AUTOMOBILE: Lent démarrage pour les carburants alternatifs

Avec la crise du pétrole et le souci de préserver la planète des effets néfastes du relâchement de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, il devient de plus en plus urgent de trouver des alternatives à l’utilisation du pétrole comme carburant. La voiture électrique, l’hybride ou l’utilisation du biodiésel ou l’éthanol font partie de celles-ci. À Maurice, malgré les bonnes intentions affichées, le démarrage est lent.
La firme ABC Motors a lancé en février sa nouvelle gamme de Nissan 100% électrique, surnommée la Leaf. Une initiative qui s’insère dans la politique du pays de privilégier les énergies propres. Avec la voiture électrique, l’automobiliste ne dépendrait plus de l’essence pour voyager et réduirait considérablement son impact en terme d’émissions en CO2.
Voiture hybride.
L’option de la voiture hybride semble également pertinente. À la fois alimentés en carburant fossile et par l’électricité, ces véhicules pourraient représenter un juste compromis. “La voiture hybride peut représenter jusqu’à 30% d’économie en carburant fossile”, souligne Khalil Elahee, de l’Energy Efficiency Management Office.
Le bémol cependant réside dans le coût de ce type de voitures. C’est d’ailleurs ce qu’a fait ressortir Dean Ah-Chuen, Executive Director de ABC Motors, lors du lancement de la Leaf. “Malheureusement, la fiscalité, dans sa forme actuelle, ne plaide pas en faveur de la voiture électrique, celle-ci ne bénéficiant d’aucune incitation à l’importation. Les tarifs douaniers représentent encore un véritable obstacle, et la remise sur la taxe carbone introduite en juillet 2011 n’inclut que les voitures thermiques, la voiture électrique ne faisant pas partie de la classification motorcar.”
Coût.
Khalil Elahee précise que ce coût élevé est surtout dû à un nombre limité de ces voitures sur le marché mauricien. “Le problème majeur est que l’on n’a pas une masse critique sur le marché. Lorsque j’achète une hybride, je prends un risque, notamment pour la maintenance. Lorsqu’on aura une masse critique, tout va changer. Les coûts vont baisser; il y aura de la compétition; il y aura un service après-vente adéquat et des spécialistes pour l’entretien.”
Pour résoudre ce souci, la firme a fait appel au gouvernement pour qu’il pratique une Excise Duty sur ces voitures afin de les rendre plus accessibles au public et plus intéressantes, économiquement parlant. “Je dois avouer que les discussions que nous avons engagées avec les autorités compétentes à ce sujet ont été jusqu’ici très constructives. Ce qui augure bien la suite des négociations qui, nous l’espérons, se soldera à l’avantage des consommateurs et pour le plus grand bien du pays dans son ensemble.”
Khalil Elahee abonde dans le même sens. “L’idéal serait d’enlever toutes les duties sur ces véhicules, et aussi la TVA. Ce serait encourageant s’il n’y avait pas également de Road Tax, comme en Europe et aux États-Unis.”
Démarche intégrée.
Cela dit, pour arriver à un véritable changement, une démarche intégrée doit être promulguée. Notre production d’électricité est toujours polluante : avoir recours à la voiture électrique ne fait qu’amoindrir les dommages faits à l’environnement. “Nous devons absolument avoir une approche intégrée et revoir le système dans son ensemble. Si on utilise les énergies propres pour la recharge des voitures électriques, ce sera un vrai exemple de développement durable”, souligne Khalil Elahee.
Si des réglages doivent toujours être effectués concernant la voiture électrique et la voiture hybride, l’utilisation de l’éthanol et du biodiésel demeurent dans le domaine du possible. Il est d’ailleurs étonnant que ces carburants alternatifs ne soient pas davantage utilisés à l’heure actuelle. “Pour moi, c’est incroyable que l’on parle à chaque fois de l’utilisation de l’éthanol mais que rien ne se fait. Tout est prêt techniquement. Il faut juste un accord entre le gouvernement et le producteur. On est parti pour un mélange de 95% d’essence et 5% d’éthanol. Le biocarburant est également envisageable : il suffit de recycler de l’huile ou d’en produire à base d’huile végétale”, soutient Khalil Elahee.

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