ART—FLACQ-GARE ROUTIÈRE: Les artistes s’installent sur les berges de la rivière Céré

L’Action pour la créativité artistique (ACA) a organisé une journée dédiée à l’art dimanche dernier pour marquer la journée internationale de l’art célébrée le 15 avril. À cette occasion, l’association avait invité des artistes et des étudiants d’art à travailler, côte à côte, en public, sur les berges de la Rivière Céré, qui se trouve à proximité de la gare routière de Flacq. L’objectif : valoriser le travail artistique et le vulgariser auprès du grand public.
Comme prévu, dès 9 h, les artistes commençent à arriver sur les berges de la rivière. Il fait beau. L’air est frais en cette matinée dominicale. Chevalet, canevas, papier, palette, pinceau et tout autre outil qu’ils utiliseront pendant la journée, en main, chacun choisit le lieu qui lui convient le mieux pour se mettre à l’ouvrage.
Olga Matadeen, médecin d’origine ukrainienne, Flacquoise depuis 2011, a installé son chevalet pour reproduire la rivière et ses berges. Une huile sur canevas.
Vandana Goorah, une artiste de Crève-Coeur entame une composition en s’inspirant des lotus. Un travail purement créatif qu’elle a commencé chez elle. « Chacun est invité à faire une démonstration de son style. J’ai préparé mon canevas à la maison. J’y ai appliqué la pâte de henné avant de peindre dessus. Le but c’est d’avoir ce relief », indique notre interlocutrice. Elle a aussi travaillé sur une composition florale sur ordinateur chez elle. « C’est une technique mixte. J’appliquerai ensuite de l’acrylique. Le fond est bleu, la fleur sera de couleur turquoise », poursuit-elle, en traçant les contours de l’image avec une craie de pastel sec. Un bouquet de lotus de couleur fuschia est posé parmi ses affaires. « C’est un échantillon pour montrer aux gens », dit-il.
Gilberte Marimootoo Natchoo, artiste confirmée, s’installe à côté d’elle. En quelques mouvements, elle reproduit sommairement le paysage en face d’elle. Tout en couleur. Ensuite, à l’aide d’une carte en plastique, elle revient sur l’image pour la retravailler en pâte, de manière abstraite. Un style propre à elle. Elle opte cette fois-ci pour un ton jaune. Du noir et du brun pour suggérer l’ombre et du blanc pour la lumière.
Geeta Chiniah, quant à elle, en profite pour croquer les artistes. « Je fais des études. Je travaillerai sur un tableau plus tard », dit-elle, installée sur un tabouret, à l’autre extrémité de l’espace qu’occupent les artistes aux côtés de l’étudiante Aisha Ranoo, qui peint l’arbre qui se trouve en face d’elle.
Entre temps, Dev Chooramun, Deepa Bahadoor, Joëlle Rosalie sont à l’ouvrage collectivement. « D’autres artistes se joindront à nous. Nous serons huit à produire ce tableau collectif, chacun avec ses idées et son style », fait ressortir Dev Chooramun, président de l’ACA et instigateur de cette manifestation au Mauricien.
Les artistes et le public, nombreux à emprunter ces lieux le dimanche matin, apprécient cette initiative dont ils souhaitent un renouvellement. « L’art et le sport sont deux disciplines qui sont négligées. C’est très bien de rassembler les artistes pour travailler ensemble », fait ressortir Vandana Goorah. « C’est l’occasion de faire connaître l’art et en particulier, le travail de chacun au public », renchérit Malika Dhurn Teeluck qui donne sa vision artistique d’une femme jouant de la flute sur un fond de nature. Ses thèmes de prédilection : la musique et la danse. Joanne Martingale profite des lieux pour s’y inspirer. Elle travaille à partir du matériel de récupération. D’autres changent de technique et s’adaptent aux situations, loin de leur atelier de travail. Deepa Bauhadoor a troqué le couteau pour le pinceau. « La surface sur laquelle on travaille est lisse, donc je préfère le pinceau », dit-elle-Pour notre interlocutrice, « un artiste doit pouvoir s’adapter aux situations ».
S’ils sont tous en plein air, seul Nishal Purbhoo travaille sous une tente. Il a développé un style qui comprend les multiples techniques apprises plus jeune. Sur un fond peint aux couleurs du quadricolore, l’artiste y applique l’empreinte de feuilles pour le compléter, avant de travailler son sujet : des postures de yoga. « Je découpe la posture sur une feuille de papier. Je pose ensuite la feuille sur le fond et je pulvérise une couleur foncée, du bleu ou du noir, pour avoir la silhouette du yogi avant de la travailler au détail. C’est une technique développée au bout de dix ans de recherche et d’expérimentation », soutient notre interlocuteur. Nishal Purbhoo indique qu’il s’est lancé dans la représentation des postures de yoga qu’il trouve esthétiques.
« C’est très bien ! Très intéressant », soutient un passant au Mauricien. Seul ou en petit groupe, le public s’arrête pour observer l’artiste à l’oeuvre. Certains en silence, d’autres, plus curieux, discutent avec eux.
Dev Chooramun annonce que les oeuvres produites lors de cette journée seront prochainement exposées.

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