Banque mondiale : « L’inégalité des revenus s’est accrue »

  • Marco Ranzani : « Income inequality in Mauritius increased from 0.37 in 2001 to 0.42 in 2015 »

Le bureau de la Banque mondiale à Maurice a publié la première édition de World Bank in Mauritius, qui sortira deux fois l’an. « L’objectif est de tenir le public mauricien informé du travail que nous faisons ici et de partager certaines de nos réflexions sur les problèmes mondiaux qui pourraient avoir un impact sur le pays », souligne d’emblée Erik von Uexkull, Country Economist & Representative for Mauritius & Seychelles à la Banque mondiale.

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Dans cette première édition, Marco Ranzani, expert de la Banque mondiale en matière de lutte contre la pauvreté, résume les résultats de deux années de recherche sur l’inégalité des revenus et la mobilité de la main-d’œuvre à Maurice. L’économiste revient sur son rapport présenté récemment aux autorités et intitulé Mauritius : Earnings Mobility and Inequality of Opportunity in the Labor Market. Celui-ci évoquait certains faits qui perdurent depuis un certain nombre d’années sur le marché du travail à Maurice, en particulier les profondes inégalités qui perdurent.

Marco Ranzani observe d’abord que la transformation économique a permis de réduire de manière significative la pauvreté. Toutefois, poursuit l’économiste, la croissance économique a été accompagnée par une hausse de l’inégalité des revenus, plus particulièrement suivant la crise économique mondiale qui a touché Maurice entre 2008 et 2015. Et Marco Ranzani de poursuivre : « As measured by the Gini index and using data from Statistics Mauritius Continuous Multi-purpose Household Survey, income ineqality in Mauritius increased from 0.37 in 2001 to 0.42 in 2015. This is comparable with the levels of inequality in countries at a similar level of economic development (the average among upper middle-income countries being 40), and moderate compared with the most unequal countries in the world, such as South Africa (63.0), Namibia (59.1), Botswana (53.3). »

Selon l’économiste de la Banque mondiale, la hausse de l’inégalité des revenus peut être largement attribuable à la dynamique des revenus sur le marché de l’emploi, avec l’économie évoluant des secteurs traditionnels nécessitant une main-d’œuvre peu qualifiée vers des secteurs nécessitant aujourd’hui des professionnels qualifiés, notamment dans l’immobilier et les services financiers. Il observe d’ailleurs que la demande pour ce type d’emplois a augmenté rapidement et considérablement. Toutefois, malgré les progrès substantiels dans le niveau d’éducation de la population, l’économiste observe : « Supply of skilled labour has not kept the pace of the growth in demand. As a result, high-skilled workers benefitted from larger increases in earnings compared with low-skilled workers. In other words, inequality has increased because the high-skilled have become much richer rather than because the low-skilled have become poorer. »

Par ailleurs, l’économiste analyse que Maurice se situe maintenant « at the top end of the group of upper middle-income countries and is bound to reach the threshold for high income status at US$ 12 376 in a short time. » Pour atteindre cet objectif, il insiste sur l’innovation et l’entrepreneuriat car « countries do no grow by making more of the same, but changing what they do. »

Cette première édition de World Bank in Mauritius donne aussi la parole aux auteurs de deux nouveaux ouvrages sur le rôle du secteur manufacturier pour le développement. Richard Newfarmer et Gaurav Nayyar expliquent comment un paysage mondial en mutation pourrait affecter les perspectives du secteur manufacturier mauricien.

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