BELGIQUE: Quand Eden Hazard s’est réveillé

L’attaquant belge Eden Hazard, décevant pendant les 85 premières minutes d’un match insipide face à la Russie, s’est réveillé dans les derniers instants pour offrir sur un plateau la balle de but et de victoire à Divock Origi, dimanche à Rio.
On a retrouvé le Hazard de Chelsea, le patron technique des Blues, mais cette fois sous la vareuse des Diables Rouges.
Mais à l’image de ce qu’il avait produit lors de son premier match face à l’Algérie, Hazard a d’abord été timide avant cinq dernières minutes qui ont donc suffit à faire de lui la star du match.
A l’exception d’une belle transversale pour Marouane Fellaini (15e), sa première période fut inconsistante. Indigne même d’un joueur de sa qualité. Ce fut heureusement mieux ensuite.
Sa percée à la 84e minute aurait peut-être mérité d’aller au bout, tout comme sa reprise deux minutes plus tard après un exploit technique qu’ont apprécié les 73.000 spectateurs du Maracana.
Cinq minutes de folie 
Il répétait même un joli numéro à la 88e roulant la défense russe dans la farine pour servir Origi dans les six mètres avant d’exploser de joie.
Et dans le temps additionnel (90+2), l’ancien Lillois a même offert l’occasion à Kevin Mirallas de faire 2-0. En vain.
Mais avant ces cinq dernières minutes de folie, Hazard avait souffert de la comparaison avec son alter ego à droite, Dries Mertens, auteur lui d’un début de rencontre tonitruant avec trois tentatives dans les vingt premières minutes et une activité incessante sur son flanc jusqu’à son remplacement à la 75e minute par Mirallas.
Dans un match fermé où l’on attend des dribbleurs de sa trempe qu’ils mettent un peu de folie pour ouvrir les défenses, la pépite de Chelsea a toutefois démontré qu’il ne faut jamais condamner un génie, même transparent pendant une grande partie de la rencontre.
Après avoir porté Chelsea à bout de bras pendant plusieurs semaines, Hazard semblait émoussé. Mais cette apparente nonchalance n’était donc qu’un leurre.
Comme excuse à son piètre début de match, Hazard pourra faire valoir qu’il était pénalisé par le jeu peu tranchant de son équipe.
« Un joueur ne peut briller individuellement que si le collectif est costaud autour de lui », avait averti le sélectionneur Marc Wilmots, comme pour excuser par avance son joueur.
L’entraîneur belge qui pousse Hazard à oser davantage a toutefois été entendu.
Deux passes décisives, six points
« Eden a le potentiel pour devenir un des cinq meilleurs joueurs du monde. C’est maintenant à lui de jouer. Il doit lâcher le frein à mains », a répété plusieurs fois « Willie » ces derniers jours.
« Les compliments du sélectionneur me font plaisir mais je ne suis pas d’accord avec lui. Pour faire partie du top mondial, je dois marquer beaucoup plus. Ce que Messi et Ronaldo arrivent à faire à longueurs de saisons est extraordinaire, je suis encore loin de ce niveau », a répondu Hazard. Lucide.
Car Hazard avait un problème avant ce Mondial: il n’arrivait pas à s’imposer dans les rendez-vous importants.
En Ligue des champions, l’attaquant de Chelsea n’a pas su répondre à la problématique d’un marquage serré. Cela s’est ressenti dans son impact offensif et s’est traduit par un bilan statistique assez décevant.
Avec la Belgique lors de ce Mondial, il signe un réveil intéressant. Deux passes décisives synonymes de 8e de finale pour la Belgique. Hazard, 23 ans, continue de grandir.

- Publicité -
EN CONTINU

l'édition du jour

- Publicité -