Après 7 mois : la VSO clouée au pilori

  • Des enfants étaient victimes d’abus verbaux et physiques dans les Shelters gérés par la Vedic Social Organisation
  • Rita Venkatasawmy, Ombudsperson for Children : « Les droits des enfants ont été violés »

La Vedic Social Organisation (VSO) est à nouveau sous les feux des projecteurs. L’enquête initiée par le bureau de l’Ombudsperson for Children a été bouclée, et ce après sept mois. Un premier rapport, intitulé “Violations of Children’s Rights : Unethical Practices by the managing committee of the Vedic Social Organisation”, a été rendu public hier. Lors d’une conférence de presse à Beau-Bassin, l’Ombudsperson for Children, Rita Venkatasawmy, a affirmé que l’enquête a permis de découvrir « beaucoup de problèmes » au sein de cette organisation, dont « la violation des droits des enfants et la mauvaise gestion des fonds alloués par l’État ».

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Les “shelters” de la VSO avaient été forcés de fermer leurs portes en juillet 2018 par l’alors ministre de l’Égalité des genres, Roubina Jadoo-Jaunbocus. Le bureau de l’Ombudsperson for Children avait alors démarré une enquête sur ces “shelters”. « Notre enquête a duré sept mois. C’était difficile puisque la gérante, Asha Guness, ne collaborait pas. Elle ne nous remettait pas les documents que nous exigions pour le besoin de l’enquête, notamment les “minutes of proceedings”. De plus, elle refusait de se présenter à notre bureau quand elle était convoquée, sous prétexte d’être malade », précise Rita Venkatasawmy.

Les enfants des“shelters” de la VSO, aujourd’hui éparpillés dans huit autres “shelters”, ont été interviewés à plusieurs reprises. Selon Rita Venkatasawmy, au départ, seulement 64% des enfants disaient ne pas vouloir retourner dans les “shelters” de la VSO. Au fil des mois, 100% des enfants ont affirmé la même chose. « À la suite de ces interviews, nous avons pu comprendre que la liberté religieuse des enfants n’était pas respectée. Il y avait des abus verbaux et physiques; les enfants ne recevaient pas leurs médicaments car Asha Guness voulait avoir recours à la médecine alternative; surpopulation; qualité déplorable de la nourriture; manque d’informations sur les enfants admis dans les “shelters”; manque de formation des personnels, entre autres. De plus, les enfants étaient admis au Transformation Learning Centre dont la gérante n’est nulle autre qu’Asha Guness », affirme Rita Venkatasawmy.

L’Ombudsperson for Children soutient que l’enquête se portait, entre autres, sur la gestion des fonds. « Les données ont démontré qu’il y a une mauvaise gestion des fonds, qui est considérée comme une violation des droits des enfants. C’est immoral. Heureusement que nous avons pu nous retrouver en possession des documents importants pour découvrir cette mauvaise gestion. Toutes les règles de la bonne gouvernance ont été violées. Asha Guness a utilisé les fonds de l’État pour ses propres bénéfices. Il y avait des dépenses et des revenues inexpliquées. Asha Guness utilisait l’argent du fonds pour payer ses factures personnelles et ne gardait pas de reçus », affirme l’Ombudsperson for Children.
Par ailleurs, Rita Venkatasawmy soutient que les “shelters” étaient gérés par un comité « fantôme ». Elle ajoute : « Il n’y avait pas vraiment de comité. Toutes les décisions étaient prises par Asha Guness. De plus, sept des dix membres, qui siègent sur le conseil d’administration, étaient ses proches, y compris ses quatre filles. »

Comme recommandations, le bureau de l’Ombudsperson propose une “quality monitoring and supervision” de tous les “shelters” mis sur pied par le ministère de l’Égalité des genres; une formation basée sur l’UNCRC et la GACC pour le personnel des “shelters”; un renforcement de la loi parmi les Ong travaillant avec les enfants; la mise sur pied d’un concept de “networked governance” afin de maintenir la bonne gouvernance dans les Ong; et enfin pas de part personnelle sur les investissements financiers dans les droits des enfants. À noter que le rapport final sera rendu public en septembre prochain.

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