ARCHÉOLOGIE: Six tombes de 1867 mises au jour à Bois-Marchand

L’équipe archéologique dirigée par Krish Seetah et Diego Calaon a mené une nouvelle campagne de fouilles archéologiques au cimetière de Bois-Marchand en juillet. Dès le 3 août, chercheurs et techniciens avaient relevé toutes les données et artefacts qui pourront leur servir pour leurs recherches. Ils ont alors recouvert les différentes tombes datant de la fin du XIXe siècle qu’ils avaient étudié et mises au jour.
Ce sont les épidémies de malaria qui ont amené les autorités mauriciennes à ouvrir un nouveau cimetière en 1867 à Bois-Marchand. La particularité et l’intérêt du périmètre où les chercheurs ont entrepris leurs fouilles est qu’il est resté tel quel depuis cette date, tandis que les autres portions de ce cimetière des faubourgs de Port-Louis ont été recouvertes au fil du temps par d’autres concessions et dépouilles mortelles. La première campagne de fouille qui avait été initiée l’an dernier à quelques mètres de là sous le patronage de la Commission Justice et Vérité s’était révélée suffisamment intéressante pour que les équipes de l’Aapravasi Ghat Trust Fund et du Mauritian Archeology and Cultural Heritage Project donnent une suite à ces recherches par cette deuxième campagne et les investigations scientifiques qui vont les suivre.
Cette section très particulière du cimetière de Bois-Marchand est dans la mémoire collective associée aux grandes épidémies de malaria qui ont décimé la population dans les années 1860. Huit squelettes avaient été mis au jour l’an dernier dont celui d’un bébé dont le corps avait été enveloppé d’une toile fermée avec une épingle. Un laboratoire de recherche espagnol travaille sur les recherches ADN qui sont entreprises sur les infimes échantillons osseux qui ont été prélevés. Selon la qualité des échantillons prélevés, il est possible de tirer des déductions scientifiques sur leur âge lors du décès, sur leur nourriture et leurs origines.
Les six tombes qui ont été explorées cette fois-ci ont concerné des adultes, neuf squelettes au total. Le mode d’inhumation, ce qui reste du cercueil ou du linceul qui enveloppait le corps sont autant d’indices qui peuvent renseigner sur les pratiques culturelles à cette époque. Les chercheurs sont repartis avec leurs données, les analyses parleront dans les mois qui viennent. Elles seront recoupées avec celles faites précédemment et un rapport permettra dans quelques mois d’énoncer quelques premières conclusions. Comme le rappelle volontiers Krish Seetah, c’est la première fois au monde que l’on mène des recherches archéologiques dans un cimetière lié aux travailleurs engagés.

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