ARTS LYRIQUES: La Traviata mauricienne en images

La Traviata joue les prolongations puisqu’une séance supplémentaire a été programmée dimanche à 15 heures. C’est que le couple mythique de Violetta et Alfredo, ce drame de l’amour impossible dans le Paris froufroutant des années 20, est servi ici par des chanteurs solistes exceptionnels et des choeurs qui ont du répondant. Ce spectacle intimiste, dont l’intrigue est toute consacrée au drame amoureux et à la morale bourgeoise, offre le plus beau rôle dont une soprano au faîte de sa carrière puisse rêver. Véronique Zuel a accompli sa mission avec une grande finesse de jeu. Sa voix juste et mélodieuse qui a pu fugitivement manquer de puissance, voire d’amplitude à l’aigu, porte toutefois magnifiquement ce rôle qui compte parmi les plus éprouvants de l’art lyrique au féminin. Quelques contraintes de mise en scène liée au mobilier parfois mal positionné ou trop petit ont amené dans certaines scène les choeurs à s’agglutiner un peu les uns aux autres et à chanter à trois quart dos par rapport à une partie de la salle. Les costumes années 20 des choeurs féminins et masculins apportent une note des plus épicée à des décors sobres, bien dessinés dans l’esprit de l’art nouveau et superbement éclairés. Ce sont surtout les voix masculines qui impressionnent ici, particulièrement celles du ténor Alexandru Badea qui semble revêtir ce rôle d’Alfredo comme un gant, et celui de Markus Brück et Michael Kraus qui ont interprété tour à tour Giorgio Germont avec une profondeur absolument remarquable tant sur le plan dramatique que vocal.

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