BAI SAGA — SCBG/BAM : Nouveaux critères de remboursement

Un plan de remboursement aux détenteurs de police d’assurance Super Cash Back Gold (SCBG) et aux investisseurs du Bramer Asset Management (BAM) a été présenté par le ministre des Services financiers, Sudhir Sesungkur, vendredi après-midi. Ce nouveau plan nécessitera Rs 6,5 milliards des caisses du National Property Fund Limited (NPFL).
“Nous sommes arrivés à l’étape ultime”, a déclaré Sudhir Sesungkur, lors de la présentation de ce nouveau plan de paiement aux 5035 détenteurs d’une police d’assurance SCBG et 320 investisseurs du BAM. Le but, selon le ministre, est une proposition de paiement pour tout solder. Se réjouissant que la plus grosse partie du paiement est “derrière nous”, ce sera désormais à la NPFL de débourser Rs 6,5 milliards pour le paiement. Selon les chiffres, cette instance a déjà décaissé Rs 10,5 milliards pour rembourser la plupart des clients de la BAI.
Le nouveau plan de remboursement pour le SCBG est ainsi: les clients qui ont investi jusqu’à Rs 200,000 reçoivent la totalité de leur argent. Ceux qui ont investi de Rs 200,001 à Rs 2 millions auront jusqu’à 70% de la somme investie. Ceux qui ont investi plus de Rs 2 millions ne percevront que 60% de leur somme.
Pour les investisseurs du BAM, la nouvelle formule ne rembourse que 85% à ceux qui ont investi jusqu’à Rs 200,000, 70% à ceux ayant investi Rs 200,001 à Rs 2 millions et 50% à ceux ayant investi plus de Rs 2 millions.
Selon Sudhir Sesungkur, “la BAI est la plus grande tragédie du pays et beaucoup de personnes honnêtes sont tombées dans un piège.” Depuis le démantèlement en 2015 du groupe, 11535 détenteurs d’une police d’assurance sur 16,570 ont été payés 70% de leurs investissements. 5035 attendent toujours. S’agissant du BAM, sur un total de 3671 clients, 3351 ont été remboursés. Le 320 restants sont concernés par le nouveau plan. Par ailleurs, un communiqué de cette instance, jeudi, stipule qu’elle est “en phase finale de négociation concernant les nouveaux critères de remboursement.”
“La BAI est une fraude à dimension historique”, a déclaré Sudhir Sesungkur, qui a fait ressortir que le gouvernement a pris toutes les dispositions nécessaires pour préserver le maximum d’emplois et protéger les petits épargnants. “Nous avons trouvé des solutions à tous les niveaux pour diminuer le choc dans le pays”, a-t-il ajouté, en précisant que l’économie mauricienne a été grandement affectée. De plus, le ministre des Services financiers a soutenu que le groupe BAI n’allait pas continuer à exister car sa situation est telle qu’il ne peut plus soutenir ses opérations. Si le nouveau plan compte rembourser les clients des sociétés coopératives, Sudhir Sesungkur a fustigé son prédécesseur qui, selon lui, avait exclu ces derniers. Pour les petits épargnants, le ministre des Services financiers a rappelé qu’ils obtiendront la totalité de leurs investissements. Le ministère de l’Entreprise tachera de payer les clients des sociétés coopératives.
Les clients de la Vidur Cooperative Society en attente
“Nous sommes en attente de recevoir notre argent”, a dit le président de la Vidur Cooperative Society, Sreekissoon Gobin à Week-End. Se réjouissant de la décision de payer au moins jusqu’à 60% et non 50% comme précédemment annoncé aux clients, il regrette que les clients de sa coopérative, majoritairement des personnes qui ont travaillé dans les champs de cannes ou ont fait de l’élevage, ne recevront que 60% de tous leurs investissements. “Nous avons six clients qui ont investi plus de Rs 2 millions. Certains ont investi leur lump sum dans la BAI. S’ils perdent 40% de leurs investissements, c’est un peu trop”, regrette-t-il. Selon ses chiffres, 1000 clients de la coopérative recevront la totalité de leurs investissements, 72 en recevront 70% et les autres percevront 60% du montant investi.
Sreekissoon Gobin affirme que le choix d’investir l’argent des clients à la BAI était principalement dû au taux de pourcentage que les clients recevaient régulièrement. Il avance que les autres institutions financières ne voulaient pas offrir des l’intérêts de manière régulière comme la BAI. Malgré les investissements au SCBG ou à BAM, il dit avoir toujours posé des questions sur la situation de ces deux fonds aux personnes concernées. “On nous disait toujours que tout va bien et qu’il n’y aura pas de problèmes”, dit-il. Selon Sreekissoon Gobin, plusieurs membres de la coopérative ne sont pas d’accord avec la proposition du gouvernement. “Nous ne savons pas ce que nous devons faire. Certains accepteront mais d’autres diront non. Si nous organisons une assemblée générale, plusieurs se mettront en colère”, dit-il, préférant attendre le nouveau mode de paiement du gouvernement.

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