BEAU-BASSIN/ROSE-HILL— CONTRAINTES BUDGÉTAIRES: Le concept communautaire proposé pour un futur complexe sportif

D’une part, il y a les contraintes budgétaires auxquelles font face les municipalités et de l’autre, la réticence du gouvernement à financer les projets de développement dans les circonscriptions de Beau-Bassin/Rose-Hill (de l’aveu du PPS Reza Issack). Le conseiller Philippe Boudou propose le concept communautaire pour la construction d’un complexe multisports à Camp-Levieux, un projet annoncé aux habitants depuis plus de dix ans. L’idée est novatrice et le conseiller Boudou croit fermement que sa proposition qui a été approuvée il y a quelques jours au conseil municipal est réalisable car il en a étudié, dit-il, toutes les implications. Des conseillers et des officiers municipaux ont effectué hier une site visit sur le terrain identifié pour ce projet.
Faute d’argent, la municipalité de Beau-Bassin/Rose-Hill imagine les différentes formes de collaboration possibles pour réaliser les divers projets et répondre ainsi aux attentes des citadins. « Je suis conscient de la situation financière difficile de la municipalité, et pour ne pas rajouter à la longue liste des projets en suspens par faute de soutien du ministère concerné, j’ai proposé que la construction de ce complexe multisport devienne un projet communautaire », dit Philippe Boudou au Mauricien. Qu’entend-il par là ? « Que les habitants de la localité qui seront les principaux bénéficiaires de ce projet participent à la construction là où c’est possible et dans un esprit de bénévolat », explique-t-il. Ce n’est pas une idée lancée à la légère puisque les discussions ont déjà démarré avec les forces vives de la région et avec les officiers municipaux. La visite d’une équipe de conseillers et de cadres municipaux hier sur le site identifié témoigne aussi de la volonté de concrétiser cette fois ce projet de construction, qui figurait sur l’agenda du conseil en poste avant 2005.
Selon les estimations de la mairie, un tel projet nécessitera un investissement de pas moins de Rs 2 M dont 40%, soit une somme de Rs 800 000, engloutie par la main-d’oeuvre. Selon le calcul de Philippe Boudou, à travers le concept communautaire la municipalité pourrait économiser environ Rs 400 000 par rapport à cet item. Le conseiller ajoute qu’il n’y a rien d’insensé dans sa proposition et que la Clause 22 de la Public Procurement Act 2006 fait provision pour l’exécution de certains projets avec la participation de la communauté.
Qu’en pense Chit Dukhira, ancien secrétaire de ville et qui est aussi un spécialiste de l’administration régionale ? « Une collectivité locale ne peut confier un projet à n’importe qui même si c’est sur une base bénévole. Si ce projet est pris en charge par un club dans la région, il faut que cette association soit enregistrée légalement et qu’elle soit reconnue par la municipalité », soutient-il. « Bien sûr que tout sera fait dans la légalité et selon les procédures et sous la supervision des officiers municipaux », fait ressortir Philippe Boudou. Selon lui, les habitants pourraient participer surtout aux travaux manuels et il ajoute que des professionnels de la construction qui habitent dans la région ont proposé leur savoir-faire à titre bénévole.
Des conseillers qui approuvent l’idée de leur collègue pensent que les habitants de Camp-Levieux feront une meilleure utilisation de cette infrastructure sportive et sauront en prendre soin s’ils ont été impliqués directement dans les étapes de construction.
Par ailleurs, dans tous les coins de la ville de Beau-Bassin/Rose-Hill; il y a des requêtes insistantes des habitants concernant le sport, que ce soit pour les rénovations/améliorations des infrastructures existantes qui sont dans un état lamentable ou pour la création de nouveaux espaces. C’est ainsi que le sport était le sujet dominant de la dernière réunion du conseil municipal. Il y a cette suggestion du jeune conseiller Mardaymootoo Ramsamy pour l’aménagement d’un jogging track tout au long de la réserve du terrain longeant le Canal La Ferme (populairement connu comme “Grand Canal”), à partir de la rue Boundary jusqu’à l’avenue Crétin. Il est bon de savoir qu’une partie de ces réserves tombe sous la municipalité de Quatre-Bornes. Mais celles se trouvant sous la juridiction des Villes Soeurs enlaidissent l’environnement car transformées à plusieurs endroits en dépotoirs. Sans compter que ces terrains en friches constituent des repaires privilégiés pour des drogués et des voleurs. Le conseiller Ramsamy est indigné devant l’état du “Grand Canal” en soulignant le contraste saisissant entre la réserve sous la municipalité de Quatre-Bornes qui selon lui est bien embellie et celle appartenant à la municipalité de Rose-Hill. « C’est un vrai dépotoir et j’ai honte ! Les habitants nous ont élus pour changer les choses. Il faut d’abord défricher et nettoyer le rebord du grand canal et ensuite concevoir un projet d’embellissement qui inclura un parcours de santé », dit M. Ramsamy. « Cela ne va pas coûter cher », soutient le conseiller, qui suggère à la municipalité de solliciter la collaboration de l’établissement sucrier de Médine qui est le propriétaire du “Grand Canal” pour réaliser ce projet.

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