ASSEMBLÉE NATIONALE : La pandémie du coronavirus s’installe aux premières loges de l’hémicycle

L’urgence de la pandémie du Virus Sans Frontières (Covid-19) oblige, les débats sur le discours du président de la République, Pradeep Roopun, se sont orientés sur ce thème. Invariablement, les différents intervenants, que ce soit du côté de l’opposition ou du gouvernement, n’ont pas raté de commenter les répercussions de la propagation de la pandémie dans le monde et à Maurice ou encore les mesures prises sur notre territoire, notamment en termes de veille sanitaire ou encore de l’impact sur différents secteurs de l’économie.

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D’ailleurs, en guise de Warming-Up avec la Private Notice Question du leader de l’opposition, Arvin Boolell, portant sur le plan de soutien aux opérateurs économiques du ministre des Finances, Renganaden Padayachy, le dossier du nouveau coronavirus était à l’ordre du jour. Le Grand Argentier a voulu se montrer rassurant quant aux effets des mesures annoncées alors qu’Arvin Boolell s’est appesanti sur l’absence d’un Fiscal Space, en raison d’une mauvaise gestion économique, pour faire face à la crise.

Pour leur part, les principaux orateurs du gouvernement, notamment le ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha, le ministre de l’Agro-Industrie, Maneesh Gobin, ou encore le vice-Premier ministre et ministre des Administrations régionales, Anwar Husnoo, ont fait appel à la solidarité nationale dans ce contexte marqué par des dégâts causés par le nouveau coronavirus.

L’opposition, représentée par le leader du PMSD, Xavier-Luc Duval et le Whip, Shakeel Mohamed, a tiré à boulets rouges sur le gouvernement. Le Speaker de l’Assemblée nationale, Sooroojdev Phokeer, qui a « toned down the loudspeaker », a dû intervenir pour éviter tout dérapage lors de l’intervention de Shakeel Mohamed.

Pour la prochaine séance de ce vendredi, Joe Lesjongard, ministre du Tourisme – l’un des plus gros secteurs affectés de plein fouet par la pandémie – donnera le coup d’envoi des débats. Le leader du MMM, Paul Bérenger, devrait se concentrer sur le volet économique avec deux orateurs du gouvernement, Alan Ganoo et la vice-Première ministre et ministre de l’Éducation, Leela Devi Dookun-Luchoomun, commentant le discours-programme subséquemment. Pour l’intervention d’Alan Ganoo, il faudra prévoir un Walk-Out des députés du MMM, comme ce fut le cas lors du discours de Steve Obeegadoo. Le Deputy Prime Minister et ministre des Utilités publiques, Ivan Collendavelloo, demandant, lui, l’ajournement pour la clôture des débats sur la motion de remerciements au président du PPS Tania Diolle, très probablement pour lundi prochain.


