THE BANYAN TREE : Des idées de ressourcement esthétique

L’association Banyan Tree est entrée, depuis la semaine dernière, dans la mêlée. Son devenir est celui d’une conversation, d’un partage avec un village et ses habitants. Depuis son lancement à Saint Pierre, Arvin Authelsingh, l’initiateur du projet, a mis en place une équipe de 40 formateurs destinés à animer les activités de l’association à travers le pays. Voilà une belle idée : des événements interactifs afin d’échapper à l’asepsie et affirmer l’indépendance de l’art vis à vis du politique et de l’économique. Les artistes-formateurs vont sortir d’un cadre conventionnel pour aller dans villes et villages de Maurice rechercher des formes alliant les objectifs de l’association à la réalité. Arvin Authelsingh a entamé une démarche qui ressemble à un art contextuel avec des objectifs précis : être ancré dans son temps à travers une plateforme d’échange pour promouvoir le dessin, la peinture, la photographie, la vidéo, l’exploitation de l’outil informatique pour défendre le travail des artistes et assurer la formation à des enfants ou adultes, et organiser des expositions. Il y a autant de manières d’amener l’art vers le peuple, au nom d’un principe de dialogue avec les gens et les lieux. A partir du 22 février l’association ira dans une autre localité pour un atelier de dessin (au fusain). Authelsingh parle de l’avancement de l’art : “ Nou pa guet kuler, race… se lart ki bizin en premié ek nou bizin pou capav créer…” The Banyan Tree a développé son propre concept à partir des paramètres suivants: Perception Skills, Learning Skills, Motor Skills, Problem Solving Skills. Il s’agit de développer le sens de la perception, des méthodes d’apprentissage, d’offrir une vaste palette de médiums allant du dessin à la vidéo. Il y a aussi le souci de traduire une image de la réalité sur un support quelconque, tout en développant la pensée critique et la créativité. La singularité du projet d’Arvin consiste en un processus pour expliquer par quels mécanismes les oeuvres vont être créées. La démarche consiste à creuser selon un jeu de forces, de mouvement, de plissement, pour concevoir l’installation des oeuvres. Il s’agit d’adapter l’espace à l’oeuvre, de questionner tout ce que la sensibilité esthétique peut capter. L’interaction des formateurs avec le public est un des paramètres clé. C’est ce qui va permettre de comprendre les notions de discernement, de style, d’interpellation du spectateur. Bref, il s’agit de mettre en place les conditions du ressourcement esthétique. La présence des artistes dans les ateliers de travail a l’avantage d’être en contact avec des gens qui se cherchent, qui ne sont pas définis. Il faut seulement apprendre le maximum de connaissances, de techniques, de moyens d’expression les plus variés possibles pour que chacun devienne véritablement libre de choisir les outils dont il a besoin pour s’exprimer le plus pleinement possible. A long terme on pourrait aussi parler de la dimension humaniste de l’enseignement artistique sans prétendre à une rigueur ou une justesse dans un domaine où tout est fragile et qui nécessite le soutien des autorités concernées.

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