Avec le rapport Lam Shang Leen : Major Shake-Up

Les conclusions et recommandations de la Commission d’enquête sur la drogue, présidée par l’ancien juge de la Cour suprême, Paul Lam Shang Leen, pourraient défrayer la chronique prochainement. En effet, les dernières informations indiquent que la soumission du rapport au président de la République p.i, Barlen Vyapoory, pourrait se faire incessamment. Au cas où le Premier ministre, Pravind Jugnauth, sur les conseils de lakwizinn du Prime Minister’s Office décide de passer à l’action dans les meilleurs délais, l’on pourrait assister à un major shake-up au sein de l’Anti-Drug and Smuggling Unit (ADSU) et également à la prison. Ces deux frontline departments, engagés dans la répression du trafic de drogue à Maurice, se retrouvent dans le rouge aux yeux des membres de la Commission d’enquête sur la drogue. Des Senior Members-at-the-Bar, qui pourraient être égratignés, pour dire le moins, dans le rapport, se préparent déjà à saisir la Cour suprême de demandes de Judicial Review des chapitres qui leur sont consacrés.

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Indépendamment de la commission d’enquête, deux dossiers représentent un casse-tête : le Secret Video Recording dans la Lutchgadoo Saga où deux hauts gradés de la force policière doivent rendre des comptes au sujet de leur éventuelle participation à un complot présumé visant à disculper le suspect Kelvyn Lutchigadoo de toute participation dans le trafic de drogue. En parallèle, la direction générale de l’ADSU, qui avait échafaudé en privé une campagne d’explication au sujet de la discrepancy de 16 kilos d’héroïne, d’une valeur marchande de Rs 160 millions, sur les 135 kilos saisis le 9 mars 2017, a préféré “zwe mor” jusqu’ici.

Au cours de la semaine écoulée, le juge Lam Shang Leen et ses deux assesseurs, Samioullah Lauthan, ancien ministre de la Sécurité sociale et membre de la Human Rights Division de la National Human Rights Commission, et le Dr Ravind Kumar Domun, en sa qualité d’Acting Director au ministère de la Santé, ont consacré la semaine écoulée à un fine tuning rédactionnel du rapport de la commission d’enquête, qui a duré un peu moins de trois ans. De 9 h jusqu’à fort tard l’après-midi, ils ont passé au peigne fin le document officiel à être remis au président de la République par intérim. Des sources ajoutent que cette étape pourrait être franchie dans les jours à venir, mais aucune précision n’était disponible en fin de semaine.

Une personnalité ayant connu une longue carrière dans le judiciaire

De par le déroulement des auditions publiques, la commission Lam Shang Leen ne devrait pas se faire prier pour recommander un major shake-up, que ce soit à l’ADSU ou à la Prison. Sous quelle forme se présentera le front de la lutte contre la drogue après le rapport Lam Shang Leen ? Des sources avisées spéculent qu’une des propositions pourrait se résumer à la nomination d’un drugs tsar, probablement une personnalité ayant connu une longue carrière dans la judiciaire. Du côté de la prison, la marge de manoeuvre est moins évidente en raison des caractérisques de l’establishment du Prison Service.

Toutefois, le match post-rapport Lam Shang Len se jouera au sein du barreau. Des seniors de la profession légale se préparent à voir des hommes de loi, et non des moindres, essuyer des critiques dans le rapport. Dans l’entourage de certains hommes de loi, l’on n’écarte pas le recours à des Judicial Reviews pour blanchir leurs noms. Les démarches sont encore au stade embryonnaire, vu que le rapport n’est pas encore du domaine public. Après la réception du rapport à la State House, le Premier ministre, Pravind Jugnauth, et le Conseil des ministres devront en prendre connaissance et décider de la marche à suivre.

Dans l’immédiat, l’attention reste braquée sur cette lettre de dénonciation adressée à l’Independent Commission Against Corruption (ICAC) sur une affaire de complot allégué avec les noms des deux top guns de la police cités en vue de disculper l’un des frères Lutchigadoo dans le trafic de drogue. L’ICAC, qui a déjà démarré une enquête dans cette affaire, est à la recherche de ce secret video recording mentionné dans la lettre de dénonciations. Du côté des Casernes centrales, la course à cet enregistrement des plus compromettants pour au moins un des aspirants commissaires de police est « larguée ».

Mais le silence se fait de plus en plus lourd au chapitre de l’enquête sur les 16 kilos d’héroïne manquants des 135 kilos attribués au suspect Navind Kistnah. Douze jours après la publication par Le Mauricien des révélations sur le rapport du Forensic Science Laboratory selon lesquelles le poids de la drogue est de 119 kilos contre les 135 kilos annoncés par le Deputy Commissioner of Police Choolun Bhojoo, le 10 mars 2017, l’ADSU n’a pas cru nécessaire de fournir des renseignements à la population à ce sujet.

Pourtant, au tout début, croyant pouvoir orchestrer une campagne style Lakaz Mama, les responsables de l’ADSU étaient convaincus que la thèse des wrappings, pesant 16 kilos, allait être irréfutable. Mais c’est silence radio à ce sujet, alors que l’enquête sur cette saisie record piétine depuis bientôt 15 mois…

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