 XLD insiste que le plan de soutien soit lié à la protection de l’emploi

Xavier-Luc Duval, qui intervenait dans le cadre des débats sur le discours-programme hier, a insisté sur le fait que le plan de soutien, annoncé par le ministre des Finances vendredi dernier, soit obligatoirement lié à la protection de l’emploi. Cinq orateurs ont pris part aux débats hier, à savoir Nando Bodha, Shakeel Mohamed, Manish Gobin, Anwar Husnoo et Xavier-Luc Duval. Les débats ont été ajournés à vendredi prochain.
Tous les orateurs ont d’une manière ou d’une autre commenté la situation concernant le nouveau coronavirus et les dispositions prises par le gouvernement pour protéger le pays et pour mitiger son impact sur l’économie et l’emploi. Le leader du PMSD a, pour sa part, dit son « étonnement » de n’avoir pas entendu le Premier ministre ni le ministre des Finances lors de la présentation du plan de soutien, qui mobilisera des fonds de l’ordre de Rs 9 milliards, pour parler des conditions attachées au soutien qui sera accordé aux opérateurs.
« Tous les opérateurs, qui bénéficient du soutien financier, doivent obligatoirement donner la garantie que les emplois seront protégés », a-t-il dit. Xavier-Luc Duval a observé que le ministre des Finances s’est jusqu’ici contenté de parler de “workfare programme”. Or, ce programme ne concerne que ceux qui perdent leur emploi et toute aide est calculée à partir d’un montant de Rs 18 000. « Toute la classe moyenne est perdante dans le cadre de ce programme », dit-il.
Xavier-Luc Duval s’est demandé si le gouvernement a songé à ce que deviendront ceux qui seront en chômage technique et qui sont obligés de rembourser leurs prêts. « Pourquoi le gouvernement ne demande pas aux banques d’offrir un “package” en accordant un “moratium” à ceux qui sont temporairement en chômage technique ? » se demande-t-il. Il considère qu’une baisse de 50% du secteur touristique et dans le secteur manufacturier peut avoir pour conséquence la création de 80 000 chômeurs. Il se demande qui fera les frais des congés de maladie, dont ceux couverts par le gouvernement en Grande-Bretagne.
Xavier-Luc Duval a de même noté une certaine confusion et une certaine contradiction dans l’approche gouvernementale concernant le coronavirus. Alors que le gouvernement avait annoncé un discours de 40% pour les passagers en provenance de la Grande-Bretagne, Air Mauritius s’est vu forcer d’annuler immédiatement cette mesure.
Il a, d’autre part, déploré le manque de communication de la part du ministère de Finance. « Le site Web du ministère n’a pas été renouvelé depuis deux semaines », déplore-t-il. Il reconnaît que le gouvernement fait son maximum pour retarder l’arrivée du virus et considère que le temps économisé « n’est pas utilisé à bon escient ». Pour prendre un exemple, il se demande si le gouvernement dispose de suffisamment de “ventilator” pour intervenir si le virus se propage. « Ce sont des informations que le public doit savoir. Le gouvernement a-t-il sollicité l’aide de la Chine, où le coronavirus semble avoir été maîtrisé ? » se demande-t-il.
Autre sujet sur lequel s’est attardé le leader du PMSD : la situation dans le secteur offshore. Il a observé que ce secteur, qui emploie de nombreux jeunes professionnels, sera affecté par le fait que Maurice ait été placée sur la liste grise du GAFI. Il a expliqué que le problème de Maurice ne réside pas sur sa faisabilité ou sa politique fiscale, mais sur la mise en œuvre qui est une démarche subjective. Pour lui, la faute vient des institutions comme le BOM, la FSC, la FIU et l’ICAC. Il a cité le cas d’Alvaro Sobrinho, qui avait obtenu une licence d’opération de la Banque de Maurice, qui avait au début refusé de la lui accorder, mais que le gouvernement a rendu possible grâce à un amendement de la Constitution.
Auparavant, Xavier-Luc Duval avait passé en revue la situation économique. Il a observé la détérioration de la situation des exportations durant ces dernières années et a noté que celles des biens sont passées de Rs 81 milliards en 2014 à Rs 67 milliards en 2018. Selon lui, le gouvernement avait laissé « une économie saine en 2014 », avec un niveau de la dette de 60% du PIB. Aujourd’hui, a-t-il ajouté, le niveau de la dette « a dépassé les 65% » au point que « le directeur de l’Audit a dû attirer l’attention sur le fait que le gouvernement soit en train de violer la loi ».
Xavier-Luc Duval a aussi constaté une baisse dans les investissements, dont 89% au niveau des projets immobiliers au lieu de 33% en 2014. Il a aussi passé en revue la situation à Rodrigues, où, selon lui, la situation sociale et économique s’est détériorée. Au chapitre politique, il a fait mention des pétitions présentement devant la Cour suprême. Il a de plus fait part de son étonnement quant à la réaction du Premier ministre adjoint, qui aurait dû être le premier à accueillir un “recount” afin de démontrer qui a été élu de manière tout à fait légitime.


Anwar Husnoo : « Il faut pratiquer la politique du “social distancing” »


Le vice-Premier ministre et ministre des Administrations régionales, Anwar Husnoo, a remercié le personnel médical pour « l’excellent travail » qu’ils sont en train de faire afin de combattre le coronavirus au port et l’aéroport. « La situation est en train d’évoluer. Et si demain, il y a un cas qui est rapporté, nous prendrons des actions appropriées. À Maurice, il faut continuer à appliquer l’hygiène de vie et, en même temps, pratiquer la politique de “social distancing”. »
Il a aussi rappelé qu’avec l’arrivée du métro, un comité interministériel a été mis sur pied de l’Urban Terminal pour le corridor Port-Louis/Curepipe. Un exercice d’appel d’offres sera lancé bientôt à ce sujet, dit-il. « Ces terminaux disposeront de toute une panoplie de services, notamment des aires de stationnement, des “food courts”, des emplacements pour les marchands ambulants, des “taxi stands”, etc. Et ce n’est que le début, car ces terminaux seront construits dans d’autres parties de l’île également. »
Revenant sur la question sanitaire, le ministre reprend : « Il n’y a pas que le coronavirus qui doit attirer l’attention de la population. Il y a aussi les maladies non transmissibles, comme le diabète, dont 22% de la population souffre. Et 28% sont atteints d’hypertension. La maladie la plus commune à Maurice est celle liée aux maladies cardiovasculaires. Seulement 22% de la population effectue des exercices physiques régulièrement. Nous visons le taux de 35%. » Le ministre Husnoo a aussi signifié son intention de promouvoir le sport entre les différentes collectivités locales. Un National Multi Hazard System sera par ailleurs mis sur pied pour informer les Mauriciens et les touristes sur les cataclysmes naturels à travers des réseaux de communications. Il se pourrait, selon lui, que ce système entre en vigueur en mai prochain.


