BAI : Countdown financier !

En prélude à une annonce prévue après le conseil des ministres du jour au sujet des options pour sauvegarder les intérêts des 24 000 polices d’assurance sous le Super Cash Back Gold de BAI, l’Assets Recovery Unit de l’Office du Director of Public Prosecutions (DPP) et le commissaire de police, Mario Nobin, ont réalisé, hier après-midi, un coup double. En effet, suite à des requêtes soumises formellement, la juge Rita Teelock siégeant en référé a émis un Restraining Order contre des comptes bancaires et autres propriétés appartenant au British American Investment Group. Ainsi, 62 propriétés immobilières et financières disséminées à travers l’île, qui avaient nécessité des investissements de l’ordre de Rs 4,5 milliards lors de leurs acquisitions, font partie de la liste ciblée par cette saisie-conservatoire. D’autre part, 159 compagnies et sociétés de l’empire Rawat, dont Seaton Investment Ltd, BAI Investment ou encore Ireko, sont directement concernées par le Disclosure Order émis simultanément par la Cour suprême sur les transferts et transactions bancaires de BAI depuis janvier 2000. Parmi les autres sociétés citées, l’on retrouve des entreprises de presse alors que la société Gordon Léger Ltd, incorporée par un ancien Senior Adviser de Navin Ramgoolam le 10 août 2000 avec le numéro de série C25286, est logée à la même enseigne que les 158 autres. D’autre part, les Receivers de la Bramer Banking Corporation Limited, André Bonieux et Mushtaq Oosman, ont un délai de 15 jours pour remettre à la police tous les documents de cette banque de même que les comptes bancaires du groupe BAI, de Dawood Rawat, de ses trois filles et de ses deux gendres, Claudio Feistritzer et Maxime Brian Burns.
Depuis hier après-midi un Restraining Order a été émis par la Cour suprême contre 62 propriétés immobilières du groupe BAI en vue d’éviter toute spoliation économique et de préserver leurs valeurs respectives lors de la réalisation pour constituer la cagnotte du remboursement des victimes de l’arnaque Rawat. La demande a été présentée devant la juge Rita Teeluck par Me Karen Parson, State Attorney, au nom de l’Assets Recovery Office. Un premier exercice indique que le groupe BAI a dû débourser la somme de Rs 4,5 milliards, selon les documents présentés devant la juge siégeant en référé, pour ces acquisitions, étalées sur les derniers 30 ans.
À ce stade, il est prématuré de se prononcer sur la Market Value de ces propriétés au vu des Conflicting Views selon lesquelles la Fair Value des Assets du groupe BAI a été gonflée de manière artificielle pour les besoins de Balance Sheet. La principale propriété dans la liste des 62 sous le coup de saisie-conservatoire n’est autre que la clinique Apollo Bramwell dans le Réduit Triangle. La valeur initiale est de Rs 2,5 milliards dans le Restraining Order.
Dix sociétés du groupe BAI sont les propriétaires de ces 62 complexes immobiliers ou terrains avec les plus importantes étant le Bramer Property Fund Limited et BAI Co. et une quarantaine d’entre elles dans leur portefeuille. La valeur initiale des immeubles et propriétés immobilières est de l’ordre de Rs 3,6 milliards en incluant les Rs 2,5 milliards d’Apollo Bramwell. Il y a également la Bramer House à Canal Trianon, Ebène, avec un financement de Rs 455 millions.
La BAI Co est également propriétaire de toute une série de Commercial Outlets à Grand-Baie dans le complexe Kapu-Kai, dont la valeur est estimée à environ Rs 100 millions. Deux propriétés, situées aux 63 et 65 rue Labourdonnais à Port-Louis, d’une valeur de Rs 21,8 millions sont inscrites comme appartenant à la BAI de même que trois appartements, les Nos 18, 33 et 34, de Diplomat Gardens à Floréal, où habitait Nandanee Soornack, qui fait actuellement l’objet de procédures d’extradition en Italie suite à l’exécution d’un mandat d’arrêt international.
D’autre part, le terrain sur lequel est construite la BAI House à Port-Louis à la rue Pope Hennessy appartient à Bramer Holding Ltd au coût de Rs 410,7 millions. La compagnie Seaton Investment Ltd, avec Dawood Rawat et ses trois filles comme principaux actionnaires, est propriétaire de Phoenix Les Halles avec un Price Tag de Rs 237,5 millions. Le patrimoine foncier de Courts Mauritius Limited est évalué à Rs 35 millions, soit deux terrains à la rue Brabant, quatre Outlets à la galerie Evershine à Rose-Hill et un terrain à Floréal.
Quinze dernières années
Le Disclosure Order obtenu par le commissaire de police comprend deux volets distincts. D’abord, les Receivers André Bonieux et Mushtaq Oosman sont tenus à soumettre au commissaire de police dans un délai maximal de 15 jours tous les Statements of Accounts pour la période de janvier 2000 à ce jour opérés sur quatre comptes séparés, soit la BAI Co (Mtius) Ltd. pour les transactions d’assurance (avec le numéro de compte cité nommément), de la British American Investment Co Mauritius Limited, le compte personnel de Dawood Ajum Rawat et également le compte de Dawood Ajum Rawat à la Bramer Banking Corporation et également tous les Statements of Accounts de BAI Co Ltd à la Bramer au cours de ces quinze dernières années.
D’autre part, 24 banques commerciales Listed par la Banque de Maurice, les huit Non-Bank Deposit Taking Institutions, 10 Money Changers et six Forex Dealers sont sommées par la juge Rita Teelock de révéler tous les détails des transactions financières et transferts de fonds du clan Rawat avec une série de 159 compagnies. Les noms des personnalités citées sont ceux de Dawood Rawat, ses trois filles, Kerima Dawood Rawat, Adeela Rawat Feistritzer, Laina Rawat, ses deux gendres, Maxime Brian Burns, Claudio Feistritzer, et Oumeshsingh Sookdawoor, le Chief Executive Officer de BAI Co (Mtius) Ltd.
Dans la liste des 159 sociétés mentionnées dans le Disclosure Order portant le Serial Number 578/2015 et signé de la juge Rita Teelock, se trouvent invariablement toutes les opérations, dans lesquelles est engagé le groupe BAI. Parmi l’on retrouve Seaton Investment Ltd, BA Investment ou BRAMCOM International Ltd.
Cet exercice de Disclosure pour la période de janvier 2000 à ce jour devra également confirmer le Financial Footprint d’au moins Rs 500 millions dans le domaine de la presse parlée et écrite avec des compagnies comme Media Metrics Limited ou encore Media Alliance Ltd et News International Limited.
Un fait à signaler dans cette liste de 159 compagnies est que la société Gordon Léger avec le nom d’un ancien Senior Adviser et membre du défunt Inner Circle de Navin Ramgoolam associé, fait partie de la liste des 159 « companies/partnerships » transmises aux banques et autres institutions avec pour instruction de « disclose all detailed account statements and transfer of funds carried out in relation to all bank accounts held by the domestic companies/ partnership ».

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