APRÈS UNE DEMANDE RÉCURRENTE DE PLUS DE 20 ANS: Le Pharmacy Council devient réalité avec les premières élections

Comme le prévoit la Pharmacy Council of Mauritius Act votée au Parlement l’an dernier, les pharmaciens sont appelés à élire aujourd’hui pour la première fois leurs représentants au conseil d’administration de cet organisme. Et très bientôt, le Pharmacy Council sera fonctionnel. C’est parmi les candidats du privé que le “canvassing” auprès des électeurs a été le plus agressif. Deux blocs distincts se sont donné la réplique avec, parfois, des propos amers et teintés d’accusations.
Les pharmaciens réclament depuis plus de 20 ans la mise sur pied d’un Pharmacy Council pour être au diapason des normes internationales de la profession. Pour l’heure, 497 pharmaciens sont éligibles à voter aujourd’hui pour la mise en place du conseil d’administration du Pharmacy Council. Parmi les électeurs répertoriés sur les registres du ministère de la Santé, seulement 26 pharmaciens sont du service public, tout le reste exerçant dans le privé.
L’instance de direction est composée de 16 membres dont huit élus et huit nominés, établis comme suit : le directeur du pharmaceutical services ou son représentant?; un représentant du ministère de tutelle?; un représentant du Prime Ministers Office?; un représentant du Parquet?; un représentant du Department of Health Sciences de l’Université de Maurice (UoM) et trois personnes nommées par le ministère de la Santé. Selon la loi, les 471 pharmaciens du privé doivent voter pour cinq représentants et leurs confrères de la fonction publique pour trois personnes.
Rappelons que ces premières élections du Pharmacy Council se dérouleront sous la supervision de la Commission électorale. Les résultats seront connus dans l’après-midi. « Tout est fin prêt et nous espérons que le temps soit clément pour cette journée d’élection. Je souhaite une élection saine pour le bien de la profession et, surtout, une bonne participation des électeurs », a déclaré au Mauricien hier après-midi Sharma Ramphul, qui agit comme Registrar du PC.
Si pour les pharmaciens du service public ces élections se déroulent dans une certaine indifférence, les candidats du secteur public sont en revanche beaucoup plus bruyants. Ces derniers jours, certains d’entre eux ont utilisé à fond les médias et les réseaux sociaux pour communiquer. Démarche qui n’a pas plu à quelques autres candidats, lesquels se sont plaints auprès de la Commission électorale.
Deux groupes d’adversaires à ces élections ont beaucoup fait parler d’eux ces derniers jours. Pour cause : leur campagne a été marquée par des affrontements verbaux divers. Des accusations portant sur l’un ou l’autre candidat, qui ferait du « character assasination », ont d’ailleurs fusé des deux côtés.
Ces élections du Pharmacy Council laissent-elles entrevoir deux clans de pharmaciens avec, d’un côté, ceux qui sont souvent sous les feux des projecteurs et, de l’autre, les moins connus publiquement ?? « Vous avez raison de poser cette question », répond au Mauricien Ravind Gaya, un porte-parole de l’équipe composée aussi de Gerard Requin, Ved Nundlall, Arshad Saroar et Sudir Mishri. « C’est triste que des candidats ne portent que des attaques personnelles et se lancent dans des diffamations au lieu de parler des objectifs du Pharmacy Council. Ils parlent de tout, sauf de ce qu’ils comptent faire s’ils sont élus. C’est une des raisons pour lesquelles nous avons décidé de nous regrouper pour donner la réplique à nos détracteurs. D’ailleurs, dans n’importe quelle élection, des candidats ayant les mêmes affinités s’unissent pour mieux faire entendre leurs voix. Nous sommes une équipe homogène qui veut travailler dans l’intérêt de la profession », affirme Ravind Gaya.
L’autre bloc de candidats, mené par Siddick Khodababocus, comprend Sanjay Prayag, Rishi Daby, Sharif Toorababally et Nitin Busgut. « Sur une question d’éthique, on n’a pas voulu faire de tapage dans les médias concernant nos candidatures. Il y a des personnes qui ont accaparé les associations des pharmaciens pendant de nombreuses années et qui croient pouvoir en faire de même avec le Pharmacy Council. E zot pe servi sertenn media pou zot fer kanpayn », constate Siddick Khodababocus. À l’avenir, selon lui, la Commission électorale doit dicter une ligne de conduite aux candidats des élections du PC. Ce dernier réfute les critiques selon lesquelles son équipe a fait complètement l’impasse durant sa campagne des objectifs et de l’importance d’avoir un PC. « Il est malheureux que certaines personnes pensent que, parce qu’ils ont occupé certains postes à responsabilités dans le passé, d’autres n’ont pas les capacités nécessaires pour faire partie du PC. Les membres de notre équipe ont des affinités et nous allons travailler en symbiose au Council. Nous allons travailler dans les paramètres de la loi mais cela ne veut pas dire que nous ne ferons pas des propositions pour améliorer le système », promet Siddick Khodababocus.
Au-delà de ces différends, les pharmaciens du public et du privé parlent dans l’ensemble sur un ton positif de la mise en place enfin d’un Pharmacy Council à Maurice. Ils espèrent que cet organisme de contrôle contribuera à rehausser le niveau de la profession. À ce sujet, des pharmaciens du privé ayant plusieurs années de métier, et que nous avons interrogés hier, parlent de la nécessité, voire de l’urgence, d’un programme de formation continue. Ils souhaitent que cette question figure parmi les priorités du Conseil de l’Ordre des Pharmaciens.
En bref, les principaux objectifs du Pharmacy Council sont : l’enregistrement des pharmaciens sur la base des résultats d’un examen à l’intention des demandeurs?; l’octroi du Certificate of pre-registration aux aspirants pharmaciens?; la préparation d’un “code of ethics” pour la profession?; la publication annuelle d’un registre des pharmaciens?; veiller au maintien du niveau de la profession?; élaborer un programme de formation continue pour tous les pharmaciens indistinctement liés aux avancements technologiques dans le domaine médical?; et initier des enquêtes sur les cas d’allégations de “mal practices”.

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