Aspirants médecins : le Medical Council divisé sur l’examen pour l’entrée à l’internat

  • A la dernière réunion du “board” durant la semaine les « pour » et les « contre » ont avancé leurs arguments
  • Le Medical Council réitère sa demande auprès de l’examinateur indien pour l’obtention d’une copie du questionnaire

Faut-il maintenir ou non un examen d’entrée à l’internat ? La question a fait débat lors d’une réunion du “board” du Medical Council la semaine dernière en raison du taux élevé d’échec enregistré encore une fois lors du dernier examen qui s’est tenu le mois dernier. Autre point soulevé et qui irrite quelque peu l’Ordre des médecins : le refus de l’examinateur indien de leur donner une copie du questionnaire.

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Les discussions étaient très animées, a-t-on appris, mais nullement houleuses lors d’une réunion de l’Ordre des médecins portant sur l’examen d’entrée à l’internat. Les membres en faveur du maintien de l’examen et ceux qui ont des réserves ont fait part de leurs arguments, mais les deux courants sont unanimes sur un point : la formule d’examen proposée ne convient pas.

L’introduction du “Pre-Registration Entry Examinations” (donnant droit à l’internat dans le service hospitalier public à Maurice) date de novembre 2016 et émane d’une décision du ministère de la Santé à la suite d’observations très critiques des chefs de départements dans les hôpitaux quant au manque de connaissance et de compétences de base de nombreux internes.

Lors du dernier examen, 52% des 178 candidats ont échoué et bon nombre de ceux qui ont raté cette épreuve n’en étaient pas à leur première tentative. Pour la quatrième édition de cet examen, le nombre de “repeaters” n’était pas un fait nouveau. D’où l’inquiétude au sein de la profession médicale. Une situation qui a provoqué aussi un sursaut du côté du ministère de la Santé avec l’annonce du ministre Anwar Husnoo, durant la semaine dernière, d’organiser des cours de rattrapage deux fois par semaine pour ceux ayant rencontré des difficultés à franchir cette étape d’évaluation.

Ces cas d’échecs ont relancé le débat au sein du Medical Council (MC) sur la poursuite de cet examen ou pas. « Nous avons ouvert le débat et avons eu de très bonnes discussions. Nous avons constaté qu’il y avait deux courants de pensée au sein du “board”. Les arguments avancés des deux côtés n’étaient nullement insignifiants », a déclaré au Mauricien le Dr Kailesh Jagatpul, président du MC.

Selon des médecins de carrière dans les hôpitaux, ils ont noté une amélioration de la performance des internes depuis l’introduction de cet examen. Ce constat positif a été un des arguments avancés par des membres défendant le principe de cet examen. Cependant, ces derniers voudraient une nouvelle formule et un nouvel examinateur. D’ailleurs, ils n’étaient pas les seuls ce jour-là à souhaiter un nouvel examinateur tant pour l’octroi des places pour l’internat que pour l’examen en vue de l’enregistrement des nouveaux médecins.

Des membres du “board” souhaitant l’abolition de cet examen d’entrée à l’internat s’appuient sur l’examen obligatoire à la fin de ce stage pratique pour décrocher le “Certificate of Registration”. Ils estiment que cette ultime étape est déterminante pour l’avenir professionnel de l’aspirant-médecin et de ce fait, selon eux, les autorités devraient y accorder une plus grande importance plutôt que de procéder à une sélection pour l’entrée à l’internat. « Le Medical Registration Examination est une très bonne mesure et donne une certaine garantie que les nouveaux qui arrivent sur le marché du travail ont le niveau requis pour exercer », font-ils valoir. Et de l’avis de ces derniers, l’examen d’entrée à l’internat n’aurait plus sa raison d’être en raison de l’introduction en 2013 des critères académiques prévus dans la loi pour entreprendre des études en médecine. D’après leurs arguments, les jeunes qui ont commencé leurs études en 2013 ou après cette date sont parfaitement au courant des exigences de la loi pour l’enregistrement des médecins. Et ces futurs diplômés en médecine générale sont conscients qu’ils devront prouver qu’ils ont le niveau requis pour entrer dans la profession.

« Avant 2013 n’importe qui pouvait entreprendre des études en médecine et c’est pour cette raison que nous avons eu quelques mauvaises surprises avec quelques aspirants médecins pendant l’internat », disent-ils. La nouvelle loi entend assurer que l’étudiant en médecine a un certain niveau académique dès le départ et que les médecins demandant le retrait de cet examen ne pensent pas que les personnes responsables de la formation des internes dans les hôpitaux auraient à se plaindre du niveau de ces derniers à l’avenir.

Depuis l’introduction de cet examen, selon les dirigeants du MC, ils n’ont jamais reçu une copie du questionnaire du National Board Examinations of India (NBEI) malgré leur demande. Une situation qui les « embête » car ils ne peuvent en faire une analyse et dire si le niveau est abordable ou non. Cette question a été longuement discutée lors de cette dernière réunion du “board” et lors où des membres ont exprimé un certain mécontentement face au refus du NBEI alors que l’examen, ont-ils fait remarquer, se tient sous l’égide du MC. « À ce jour, nous n’avons que les commentaires des candidats sur le contenu du questionnaire. Nous voulons avoir le questionnaire en main pour pouvoir juger et émettre une opinion objective », a déclaré le président du MC. C’est ainsi que le “board” a pris la décision lors de cette réunion d’écrire au NBEI pour l’obtention de ce questionnaire.

Seul le ministère de la Santé peut décider du maintien ou non de cet examen d’entrée à l’internat et le MC en est conscient. En revanche, cet organisme de contrôle de la profession médicale peut faire certaines propositions aux autorités et n’écarte pas l’idée de solliciter une réunion avec les responsables du ministère de la Santé pour en discuter.

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