BAI : Saleem Beebeejaun entraîné dans la danse

A partir de la 25e semaine après l’écroulement de l’empire Rawat, surévalué à Rs 35 milliards, l’ancien Chairman et Chief Executive Officer (CEO) de BAI Co (Mtius) Ltd, Saleem Beebeejaun, pourrait être entraîné dans le bal du BAI Mega-Financial Scam. Le lien, qui devrait mettre le fils de l’ancien Deputy Prime Minister sous le gouvernement travailliste, Rashid Beebeejaun, en difficulté, n’est autre que cet emprunt de 24 heures d’un montant de Rs 3,6 milliards, consenti par la banque BCBG au groupe Rawat le 31 décembre 2009 pour sauver la mise du bilan financier en faillite. Il y a encore la série de Board Resolutions avec sa signature concédant que le groupe faisait déjà face à de sérieuses difficultés financières avec la formulation de projets comme le Super Cash Back Gold pour renflouer les caisses dévidées au profit du Chairman Emeritus de BAI, Dawood Rawat. Ce volet de Rs 3,6 milliards du 31 décembre 2009 constitue également un cauchemar pour la banque BCBG, qui devrait se retrouver dans le collimateur de la Banque de Maurice pour une opération de Window Dressing et de Reverse Window Dressing pour le sauvetage artificiel d’un conglomérat en faillite déjà. D’autre part, un apaisement pourrait se faire sentir dans les relations tendues, qui se sont développées entre les anciens Special Administrators de BAI Co (Mtius) Ltd and Related Entities, Mushtaq Oosman et Yogesh Basgeet avec des réclamations de Professional Fees variant entre Rs 136 millions et Rs 92 millions, dernier chiffre cité en fin de semaine.
Cette affaire de découverts bancaires de Rs 3,6 milliards avancés par la banque BCBG au groupe BAI le 31 décembre 2009, révélée dans l’édition du Mauricien du 17 avril dernier, revient ces jours-ci avec force au-devant du méga-scandale de BAI avec un Ponzi de Rs 23 milliards. Des recoupements d’informations effectués auprès des milieux autorisés indiquent que dans les prochains jours, le Central CID devra convoquer pour interrogatoire Under Warning tous les membres du Board du groupe BAI et des membres du Top Management pour leur participation au complot du Super Cash Back Gold de Rs 23 milliards avec 6 695 détenteurs de 24 690 polices d’assurance déplumées de 2010 à 2015.
Dans cette optique, Saleem Beebeejaun, qui a un certain moment de son parcours au sein du groupe BAI en tant que Chairman et CEO et ce jusqu’en 2013, se verra inquiéter par l’enquête du Central CID. Le timing des convocations est actuellement mis au point par les enquêteurs de la police. Le fils de l’ancien No 2 du gouvernement travailliste devra être confronté à sa signature au bas de la Board Rsesolution pour cette injection artificielle de capitaux de Rs 3,6 milliards avec la complicité de la banque BCBG comme suit : Rs 1 milliard attribuées à la BAS Holding (Bramser Services Group Ltd), Rs 1,4 milliard à ILSAT et Rs 1,2 milliard à ACRE, tous faisant partie du groupe BAI. En fin de journée du même 31 décembre 2009, à la fermeture des comptes de ces sociétés, les Rs 3,6 milliards furent l’objet d’un Reverse Window Dressing avec le retour de cette somme à la BAI Co (Mtius) Ltd. Cette transaction bancaire, qualifiée d’illégale dans les milieux d’affaires, fait actuellement l’objet d’enquête de la Banque de Maurice et de nTan Associate Advisory Pte Ltd,  avec le Forensic Report, qui devra être soumis vers la mi-octobre, faisant état des dessous de cette sinistre affaire.
Ces avances de Rs 3,6 milliards, qui ne figurent pas officiellement dans les livres de la banque BCBG font également partie dans la « maudite » BAI Audit Presentation en date du 29 mars 2011 pour l’exercice financier du 31 décembre 2010 de KPMG, document en passe de devenir la bible BAI du Central CID. Cependant, Rashid Beebeejaun ne sera pas interrogé à ce seuil à ce sujet mais également sur les Board Resolutions subséquentes, dont celle de la réunion du 10 mars 2011.
Un autre épineux dossier
Le libellé de cette Board Resolution, qui porte la signature de Dawood Rawat, Saleem Beebeejaun, Seemaderee Rajanah et Sanjiv Nuckchady, est des plus explicite quant à la faillite du groupe, soit une première incurson sur le marché financier avec un « proposal from the Management of BAS Holding to the local market for a total consideration of Rs 500 M in the company over an investment period of five and ten years respectively. The proceeds will be used to finance the existing losses and working capital requirements of the subsidiaries of the company ».
Le prochain passage de Saleem Beebeejaun au QG du Central CID devra également permettre d’évoquer un autre épineux dossier, soit le Financial Footprint de Rs 500 millions dans le circuit de la presse écrite et parlée à travers Media Matrix Ltd et Yukondale Ltd. Des aveux mêmes du patron du groupe Le Défi, Saleem Beebeejaun était l’interlocuteur des Done et Half Baked Deals avec le transfert d’importantes sommes d’argent, soit des centaines de millions, sans contrepartie de participation dans les sociétés de presse. Les enquêteurs du Central CID comptent mettre à profit la présence de Saleem Beebeejaun dans leurs locaux pour glaner des « vital clues » sur cet aspect des détournements du groupe BAI au profit de tierces parties pour assurer la mainmise de Dawood Rawat sur des titres de presse.
D’autre part, la Banque de Maurice, qui est en présence des détails de ces découverts bancaires de Rs 3,6 milliards du 31 décembre 2009, préfère jouer le mort en attendant la soumission du rapport de nTan Corporate Advsiroy Pte Ltd avant de réclamer des comptes à la banque BCBG au terme des dispositions du Banking Act. Le rapport des Forensic Auditors des Singapouriens devra consacrer tout un chapitre à cette transaction pour repousser l’échéance de la faillite de BAI d’au moins six ans avec des délits éventuels de complicité de Fruadulent Manipulation of Companies Accounts sous le Companies Act également envisagés contre les anciens Board members du groupe BAI.
En fin de semaine, la FSC, qui se retrouve avec des réclamations de Professional Fees de Rs 250 millions pour la mise sous administration du groupe BAI, a eu une séance de travail avec les ex-Special Administrators, Mushtaq Osman, Yogesh Basgeet et André Bonieux. Le ministre des Services financiers, Roshi Bhadain, a « lancé un appel patriotique » au Senior Partner de PwC pour que les Fees de Rs 92 millions soient reconsidérées. Les deux parties, qui ont « procédé à des échanges dans une ambiance cordiale », ont accepté de se rencontrer de nouveau dans une dizaine de jours avec des Revised Disputed Figures dans une tentative de mettre un terme à ce bras de fer.

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