ASSASSINAT DE GRETA MENES: Certains détails manquants au centre des discussions

Poursuivi pour l’assassinat de sa compagne, Jean Désiré Huberto Charles a été contre-interrogé pendant toute la journée d’hier par l’assistant DPP Me Mohana Naidoo. Alors que la poursuite est d’avis que l’accusé vient avec de « nouvelles versions », lui, soutient les avoir déjà évoquées à la police.
Le procès du meurtre de Marie Greta Menes, intenté par le Directeur des poursuites publiques (DPP) à son compagnon Jean Désiré Huberto Charles, s’est poursuivi hier devant la Cour d’assises. Appelé par ses avocats Mes Rama Valayden, Sanjeev Teeluckdharry, Rouben Mooroongapillay, Neelkanth Dulloo et Eassen Soobramanien, le prévenu a été livré à un long contre-interrogatoire de la poursuite, représentée par Mes Mohana Naidoo (Assistant DPP), Vinod Rammaya et Jihad Nazir (State Counsels).
Pressé de questions par la Leading Counsel de la poursuite, Huberto Charles parle de ce 6 mai 2006 où sa compagne a été brûlée. Selon lui, il était accroupi, réparant l’évier quand le drame s’est produit. « Kouma linn rantre linn koumans diskite… Lerla monn rekontign fer mo travay », a soutenu Huberto Charles, précisant qu’il n’a pas voulu discuter avec elle.
Me Naidoo a expliqué que l’épisode de la réparation de l’évier ne figure pas dans les statements qu’il a donnés à la police. « Sa mem mo ti dir ki mank detay », a souligné l’accusé. Huberto Charles avait affirmé lors de son interrogatoire vendredi qu’il manquait des détails dans ses dépositions à la police. L’avocate du ministère public a rappelé au prévenu qu’il était à ce moment-là avec un avocat pour donner sa version des faits et que l’enquête lui a été relue. Huberto Charles n’a également rien dit à propos de ces détails lors de la reconstitution des faits. Il a soutenu que la police ne lui a pas posé ce genre de questions et qu’il n’a fait que répondre à ses interrogations.
Par ailleurs, le nom d’un certain Farad est constamment cité par le prévenu. Huberto Charles faisait des travaux pour cet homme et c’est ce dernier qui, après le départ de Marie Greta Menes pour l’hôpital SSRN, l’aurait conduit à la clinique, puis au poste de police. Pourtant ce nom n’apparaît pas dans les statements que Huberto Charles a donnés. « Mo ti dir sa lapolis… Zot kone parski li kinn amenn mwa stasyon Pope Hennessy ek li mem kinn kontakte avoka », a-t-il soutenu. « Met Kevin Moorghen kapav dir ki sannla finn pran kontak ek li. »
Selon l’accusé, Farad lui aurait déclaré que Dev (le voisin qui a conduit la victime à l’hôpital) lui a confié que Greta Menes l’accusait de l’avoir immolée. Or, dans la déposition, il est mentionné que c’est Dev qui l’a annoncé au prévenu. « Mo pann zwenn li (Dev) ditou depi ki monn dir li amenn mo fam lopital », a-t-il avancé, laissant entendre à la cour qu’il dit la vérité.
Me Naidoo : Mwa mo pe dir ou ki Farad pa ti kapav zwenn Dev sa moman-la.
H. Charles : Mo pa kone kouma linn konn sa. An tou ka li kinn dir mwa ki Dev inn dir sa.
Me Naidoo est revenu sur un cas de vol de 200 litres de « diesel sale » dans lequel Huberto Charles a été trouvé coupable par une cour de justice au préjudice de son employeur. Le prévenu a souligné que la compagnie n’a jamais douté de son honnêteté même après la décision de la cour. Il soutient avoir même reçu une promotion environ un an après.
Huberto Charles est accusé d’avoir aspergé sa compagne de pétrole et de l’avoir immolée. L’accusé soutient, lui, qu’il s’agit d’un suicide. Les auditions des témoins de la défense continuent aujourd’hui devant le juge Prithviraj Fekna et les neuf membres du jury.

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