Maneesh Gobin : « Le combat contre le Covid-19 est l’affaire de tous »

« Le combat contre le Covid-19 est l’affaire de tous. » C’est ce qu’a affirmé le ministre de l’Agro-industrie, Maneesh Gobin. « Ce n’est pas le moment de jouer à la “cheap politics”. Nous devons faire face à une situation de crise pour plusieurs jours ou semaines encore. L’opposition veut tout simplement créer une panique dans le pays et mettre des doutes sur la légitimité du gouvernement. J’entendais le ministre Obeegadoo dire l’autre jour que les membres de l’opposition se sont empressés de jouir des privilèges d’être parlementaires. Ils disaient que les élections n’étaient pas “free and fair”. Mais pour eux, ces mêmes élections ont été “free and fair”. Qui ont été les premiers parlementaires dans cette Assemblée pour acheter des voitures hors taxes ? En décembre dernier, la moitié des membres de l’opposition avaient déjà acheté leur voiture hors taxes. »
« The top four from the Labour Party, mem pa enn mwa apre eleksion. Et dire que ce sont eux qui attirent l’attention sur les plaques d’immatriculation personnalisées de certains de mes collègues. Allez voir combien de plaques d’immatriculation personnalisées ont les membres de l’opposition. Learn to keep quiet, au lieu de gesticuler. Tu es tout simplement la voix de ton leader, qui n’a pas été élu. Let me come to your days when you were in the MSM », a lancé Maneesh Gobin. Selon lui, l’Assemblée n’a « tout simplement qu’une opposition démagogique ». Avant d’affirmer que le judiciaire donnera son verdict « en temps et lieu » sur les pétitions électorales. 
Il s’est aussi référé à une déclaration du leader du MMM, Paul Bérenger, à l’effet que le MMM « se bat pour sa survie ». Il poursuit : « Une chose est certaine : nous avons gagné les élections. Vous pouvez commenter les statistiques comme cela vous chante. Moi, je connais le jargon, pas “tir kosion”. Savez-vous que les trois candidats du MMM ont eu moins de 10% des suffrages dans la circonscription de Piton/Rivière-du-Rempart (No 7) ? Pa tir kosion dan No 7 ! », a-t-il dit. 
Parlant de l’agro-industrie, il dira que « notre salut sera dans notre solidarité en tant que citoyen » de Maurice. « Cela ne sert à rien de “play the blame game”. Nous devons être préparés à faire face au coronavirus comme une nation. Nous avons été pendant longtemps dans la zone de confort en matière de consommation. Aujourd’hui, nous ne savons pas où nous allons importer car les exportateurs éprouvent des difficultés », a-t-il ajouté. « Il est temps de recommencer à planter ! », a-t-il terminé.


Shakeel Mohamed : « Ou sont passés les tests sanguins pour le coronavirus ? »

