ARTS ET CULTURE: Échanges autour d’un livre blanc et d’une étude

Les représentants mauriciens d’Arterial ont pu rencontrer le ministre des Arts et de la Culture, Mookhesswur Choonee, jeudi dernier à la demande de cette organisation. L’antenne mauricienne de ce réseau culturel africain a été créée l’an dernier, pour promouvoir et représenter les artistes de toutes disciplines et les métiers du secteur des arts et de la culture en général.
Ce premier rendez-vous, auquel participaient onze représentants d’Arterial, a notamment permis d’envisager que les propositions d’Arterial soient prises en compte dans l’élaboration du livre blanc du ministère censé définir une politique culturelle. La possibilité d’organiser des assises de la culture a également été évoquée toujours dans le but de définir cette politique culturelle et un plan d’action pour la décennie à venir.
Le rendez-vous entre les représentants d’Arterial et le ministre de la Culture avait été fixé au lundi 1er avril après plusieurs semaines d’attente. Cette journée ayant été décrétée jour de deuil national, il a été reporté à jeudi dernier. Les représentants d’Arterial, par la voix de Nirveda Alleck, présidente de la structure mauricienne de ce réseau implanté dans quarante pays africains, avaient sollicité ce rendez-vous afin d’initier des échanges avec le ministère dans le cadre des réflexions qui y sont menées en matière de politique culturelle et d’émergence des industries culturelles et du secteur créatif.
Les points sur lesquels les représentants d’Arterial ont exprimé leurs attentes ont consisté avant tout à demander à ce que les professionnels du secteur des arts et de la culture soient consultés de manière structurée, qu’il y ait des échanges, voire des études, afin que leurs besoins soient pris en compte dans l’élaboration d’une politique culturelle. Les représentants d’Arterial attendent également qu’un plan d’action qui faciliterait la mise en place de cette politique puisse concrètement voir le jour. Cette organisation entendait aussi veiller à ce que les recommandations de la Convention 2005 de l’Unesco dont Maurice est signataire sur le statut des artistes soient mises en application. En passant, il n’est pas inutile de signaler que le rapport quadriennal que chaque pays signataire doit produire n’a pas été fait fin 2011 comme cela aurait dû être le cas.
Vers la concertation
À l’issue de cette réunion, la présidente d’Arterial était satisfaite d’avoir pu franchir cette première étape avec dix représentants du réseau, Mookhesswur Choonee ayant donné son aval notamment en présence du PS Chetan Bhugun pour qu’une collaboration soit mise en place. Celle-ci pourrait notamment commencer par la soumission d’un premier document de réflexion sur les politiques culturelles qu’a préparé le conseiller Hans Kanhye, en vue d’un livre blanc. Ils pourront l’étudier et y apporter leurs propres analyses et propositions.
Nirveda Alleck et Percy Yip Tong, présidente et vice-président d’Arterial, ont d’ores et déjà sollicité à cette fin les membres du réseau à Maurice (environ 150 individus ou organisations) pour que des propositions soient définies pour chaque secteur créatif (musique, théâtre, arts visuels, danse, patrimoine, design et architecture, littérature, éducation artistique, cinéma et audiovisuel). La synthèse de cette réflexion sera présentée et discutée, en mai prochain, lors d’une nouvelle réunion au ministère.
Le rapport remis l’an dernier par les experts missionnés par l’Unesco, Avril Joffe et Justin O’Connors, dans le cadre de la convention 2005, a également été au coeur des discussions lors de ce rendez-vous. Arterial avait en effet été consulté par ces chargés de mission, au même titre que d’autres organisations culturelles. Cette étude particulièrement critique dans ses préliminaires, aurait été diversement appréciée au ministère, où l’on a estimé que le cahier des charges n’aurait pas été respecté par les experts. Rappelons en bref que ces derniers ont souligné les pratiques particulièrement bureaucratiques des institutions dont ils estiment qu’elles constituent un frein au développement des industries culturelles et de la création dans le pays. Enfin, l’organisation de consultations sous forme d’Assises de la culture ou de tables rondes a également été évoquée lors de cette rencontre, l’objectif de ces échanges étant notamment d’élaborer une feuille de route générale pour le secteur d’ici à 2025.

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