Après l’incendie de ses bureaux et ateliers , Le Mauricien «Back on Track» après 10 jours

19 janvier 1978

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L’incendie du ‘Mauricien’

A quelque chose, dit-on, malheur est bon !

Ainsi, la catastrophe qui vient de s’abattre, il y a dix jours, sur ‘Le Mauricien’, amputant considérablement ses ressources et stoppant net (quoique temporairement) l’élan accompagnant la conversion du journal en offset, nous aura-t-elle permis , pour graves que soit les dégâts matériels, de métrer toute l’étendue de la considération témoignée à ce journal dans le pays et, partant, de nous confirmer dans notre conviction que ‘Le Mauricien’ correspond à un besoin réel et précis dans notre société.

Ce n’est pas peu, psychologiquement! Et nous y puisons, face à cette terrible épreuve, les raisons et le courage d’un recommencement. Dans les grands malheurs se manifestent les grands coeurs. Nous en avons dénombré des centaines, à nos côtés, au cours des dix derniers jours. Amis de toujours et de partout, visages familiers, qui soutiennent totalement notre action, intimement convaincu que le combat, mené ici en leur nom comme en celui du peuple tout entier, est juste et nécessaire. Amis et anonymes également, liés à notre journal par des liens affectifs ou une communion d’idées, qui n’ont cessé de nous réconforter et de nous encourager à toujours pousser plus loin le combat.

Adversaires parfois (nous n’écrivions jamais ‘ennemis’), d’un moment ou de toujours, qui nous font reproches de nos attitudes et de nos orientations, mais qui, tout en les contestant, savent que, malgré les voies divergentes, l’idéal qui pousse ‘Le Mauricien’ et conditionne son action pour l’éveil des consciences est souvent les leur: le bonheur de la nation. De ces milieux, amis ou hostiles, une invitation unanime: « Recommencez! » Pour garder l’espoir chez ceux qui croient que la vérité vaut la peine d’être dite; pour maintenir une voix indépendante à un débat public qui fréquemment, s’égare; pour susciter en permanence le dialogue, promouvoir le pluralisme des idées et des choix; pour assurer la transmission de la voix du peuple ou pour tant d’autres raisons: « Recommencez! »

La tâche qui nous attend est rude. L’incendie du 8 janvier nous a privé de certains services essentiels à la conception et à la fabrication du journal. Le revers financier subi est important. Mais les réparations prioritaires ayant été apportée, et notre équipement offset remis en état, nous sommes en mesure, aujourd’hui de reparaître en édition régulière. Ce premier numéro, depuis l’incendie, portera aussi, à ceux qui nous font l’amitié de nous lire, un message: « Le Mauricien », en tant que tel, ne saurait disparaître sous des cendres. Puisque, par dessus ses immeubles son organisation, il est ‘une idée’, une grande idée à laquelle se rattachent et se rallient des dizaines de milliers d’individus. Et on n’incendie pas les Idées. À tous ceux qui croient en nous, à tout ceux qui, sans s’identifier à nos vues, les respectent et sont prêts à reconnaître que notre voix est utile à ce pays, que nous avons un rôle à y jouer, nous disons tout simplement ce: L’âme du ‘Mauricien’ n’est pas vaincue par ce malheur. NOUS CONTINUONS.

Jacques Rivet                                                                           Lindsay Rivière

Directeur                                                                                 Rédacteur en Chef

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