Bel-Rivière Sèche : Centre névralgique du sud-est

Bel Air-Rivière Sèche, communément appelé Bel Air, est un village très connu de l’est du pays, situé non loin de Trou d’Eau Douce et d’Olivia. Centre névralgique du sud-est de Flacq, c’est un endroit est très fréquenté. Son artère principale laisse voir une circulation routière permanente, alors que le centre du village abrite de nombreux commerces qui lui confèrent des allures de petite ville. L’atmosphère est bon enfant, les habitants disent y vivre heureux. L’église du St-Esprit, le Siva Soopramania Kovil et la vieille cheminée d’un ancien moulin font partie des lieux les plus visités du village.

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L’église St-Esprit et ses deux tours, une des curiosités de l’endroit

Bel Air-Rivière Sèche est né de l’union entre deux villages : Bel Air, nom sans doute donné en raison de la salubrité du climat, et Rivière Sèche, qui provient de la rivière dont le lit est souvent asséché pendant l’été. Son climat est assez particulier. En hiver, il pleut le matin et l’après-midi, comme dans les hauts; en été, il peut y faire très chaud.

“Nou viv korek isi”.

Géographiquement, le village de Caroline est considéré comme faisant partie de Bel Air, du moins par les habitants. Ces derniers se disent heureux de l’atmosphère qui règne dans leur village. “C’est tranquille, les gens sont sympathiques. Tout le monde connaît tout le monde”, confie Wenda Pépin, 39 ans, qui travaille dans le secteur du tourisme. “Mwa, mo trouv tou bon isi”, souligne Beedianand Kissoon Chetty, 62 ans, que nous avons rencontré alors qu’il tenait son vélo en attendant sa fille. “C’est un endroit tranquille. Nou viv korek isi, ajoute Nizam Tofy, 57 ans, marchand de roti.

Le Siva Soopramania Kovil dévoile sa splendeur

Bel Air, c’est un peu le centre névralgique du sud-est de Flacq. Un village bien positionné géographiquement et traversé quotidiennement par tout un lot de véhicules. Ce qui est d’ailleurs l’un des principaux problèmes dont se plaignent les habitants. La circulation y est rarement fluide : bus, taxi-trin, camions transportant de la canne à sucre en période de coupe et véhicules privés sont visibles en permanence sur l’artère principale. En semaine, c’est encore passable, mais le dimanche, emprunter cette route devient infernal en raison de la foire qui se tient en bordure de la route. “Pendant la coupe, les longs camions empruntent ce chemin. Je ne comprends pas pourquoi car il y a un chemin privé construit exclusivement pour eux. C’est assez dangereux, la route est étroite et il y a beaucoup d’écoliers”, soutient Nizam Tofy.

Tout à portée de main.

D’autres comparent la circulation à celle des villes. “C’est un mini Port-Louis en termes de circulation. Je préfère emprunter les petits chemins à l’intérieur et éviter la route principale quand je le peux. Le dimanche, avec la foire, c’est pire”, confie Wenda Pépin. Un marché tout neuf est actuellement en construction sur la route menant à Trou d’Eau Douce. Ce qui devrait soulager quelque peu la circulation dans le centre du village. Beedianand Kissoon Chetty confie que “la circulation est terrible ici. Il y a des voitures qui s’arrêtent un peu partout, en raison des nombreux commerces qui s’y trouvent, et cela bloque la route.”

Ces commerces contribuent à la notoriété du village. Les habitants des villages voisins y viennent d’ailleurs régulièrement, car ils peuvent y trouver pratiquement tout ce dont ils ont besoin : supermarchés, magasins de vêtements, marchands de fruits, snacks, succursales bancaires… Cela ravit les habitants. “On a tout à portée de main ici. C’est comme en ville”, se réjouit Pooja, 24 ans, qui se balade avec son fils, Piyush. “J’ai tout ce dont j’ai besoin tout près. Si j’ai envie d’un bon briani ou d’un hot-dog, je le trouve facilement ici”, confie Wenda Pépin.

Nizam Tofy servant un de ses fameux roti sans huile

Le village est davantage visité pendant le carême chrétien. Ils sont quelque 200,000 personnes chaque année à se déplacer à l’Église du St-Esprit pour les “40 heures”. Une étape obligatoire quand celles-ci sont organisées dans l’est. L’église est aussi connue pour ses fancy-fairs, qui ont toujours attiré la grande foule. La paroisse fête cette année ces 170 ans d’existence.

L’église et le kovil.

L’église du St-Esprit est un chef-d’œuvre architectural. Ses deux tours immenses munies de carillons sont un régal pour les yeux. Sylvestre Larosée, de l’équipe d’animation pastorale, nous apprend que l’église du St-Esprit a été construite autour d’une ancienne petite église, bâtie auparavant par le père Spelissy. La structure actuelle a été érigée par le père Dorbec, en 1865. Il y a mis toute sa fortune. On peut d’ailleurs voir la tombe de ce dernier au sein même de l’église. “À sa mort en 1892, il fut enterré à Olivia. En 1927, ses restes furent déterrés et enterrés au sein de l’église du St-Esprit.” La première tour a été construite en 1865 et la deuxième en 1977. L’abside derrière l’église a été érigée en 1882. Une infirmerie fut construite dans la cour de l’église. Après l’abolition de l’esclavage, des sœurs sont venues s’occuper des malades et de l’éducation des enfants de la paroisse.

Lall Sandhoo s’en va chercher à manger pour ses cabris quotidiennement

Dès que l’on s’éloigne de l’artère principale, l’atmosphère devient particulièrement calme. On en oublierait presque la circulation stressante à une centaine de mètres. Plus haut, nous nous émerveillons devant la splendeur du Siva Soopramania Kovil, un des plus beaux temples du pays. Non loin de là, se dressent fièrement les vestiges d’une ancienne cheminée d’un moulin. Ce patrimoine, témoignant des origines économiques du village, est envahi par des plantes vivaces, dont l’étau semble étrangler sa belle structure rocheuse.

C’est en contemplant ce pan de notre histoire que nous avons la chance d’assister à une scène de plus en plus rare. Traversant le pont à petits pas, Lall Sandhoo, 72 ans, nous offre une image marquante avec sa bicyclette chargée de fourrage pour ses cabris. Avec son sourire contagieux, il nous confie qu’il s’attelle à cette tâche quotidiennement. “J’ai travaillé toute ma vie comme laboureur. Depuis que j’ai pris ma retraite, j’ai commencé l’élevage de cabris. Tous les jours, je vais cueillir des gro fey, du bois d’oiseau et des lianes pour leur donner à manger.”

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