« Il existe seulement 50 ventilateurs dans nos institutions de santé publique. Je m’attendais à ce que le ministre de la Santé, Kailesh Jagutpal, vienne nous dire la vérité, et non plus se cacher derrière des portes fermées pour nous dire ce qu’il a envie de nous dire. Il faut être transparent et dire de combien de lits disposent les services de santé à Maurice si le pays devait faire face au coronavirus. Est-ce que les tests de dépistage ont été validés jusqu’ici ? Cela n’a pas été le cas. J’ai enquêté et j’ai constaté que les tests pratiqués sur les 1 200 passagers du paquebot qui a accosté Maurice n’ont pas été validés par une quelconque autorité. Pourquoi le ministre de la Santé se tait sur ce dossier ? » a déclaré le député Shakeel Mohamed.
Le ministre de la Santé devait protester devant les propos de Shakeel Mohamed, ce dernier lançant ensuite « I am not giving way ». Le Speaker de l’Assemblée nationale , Sooroojdev Phokeer, devait alors intervenir pour demander si c’est « a point of explanation or a point of order ? ». Ce à quoi devait rétorquer le ministre « A point of order ! ». Et ce dernier de poursuivre : « Il est en train d’enduire la Chambre en erreur car les tests ont été validés. ».Il affirme s’être rendu à la Mauritius Ports Authority pour « enquêter » sur l’arrivée de ces 1 200 passagers. « Je voulais savoir si des tests sanguins avaient été effectués sur eux car La Réunion et Madagascar avaient refusé de les recevoir. On dit qu’ils ont été testés à Maurice et que leur dossier est “propre”. Mais il n’y a rien de plus sale qu’un mensonge. » Le Speaker de l’Assemblée devait alors l’interrompre, lui demandant de retirer le mot “Lies”, qui n’est pas conforme aux “Standing Orders”. « I did not say anyone lie, but the ministry has. I never said someone has », a-t-il dit.
Le député poursuit : « Il se pourrait qu’un passager prenne un médicament pour faire baisser la fièvre et trompe ainsi la vigilance des autorités mauriciennes. C’est pourquoi il faut des tests sanguins. Ce gouvernement fait “rouler” les affaires du pays en se basant sur des probabilités. » Shakeel Mohamed reprend : « Les passagers qui sont admis en quarantaine sont ceux qui présentent de la fièvre. Alors que d’autres, après une prise de température, peuvent rentrer chez eux, comme cela a été le cas pour le député Ameer Meah et moi. »
Il devait conclure en ironisant : «Puisqu’il y a une pénurie de gel désinfectant sur le marché, le gouvernement est venu avec une idée intelligente : les passagers peuvent acheter trois bouteilles de whisky au lieu de deux. Est-ce pour tuer le virus ou pour se laver les mains avec du whisky ? » s’est-il demandé.


Mahen Seeruttun : « Le ministre de la Santé et son
équipe
méritent des félicitations »

Le ministre des Services financiers et de la Bonne gouvernance, Mahen Seeruttun, a exprimé sa « déception » par rapport aux interventions de Shakeel Mohamed et de Xavier-Luc Duval. Il a fait mention de l’apparition du coronavirus en Chine et qui en quelques mois a pris la proportion d’une pandémie qui a mis le monde entier à genoux. Il a observé que Maurice n’est pas immunisée contre ce virus, mais a souligné que le gouvernement a réagi rapidement pour protéger le pays.
« Nous nous attendions à une approche consensuelle de la part de l’opposition et à des discours qui auraient réuni la population. Cela n’a pas été le cas », a-t-il affirmé. Selon lui, le ministre de la Santé et toute son équipe, qui se sont mobilisés nuit et jour sur tous les fronts, « méritent l’encouragement et le soutien de tout un chacun ainsi que des félicitations que le pays n’a pas jusqu’ici été affecté par le virus ».
Il a expliqué que tous les protocoles appliqués depuis le début par le gouvernement ont été validés par l’OMS. Il a accusé certaines personnes dans l’opposition de vouloir créer une psychose dans le pays. « Nous n’avons aucune visibilité et nageons dans l’incertitude. Aujourd’hui nous nous attendons à un esprit de famille », a-t-il dit. Mahen Seeruttun a expliqué que le Plan de soutien vise essentiellement à sauvegarder de l’emploi.
Le ministre s’est appesanti sur la situation dans le secteur financier, qui emploie quelque 13 500 professionnels, et a rappelé qu’un “blueprint” a été publié l’année dernière. Mahen Seeruttun a aussi mentionné les efforts faits par le gouvernement pour se conformer aux exigences de la FATF. « Aujourd’hui sur une quarantaine de points, le pays a respecté 35 points sur 40. Nous ferons tout pour donner satisfaction aux conditions imposées par la FATF d’ici la fin de l’année », a laissé entendre le ministre.


Nando Bodha : « Solidarité et responsabilité nationale face au Covid-19 »

Urgence sanitaire oblige, le ministre des Affaires étrangères, Nando Bodha, a modifié son intervention sur le discours-programme à l’Assemblée nationale, hier, pour lancer un appel à la solidarité nationale. Il a également réitéré la détermination du gouvernement à œuvrer pour le progrès, même s’il n’y a pas de visibilité avec la pandémie de Covid-19. Il a aussi appelé à renforcer la stratégie sur l’Afrique et fait un plaidoyer en faveur des projets de loi sur la réforme électorale et le financement des partis politiques.

