AVORTEMENT: Le projet de loi n’est pas viable et doit être avorté, selon plateforme pour la Vie

« Où sont les milliers et les milliers de femmes dont la vie va être sauvée par le projet de loi ? » a interrogé Jean Yip Tong, avocat, membre de la Plateforme pour la Vie, hier, lors d’une conférence de presse. Selon lui, les pro-avortement « jouent à outrance sur l’émotion des femmes en disant “La vie de milliers de femmes va être sauvée avec cette loi”. L’homme de loi a cité les chiffres officiels du Bureau central des statistiques concernant les décès liés aux grossesses et accouchements, des chiffres englobant Maurice et Rodrigues et ne dépassant pas 17 cas entre 1990 et 2009.
Toujours s’appuyant sur les chiffres du Bureau central des statistiques, Jean Yip Tong a cité le nombre officiel de relations sexuelles avec des filles de moins de seize ans entre 2004 et 2007, le plus grand nombre atteint étant en 2006 avec 156 cas. « Qu’est-ce qu’on veut dire à ces jeunes à travers une telle loi (NdlR : qui autoriserait un avortement en cas de relation avec une mineure de moins de seize ans). Allez-y, si toutefois, vous tombez enceintes, il y a l’avortement ? ». D’où, estime-t-il, « le projet de loi n’est pas viable et doit être avorté ».
De son côté, Mariam Goodur, du Muslim Ladies’ Council, a commenté : « Le gouvernement réalise un bon travail en créant des crèches dans les prisons. Me, eski pa bizin protez lavi fetis ? »
Pour le conseiller municipal travailliste, Bashir Nazir, la légalisation de l’avortement dans des cas précis est susceptible « d’entraîner une détérioration des moeurs. Les jeunes risquent de banaliser l’acte, ce qui ne sera pas sans conséquences sur notre société ».
Selon Raffique Santally, de la Muslim Youth Federation, « ce projet de loi instille de la crainte chez des parents qui ont des jeunes filles. Cette loi sera comme un passeport aux relations sexuelles. Les jeunes se sentiront libres ». Par ailleurs, poursuit-il, « la loi mentionne quatre cas spécifiques. Qui décidera qu’un cas y est lié ? Le médecin seulement ? C’est un big business qui pointe à l’horizon… ».
Monique Dinan a rappelé que la loi telle qu’elle est actuellement ne permet pas les adoptions alors qu’il existe, dit-elle, beaucoup de demandes pour cela.
Sylvain Vigoureux s’est pour sa part interrogé : « Quelle est cette autorité qui pourra déterminer s’il y a bien eu viol ? C’est le judiciaire. Mais, pour parvenir à cette étape, cela peut prendre six mois, voire un an. En attendant, que se passera-t-il ? » Rien que sur cette question, selon lui, « on peut élargir le débat. Et, il y a tellement d’autres questions qui demeurent en suspens ». Le Dr François Ip a souligné le secret professionnel du médecin qui doit primer sur tout. « Je me souviens d’un cas de viol où Sir Garrioch avait rendu le jugement et avait dit que le secret professionnel prime. »
Selon Danny Sauvage, il s’agit d’un « problème d’humanité ». « Kouma kapav dir “to zete, to tase” et pran nou piti met dan poubel. Eski ena dimoun ki pou fyer pou donn so non lopital avortman ? » a-t-il demandé. Le père Pierre Piat a soutenu quant à lui que la plupart des cas de mortalités liées à une grossesse ne tombent pas sous les quatre cas spécifiques qui figurent dans le projet de loi.

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