BADMINTON : Maurice, quand l’or fait défaut !

L’Afrique du Sud qui se taille la part du lion avec trois médailles d’or, le Nigeria qui réussit à s’offrir un titre sur les deux qu’il briguait, les Seychelles qui enlèvent avec autorité l’or du double dames et Maurice qui doit finalement se contenter de deux médailles d’argent et trois de bronze : tel est le bilan de la finale du tournoi individuel des championnats d’Afrique de badminton qui ont pris fin hier au centre national à Rose-Hill.
C’était pour ainsi dire la grise mine hier soir dans le camp mauricien après la défaite de Kate Foo Kune en finale du simple dames face à la n°1 africaine et tenante du titre, la Nigériane Grace Gabriel, et l’autre défaite subie en double dames par la paire Shama Aboobakar-Yeldy Louison contre leurs farouches rivales, les Seychelloises Juliette Ah Wan et Allisen Camille. Maurice rêvait de l’or dans l’une des deux finales qu’elle disputait, mais elle l’a raté de peu.
Kate Foo kune aura pourtant tout donné, mais ça n’a pas suffi pour envoyer au tapis son adversaire. La Nigériane parviendra après une panique survenue à la fin de la première manche à reprendre le contrôle du match pour l’emporter in extremis 25-23. Menée largement dès le début jusqu’à 13-18, la Mauricienne effectua une remontée spectaculaire pour égaliser à 18-18, parvenant même à prendre les devants 20-18 pour hériter d’une première balle de set. Mais elle ne put conclure. Elle s’offrit également trois autres balles de set à 21-20, 22-21 et 23-22, mais échoua toujours à la conclusion. La chance avait changé de camp. Coriace, Grace Gabriel faisait la différence.
On savait dès lors que les manches suivantes seraient plus laborieuses pour la Mauricienne avec toute l’énergie qu’elle a dépensée pour combler l’écart dans le premier set. Et ce fut ce qui se produisit. On voyait le set défiler en faveur de la Nigériane qui mena 5-3, avant de creuser l’écart 9-3, puis 12-5, 16-7, 20-9 et conclure 21-12. Elle avait rempli son contrat. « Cela a été dur au premier set. Mais une fois la manche remportée, c’est devenu plus facile pour moi. Je voulais vraiment gagner, mais je savais que je devais m’accrocher pour conserver mon titre. Mais contrairement à l’Éthiopie l’an dernier, ici j’ai dû me battre contre une adversaire qui jouait dans son pays et devant son public. Cette victoire était l’objectif de toute ma saison », confiait-elle rayonnant de joie.
Plus de discipline
Grace Gabriel, 25 ans, vit aux Pays-Bas mais elle s’est entraînée ces six derniers mois en Malaisie pour se préparer au sacre. Elle ne savait pas encore hier soir si elle s’alignait aux Internationaux de Maurice qui débutent ce soir, préférant savourer sa victoire.
Par contre, Kate Foo Kune était déçue, « mais ce n’est quand même pas mal de jouer à 20 ans une première finale du simple dames chez les seniors aux championnats d’Afrique… Le premier set m’a échappé. J’aurais dû le gagner. Après j’étais fatiguée et presque k.-o. Cette finale m’encourage vraiment à m’entraîner plus dur pour avancer. C’est bien la première fois que je ne m’entraîne autant précisément pour ce tournoi. » C’était la deuxième fois seulement qu’elle affrontait la Nigériane. Celle-ci avait également remporté leur duel dans le tournoi par équipes.
Il restait à Maurice le double dames pour se rebiffer. Mais c’était sans compter avec une paire seychelloise plus confiante de pouvoir faire la différence, même après avoir concédé le premier set 18-21 face à la paire mauricienne Shama Aboobakar-Yeldy Louison. « Nous étions déterminées à gagner et même après la perte du premier set, notre moral était plus fort. Nous avons repris le dessus pour égaliser et finalement enlever le 3e set. Nous sommes vraiment contentes », s’est réjoui Allissen Camille, qui goûte à 21 ans à son premier sacre africain.
Comme elle, sa coéquipière Juliette Ah Wan, 32 ans, avoua que c’est bien son premier titre africain en double dames après avoir échoué deux fois en finale en 2002 et 2007 contre l’Afrique du Sud avec sa partenaire d’alors, Catherine Paulin. « C’est désormais l’un des moments inoubliables de ma carrière. On n’a jamais douté de notre capacité de gagner. » Ah Wan a aussi été dans le passé plus d’une fois championne d’Afrique du simple dames et également en double mixte et en équipes.
Cette défaite en double dames restera en travers de la gorge de Shama Aboobakar, qui voulait tirer sa révérence sur une victoire dans ce qui semble ses derniers championnats d’Afrique. Quant à Yeldy Louison, qui a renoué avec l’entraînement depuis « trois mois après une coupure de deux années, c’est très positif d’être arrivée en finale. Shama voulait la gagner, mais j’ai fait des fautes et l’expérience a fait défaut. Je reste quand même positive et fair-play face à des adversaires qui étaient plus fortes. »
Interrogé sur les résultats de la sélection mauricienne, le DTN malaisien Nantha Kumar Tarbadas estime pour sa part qu’« ils sont satisfaisants, mais s’agissant du comportement et de l’attitude, il faut plus de discipline et de rigueur. Sinon, on ne va pas plus loin. Physiquement, Kate Foo Kune est meilleure que la Nigériane. Mais celle-ci la mettait toujours sous pression étant supérieure techniquement et tactiquement. Mais dans l’ensemble, les Mauriciens se sont bien battus. »
Dans les trois autres finales, l’Afrique du Sud n’a pas raté le coche, le titre du simple hommes revenant à Jacob Maliekal aux dépens de son compatriote Prakash Vijayanath, celui du double hommes au tandem Wilhem Viljoen-Andries Malan et celui du double mixte à Wilhem Viljoen-Michelle Butler-Emmett. Avec le bronze par équipes, Maurice totalise donc au terme de ces championnats d’Afrique deux médailles d’argent et quatre de bronze. Pour l’or, il faudra repasser.

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