connaissances », ajoute le ministre. Il a aussi loué le soutien de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) à travers la création de Centres de lecture publique et d’animation culturelle (CELPAC) aussi connu comme les CLAC (NdlR : Centre de lecture et d’animation culturelle). « Ces centres contribuent à la promotion de la diversité culturelle. »
Pour le ministre des Arts et de la Culture, Mookhesswur Choonee, la culture plurielle de Maurice est un atout considérable. Elle est créatrice d’une synergie qui engendre une meilleure compréhension culturelle de l’autre. Un des fondements même de la construction d’une nation unie donc durable. C’est dans cet optique, poursuit-il, que le Premier ministre Navin Ramgoolam a mis en place le concept de République durable. « Nous n’allons jamais diviser notre nation juste dans le but de préserver quelques chasses gardées familiales ou claniques.»
De son côté, l’ambassadeur de France à Maurice, Jean-François Dobelle a mis l’accent sur l’impact qu’ont l’écrit et la maîtrise de la lecture sur l’éducation, le développement social et la démocratie d’un pays. Consciente que l’accès au livre est difficile, ajoute-t-il, l’OIF a décidé en 1986 de mettre en place des Centres de lecture et d’animation culturelle.
Jean-François Dobelle se dit heureux de constater l’impact positif des CLAC surtout dans les régions rurales en Afrique, dans l’océan Indien, les Caraïbes et au Proche orient. « Une étude menée par l’Université d’Ouagadougou démontre que ceux qui fréquentent ces centres ont deux ou trois fois plus de chance de réussir aux examens », explique-t-il.
Les CLAC permettent aussi de toucher un public féminin qui dans certaines sociétés sont tenues à l’écart de l’accès au savoir. En outre, poursuit l’ambassadeur de France à Maurice, ils ont servi de relais à des actions sanitaires comme des campagnes de vaccination, la lutte contre le Sida. De plus, ils agissent comme un facteur de cohésion sociale.
Jean-François Dobelle observe que 126 000 ouvrages sont prêtés tous les ans dans la vingtaine de CLAC présents à Maurice.
La responsable des CLAC, Aimée Chasle, a donné lecture du message du secrétaire de l’OIF, Abdou Diouf. Les Claco, un groupe de jeunes des Clac de St-Pierre, ont présenté le mercredi 21 un spectacle aux invités présents à la célébration de la francophonie, au théâtre Serge Constantin à Vacoas.

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