Aviation – Révision salariale—L’intersyndicale de MK brandit la menace de grève

L’intersyndicale d’Air Mauritius envisage d’avoir recours à une grève. En effet, un ultimatum, arrivant à échéance à la fin de ce mois, a été lancé à la direction de la compagnie aérienne nationale en vue de régler des problèmes sur le plan des relations industrielles, en particulier concernant les salaires.

- Publicité -

Évoquant une menace de grève à peine voilée, Jack Bizlall estime qu’il « n’y a pas d’autre arme à Air Mauritius que la grève ». Les modalités de paiement « doivent être discutées dans de différents comités », notamment un comité technique. « Mais le comité technique ne fonctionne pas comme il devrait », déplore Ivor Tan Yan. « Ceux qui touchent de gros salaires à Air Mauritius ne parviennent pas à faire fonctionner ce comité. Et aujourd’hui, les travailleurs se demandent encore s’ils obtiendront leur “back pay” qu’Air Mauritius a pourtant déjà admis qu’elle leur doit. »

L’intersyndicale a pris une décision ferme, dit-il : « S’il faut aller vers une grève, on ira vers une grève. Air Mauritius appartient à l’État et l’État ne doit pas laisser une situation dégénérer à ce point. Les nominés politiques ne sont pas en train d’assumer leurs responsabilités et entraînent les relations industrielles dans une direction où le syndicat n’a d’autre choix que d’utiliser certaines armes à sa disposition. La situation est grave et nous espérons que le message a bien été entendu. » Le négociateur syndical Jack Bizlall affirme qu’« il y a une mauvaise gestion des biens publics depuis un certain temps et le gouvernement actuel se décrédibilise et baisse drastiquement dans l’opinion publique ». Il a dénoncé les « technocrates qui passent leur temps à copier ce qui se fait dans les autres pays sans même réfléchir », et plus particulièrement un conseiller au PMO, qui siège au conseil d’administration d’Air Mauritius. Selon lui, « il faut pouvoir faire une bonne gestion » du “hedging” de manière à ce que la compagnie puisse réaliser une part de profits grâce aux contrats de “hedging”.

«Dans le passé, Air Mauritius avait réalisé une partie de ses profits de cette manière, grâce à des accords de “hedging”. Mais le board a pris la décision de ne signer aucun “hedging agreement”. Donc, nous n’avons plus aucune protection face aux fluctuations des prix et nous achetons le pétrole carrément au prix du marché, et celui-ci est en train de flamber ! C’est évident que cela impactera lourdement sur les revenus de la compagnie. »

Il a ensuite évoqué l’Early Retirement Plan (ERP), qui a été introduit pour « diminuer les coûts ». Il se dit ainsi « étonné » qu’une centaine d’employés aient pris avantage de ce plan de retraite volontaire. « Ce sont des imbéciles. Ils ne réalisent pas ce qu’ils font. » Il a critiqué Air Mauritius pour l’ERP car cela va « créer un débalancement du fonds de pension en le diminuant avant l’heure ». L’intersyndicale a soumis une requête auprès de la direction d’Air Mauritius pour « mettre de l’ordre » dans la gestion du fonds de pension. « Nous proposons de mettre tous les employés dans un seul fonds et ainsi d’intégrer les employés d’Airmate dans ce même fonds. Cela va coûter un peu plus, c’est vrai, mais au moins, cela permettra de régler le problème de fonds de pension d’Air Mauritius d’ici sept à dix ans. Nous allons présenter un ultimatum à la compagnie pour régler le problème d’ici fin décembre », affirme-t-il.  Ivor Tan Yan a abondé dans le même sens.

Jack Bizlall a également critiqué la compagnie nationale sur certaines décisions stratégiques, notamment l’achat d’appareils et « la mauvaise gestion des agences qui revendent les billets d’Air Mauritius ».

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -