Bain-des-Dames : vingt-cinq familles en guerre contre le CEB

Depuis trois ans, elles se battent contre le CEB pour réparer les dommages causés à leurs maisons. Ces familles de Bain-des-Dames ont été choquées d’apprendre la semaine dernière qu’il n’y aura qu’une somme de Rs 971 000 à partager entre 25 bénéficiaires. La compensation par famille se situe ainsi entre Rs 5 000 et Rs 125 000. Des sommes qu’ils ont rejetées car jugées insuffisantes pour réparer les dégâts causés par les travaux pour l’installation d’une Tank Farm.

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Elles se disent délaissées. Après avoir tenté d’avoir recours à leurs députés sans succès, elles ne doivent compter que sur elles-mêmes dans ce combat contre le CEB. L’histoire de ces 25 familles de Bain-des-Dames attire l’attention, particulièrement avec plusieurs travaux majeurs en cours dans le pays pour des projets d’envergure.

Sharmila Petit, l’une des porte-parole, relate que les ennuis ont commencé il y a trois ans, quand le CEB a démarré ses travaux pour l’installation de la Tank Farm. « Des fissures sont apparues sur les murs, les plafonds ont commencé à se désintégrer », relate-t-elle. Dans un premier temps, le CEB, alerté du problème, délègue un expert pour constater les dégâts. « Par la suite, ça a été le silence complet. Nous nous sommes donc tournés vers nos députés. Il y a eu une réunion il y a deux ans mais, depuis, rien. Zot inn al enn sel ale », déplore-t-elle.
Finalement, les familles de Bain-des-Dames se tournent vers le Regroupman Travayer Sosyal. Rajah Madewoo parvient à obtenir une rencontre avec la direction du CEB. Suite à quoi une proposition pour une somme de Rs 971 000, à partager entre 25 familles, a été faite. « Le document mentionne que cet argent est destiné à des réparations cosmétiques. Comment peut-on nous dire de faire des réparations cosmétiques quand nos murs et plafonds sont fissurés ? Qui plus est, on nous a laissés entendre que le CEB donnait cet argent sur une base humanitaire. Nous n’avons jamais demandé la charité. Nous réclamons qu’ils réparent les dégâts qu’ils ont causés ! »

Ces familles déplorent également le fait que le CEB ne les ait pas consultés avant les travaux. « Il n’y a eu aucun dialogue. Ce n’est qu’après les problèmes qu’ils ont engagé une agence de communication pour faire un “survey”. » Qui plus est, poursuit Sharmila Petit, le CEB n’a jamais rendu le rapport de l’expert public. « Donc, nous ne savons pas quel est l’état de notre maison exactement. C’est une question de sécurité. Un drame peut se produire à n’importe quel moment. » Par ailleurs, ajoute-t-elle, cette proposition du CEB est venue « semer le trouble » parmi les familles concernées. « On ne comprend pas comment certains ont obtenu Rs 125 000 et d’autres Rs 5 000. Il est vrai que certains sont locataires, mais il faut venir nous expliquer comment on a calculé ces chiffres. »

Accompagnée de Rona Caprice et d’Ashraf Goulvaden, deux autres résidents concernés, Shamila Petit multiplie les démarches depuis la semaine dernière afin que leurs cris de détresse soient entendus. Ces familles ont également pris contact avec un homme de loi pour les conseiller sur la marche à suivre. Mais elles craignent qu’en attendant, un malheur ne survienne.

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