AVORTEMENT: Nous respectons le droit de ceux qui sont contre, a déclaré Vidya Charan

La directrice exécutive de la Mauritius Family Planning and Welfare Association (MFPWA), Vidya Charan, dit respecter le droit de ceux qui sont contre le projet de loi sur l’avortement, ajoutant qu’« ils ne peuvent cependant empêcher les autres de le faire ». Ces autres qui, « dans une situation difficile », choisiraient de mettre fin à leur grossesse.
Vidya Charan lance un appel aux hommes : « Aidez-nous à mener le projet de loi sur l’avortement présenté par le gouvernement à bon port car cette responsabilité doit être partagée entre les hommes et les femmes. » « Une femme ne s’est pas retrouvée enceinte d’elle-même. Un homme est passé par là. Les deux sont donc concernés par l’avortement mais le fait est que c’est la femme qui s’engage le plus pendant neuf mois, et l’avortement devient un fardeau pour elle », déclare la directrice exécutive de la MFPWA.
Pour Vidya Charan, il est erroné de dire que ce projet de loi ouvre la porte à tous ceux qui veulent se débarrasser d’un foetus. « L’avortement est un problème de santé publique et de santé maternelle. On veut le régulariser parce que des femmes sont en difficulté après s’être retrouvées enceintes. Actuellement, elles choisissent d’avorter dans la clandestinité parce que la loi de 1838 rend l’avortement illégal », soutient notre interlocutrice. Elle insiste sur le fait que c’est pour régler ce problème de clandestinité que le gouvernement a présenté ce projet de loi. « Nous ne pouvons éradiquer totalement l’avortement ». La directrice exécutive de la MFPWA croit savoir que certaines personnes vont utiliser l’avortement comme un moyen de contraception. « Nous sommes contre cette façon de faire. Il ne faut pas prendre la loi pour un jeu ».
S’agissant des lois qui protègent la femme contre les discriminations, Vidya Charan trouve que les droits d’une femme enceinte priment sur ceux d’un foetus. « Nous devons voir la personne qui existe déjà et qui dans un moment de détresse, accepte de se faire avorter. Nous devons l’aider ». Elle ajoute qu’il n’y a aucun problème si la femme enceinte peut et veut continuer sa grossesse. « Mais nous ne devons pas empêcher les autres de se faire avorter », fait-elle ressortir. Mme Charan estime qu’on doit laisser le soin aux couples de décider d’arrêter ou de continuer une grossesse. « Qui sommes-nous pour les en empêcher ? » s’interroge-t-elle.

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