Pour Nando Bodha, avec la visibilité incertaine, due au Covid-19, les débats sont « faussés ». Il a rappelé que « nous n’étions pas préparés à une telle épidémie, comme nous aurions pu l’être en cas d’un cyclone par exemple ». Toujours est-il, a-t-il souligné, que Maurice demeure parmi les 20 pays qui ne sont pas encore affectés par le coronavirus. « Est-ce une bénédiction ou un avertissement ? Il nous faut un plan d’urgence et, pour cela, la solidarité nationale est essentielle à tous les niveaux, » devait-il s’appesantir.
Le gouvernement, a-t-il rappelé, a dû prendre des mesures drastiques, comme l’interdiction d’accès sur le territoire mauricien aux Européens. « Notre ambition est que le virus n’arrive jamais ici. Mais si cela survient, il faut savoir quoi faire, comment procéder. Nous avons devant nous le modèle chinois, le modèle italien, le modèle britannique… C’est pour cela que nous devons être prêts. J’en profite pour féliciter le personnel du ministère de la Santé, qui fait un travail formidable, » ajoute-t-il.
Le chef de la diplomatie mauricienne a également dénoncé les “fake news” colportées sur les réseaux sociaux ou par d’autres moyens et a invité à « ne pas créer de psychose » dans le pays. Il a aussi appelé à la responsabilité de la presse, du leader de l’opposition et de tout un chacun. « Il faut gérer la situation sociale. C’est un combat national, un combat de responsabilité à tous les niveaux. » Le gouvernement, a-t-il ajouté, accorde l’assistance nécessaire à ceux qui en ont besoin. Et de citer l’exemple des 14 Mauriciens à Wuhan qui étaient dans le « deuxième avion d’étrangers quittant la province ». À ce titre, il a remercié la collaboration des gouvernements chinois et français dans le cas des étudiants mauriciens. « Actuellement, avec la fermeture des écoles et des universités en Europe, le ministère des Affaires étrangères fera tout pour faciliter le retour des étudiants. Bien entendu, ils auront à passer 14 jours en quarantaine, » dit-il.
Selon lui, il faudra attendre d’avoir traversé la crise pour savoir comment appliquer le programme gouvernemental. Il a par ailleurs souligné le plan de soutien aux entreprises et affirmé que d’autres mesures viendront dans le prochain budget. « Nous devrons faire un exercice d’équilibriste sur l’utilisation des fonds publics. » A cet effet, le dialogue politique, notamment, sera nécessaire. Il s’est en outre dit confiant que le MSM, comme le dit son motto, « unir pour bâtir », continuera « à construire et à développer le pays ». Il a ainsi fait référence à 2014 où, a-t-il précisé : « Il y avait des déficits de l’ordre de Rs 1 Md à la NDU. Nous avons passé la première année à faire des paiements. Cela ne nous a pas empêchés de faire 1 200 projets… Nous allons continuer à construire. Nous avons cinq années de dur labeur. »
Nando Bodha a également énuméré les mesures sociales du gouvernement, revenant notamment sur la question d’un Portable Retirement Fund, qui avait été discutée en 2002, alors que Paul Bérenger était Premier ministre. « Le MMM y tenait beaucoup, mais c’est nous qui l’avons fait. » Il a également réitéré sa confiance dans le secteur financier et a appelé à revoir la stratégie sur l’Afrique. Selon lui, les PME peuvent s’étendre au marché africain.
Abordant le volet politique de son discours, Nando Bodha a déclaré que le MSM et ses alliés ont eu un « mandat clair » pour diriger le pays. Il s’appuie sur les résultats des élections du 21 décembre 1976, où le MMM avait remporté un pourcentage plus élevé, mais où le PTr et le PMSD avaient par la suite contracté une alliance. Il est également revenu sur le projet de loi concernant la réforme électorale, estimant « dommage » que le MMM ait refusé de voter alors qu’il y avait consensus sur plusieurs points. Idem pour le financement des partis politiques, dit-il.
Nando Bodha a ensuite provoqué l’étonnement en avançant qu’au cours de la dernière campagne, sa circonscription comptait 40 “bases” et que ses colistiers et lui-même avaient dû contracter des “loans” pour les financer. « Il faut en finir avec ça. C’est pour cela que le gouvernement ira de l’avant avec ces deux projets de loi. Nous avons la volonté nécessaire et nous allons le faire, » affirme-t-il.

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