ART CONTEMPORAIN : Noirceur humaine et tragédies macabres

Damien Deroubaix prépare actuellement une série de travaux qu’il dévoilera au public mauricien à partir du 6 février à l’Institut français de Maurice. Ainsi donne-t-il une suite aux premiers contacts qu’il a pu établir ici grâce à l’exposition La belle Peinture, qui avait permis de découvrir Bhopal, une estampe que sa galerie parisienne In situ avait accepté de prêter pour cet événement, qui a associé des oeuvres de la jeune peinture française avec celles de Maurice et de la région. Ce grand format de près de 3 mètres sur 4 laissait entrevoir le biais par lequel cet artiste se représente la société des hommes, sans toutefois utiliser l’imagerie que l’explosion de l’usine de l’Union Carbide Corporation avait générée avec environ 12 000 morts et des centaines de milliers de victimes dans la capitale du Madhya Pradesh et ses environs…
Best of part I, l’exposition que Damien Deroubaix prépare pour l’IFM, revisite sous différentes formes des travaux qui ont jalonné son parcours créatif jusqu’ici, depuis qu’à l’âge de 19 ans il a vécu son premier grand choc esthétique… Suivant le même principe que celle de Lionel Sabatté l’an dernier, il montrera aussi le fruit d’une master class avec les étudiants du MGI, notamment à travers un bois gravé de taille muséale qui occupera tout un mur de la salle du centre culturel.
La dernière exposition qui l’a propulsé sur la scène artistique a connu un succès notoire à la galerie Maeght de Saint-Paul-de-Vence proposant des images que son premier maître à penser, celui qui a pour ainsi dire déclenché sa vocation, l’a inspiré. Picasso et moi a fait en quelque sorte suite, 20 ans après, à la première émotion picturale que le jeune créateur a ressentie en découvrant Guernica…
S’il a eu le loisir depuis de s’imprégner de l’oeuvre entière de ce maître du XXe siècle, il fait échos dans son style trash à la puissance émotionnelle que le tableau sur la guerre d’Espagne continue de transmettre par-delà le temps, comme une onde de choc à l’infini. Intitulé World downfall, sa propre peinture emprunte à l’imagerie du XXe siècle, des symboles et allégories qui situent, non sans ironie, différents travers du monde moderne, à l’instar de cette fleur portant l’inscription “Ordnung” (ordre en allemand) ou encore de ces femmes amputées de leurs membres, du taureau mis à mort, des barbelés de camps de concentration dont Depardon a pu témoigner, ou du drapeau des maîtres du monde représenté comme un fanion de triste augure…

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -